À Ras Chaqaa, des falaises sur la côte

Les falaises de Ras Chaqaa, à Deir el-Nouriyeh, à 7 kilomètres au nord de Batroun, forment un imposant spectacle constitué de grandes falaises sur lesquelles pousse une végétation devenue rare dans la région, relativement protégée de toute agression par l’isolement relatif du site. Cette région est également importante pour la biodiversité mondiale puisqu’elle se trouve sur la route migratoire de plusieurs espèces d’oiseaux comme les aigrettes et les hérons, qui y sont régulièrement observés. On peut dire que les falaises abruptes de Ras Chaqaa plongent littéralement dans la mer. Sur l’escarpement se trouvent trois vallées étroites avec des ruisseaux saisonniers qui alimentent le plateau. La flore et la faune des zones vertes n’ont pas encore été étudiées de manière complète, mais on sait que la végétation du site appartient à la communauté Quercus calliprinos, plus dense du côté nord du promontoire, et que les chênes y sont communs. Sur les pentes les moins stables fleurissent des cyclamens et des narcisses. Géologiquement, Ras Chaqaa est un promontoire de roche calcaire sur la côte, s’élevant à 208 mètres de hauteur, surplombé d’un plateau de quelque sept kilomètres carrés. La falaise subit une érosion sensible et la région est instable. Des éboulements ont déjà eu lieu, probablement causés par des tremblements de terre. Sur le plateau se trouvent les villages de Wajh el-Hajar et de Hamat, ainsi que le très célèbre couvent Deir el-Nouriyeh, dont la partie la plus ancienne est située à même la falaise, avec des salles creusées dans la roche. Les oliviers sont la principale culture trouvée sur le plateau. Contrairement à d’autres sites naturels importants au Liban, Ras Chaqaa ne semble pas être particulièrement menacé, surtout que la nature instable du sol ne permet pas d’entreprendre des constructions. Toutefois, le danger d’incendies n’est pas écarté et les grandes industries au sud du site augmentent notablement la pollution de l’air. Même si des mesures de conservation ne semblent pas absolument indispensables, un programme d’éducation environnementale pourrait être envisagé.