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L’État hébreu menace de couper les ponts avec toute instance dominée par les islamistes Le Hamas peaufine la mise en place de son équipe dirigeante

Alors qu’Israël menaçait de couper les ponts avec toute instance gouvernementale sous le contrôle du Hamas, le mouvement radical a mis hier la dernière main à son équipe dirigeante, à trois jours de l’inauguration du nouveau Parlement palestinien. Une première information quasi confirmée a filtré hier sur la future équipe dirigeante du Hamas. « Le Hamas est très enclin à choisir le professeur Aziz Doweik comme président du Conseil législatif (CLP, Parlement) », a en effet déclaré à l’AFP Salah al-Bardawil, nouvel élu du Hamas dans la bande de Gaza. M. Doweik, 58 ans, professeur de géographie à l’Université al-Najah à Naplouse, a été élu député du Hamas lors du scrutin du 25 janvier dans la circonscription de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. Interrogé par l’AFP, M. Doweik a implicitement confirmé qu’il serait le prochain président du CLP, tout en affirmant « n’avoir pas été officiellement notifié » par la direction du Hamas. M. Bardawil a par ailleurs affirmé qu’un des principaux dirigeants du Hamas dans les territoires palestiniens, Mahmoud al-Zahar, avait été choisi par la direction du mouvement comme chef de son groupe parlementaire. Quant au prochain Premier ministre, « il sera probablement originaire de la bande de Gaza, a ajouté M. Bardawil. Les consultations se poursuivent pour arrêter un choix ». Le nom du chef de la liste électorale du Hamas, le charismatique Ismaïl Haniyeh, est le plus cité pour être chargé par M. Abbas de former le prochain cabinet. Le Hamas a obtenu aux élections 74 des 132 sièges du CLP contre 45 pour le Fateh, le parti du leader palestinien Mahmoud Abbas, qui prononcera samedi le discours inaugural de la nouvelle Chambre. Le Hamas avait par ailleurs proposé au Fateh de participer au gouvernement. Hier, le conseiller sécuritaire du président Abbas, Jibril Rajoub, a posé trois conditions pour une participation du Fateh. « J’espère que le Hamas adoptera les mesures suivantes pour gagner la légitimité arabe, palestinienne et internationale : accepter deux États palestinien et israélien, adopter les accords conclus par l’Autorité palestinienne avec Israël et approuver l’initiative de paix arabe », a-t-il dit. L’initiative de paix arabe, lancée au sommet arabe de Beyrouth en 2002, prévoit une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël, en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés en 1967. M. Rajoub a précisé que le Fateh ne demandait pas au mouvement islamiste de reconnaître Israël, dont le Hamas prône la destruction. Israël a, pour sa part, accentué ses pressions sur l’Autorité palestinienne en menaçant de couper les ponts avec toute instance gouvernementale sous le contrôle du Hamas. « Cela signifie qu’il n’y aura pas de transfert d’argent et pas de permis de circuler pour des responsables » de ces instances, a ajouté un haut responsable de la présidence du Conseil qui a requis l’anonymat. Il a souligné que le gouvernement avait fait sienne la position du juge de la Cour suprême, Michael Heshin, selon lequel l’Autorité palestinienne doit être considérée comme une « entité ennemie » après la victoire haut la main du Hamas aux législatives. Il a affirmé toutefois qu’Israël maintiendrait ses contacts avec les instances relevant exclusivement du président de l’Autorité palestinienne, M. Abbas, et échappant au contrôle du Hamas, en allusion aux services de sécurité. Le ministre de la Défense Shaoul Mofaz a menacé quant à lui de rompre les relations avec l’Autorité palestinienne, si le Parlement palestinien élit à sa tête un député du Hamas. En dépit de cette fermeté affichée à l’égard du Hamas, Israël a remis en liberté hier Ahmad Ali Ahmad, 65 ans, un cadre du mouvement élu député, après cinq mois de détention sans jugement. Côté américain, la Chambre des représentants américaine devait voter dans la nuit contre l’octroi d’une aide directe à l’Autorité palestinienne, tant qu’elle sera dominée par un parti appelant à la destruction d’Israël. Avant la victoire électorale du Hamas, les États-Unis prévoyaient d’accorder en 2006 150 millions de dollars aux Palestiniens par le biais de leur agence pour le développement international (USAid), et 84 millions de dollars par le biais de leur participation à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens.
Alors qu’Israël menaçait de couper les ponts avec toute instance gouvernementale sous le contrôle du Hamas, le mouvement radical a mis hier la dernière main à son équipe dirigeante, à trois jours de l’inauguration du nouveau Parlement palestinien.
Une première information quasi confirmée a filtré hier sur la future équipe dirigeante du Hamas. « Le Hamas est très enclin à...