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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - À la galerie Aïda Cherfan, jusqu’au 3 mars Les modulations harmonieuses de Renée Fawaz

Des bleus horizon, des jaunes lumière ainsi que des plages de grès blanc transpercés par d’éclats de rouge rythment les compositions abstraites de Renée Fawaz qui s’affichent à la galerie Aïda Cherfan jusqu’au 3 mars. Acrylique et techniques mixtes sur toiles, il s’agit du résultat de plusieurs années de travail, tout l’univers immatériel de l’artiste qui est mis à nu dans cette quatrième exposition individuelle. Fait de sensibilité et d’harmonie, il est cette caisse de résonance où vibrent toutes les émotions. «La peinture et la musique ont toujours été présentes dans ma vie, dit Renée Fawaz. Je n’ai jamais su exactement laquelle prenait le pas sur l’autre car, à mes yeux, elles se confondaient pour n’en faire plus qu’une.» Des années plus tard, après que l’artiste ait suivi des études d’arts plastiques (LAU) et un apprentissage avec Paul Guiragossian, Fawaz a toujours le même discours. Sauf que la peinture semble avoir pris un peu plus d’avance sur la musique. Notes et couleurs On y retrouve néanmoins certaines résurgences du monde musical, voire une profonde influence. Cela n’est pas étonnant, puisque Renée Fawaz s’est initiée à la musique depuis son jeune âge. Dans ses toiles conduites à la manière d’une symphonie, ce sont les croches et les doubles croches qui sont reproduites en couleurs sur les espaces picturaux. En accomplissant son saut dans l’abstrait, l’artiste, profondément «kandinskienne», ne fait que suivre la «nécessité intérieure» qui consiste à négliger la dimension matérielle ou extérieure de l’objet au profit de la quête d’une profonde adéquation entre le jeu des formes et des couleurs et sa vérité psychique. Dans cette recherche interminable de la couleur juste, elle parvient à sonder les fluctuations de son âme. Et il en émerge une violence de couleurs à certains moments et à d’autres, des camaïeux de verts ou des gammes de jaunes (tels ses arpèges), toujours adoucies par des vagues blanches de lumière. Des teintes toujours complémentaires que Fawaz chérit particulièrement car, dit-elle, «tout comme l’être humain, les couleurs ont besoin de s’épouser pour se compléter». Subtilement orchestrée en bémol et en dièse, son œuvre est souvent finalisée par une seule touche, la dernière, qu’elle appelle le point d’orgue. Tel un trou béant, cette couleur, choisie selon l’humeur, accroche le regard et crée la perspective. Renée Fawaz a adopté l’abstrait comme un second langage. Dans son atelier, rythmé à la fois par sa musique intérieure et celle diffusée aux premières lueurs de l’aube, son art puise dans les notes les images reflétées dans les toiles. En mélangeant parfois les techniques, les outils ou les matériaux (ficelles, bois ou collages d’acryliques) et d’autres fois les couleurs à même la toile (lacérées au couteau et à la pelle), ses œuvres sont le témoignage de possibilités illimitées. Murmures de la forêt comme le morceau de Lizst, Rain Drops, ou Songes, autant de titres de toiles qui évoquent le monde mystique de Renée Fawaz et les turbulences de son âme. Colette KHALAF
Des bleus horizon, des jaunes lumière ainsi que des plages de grès blanc transpercés par d’éclats de rouge rythment les compositions abstraites de Renée Fawaz qui s’affichent à la galerie Aïda Cherfan jusqu’au 3 mars.

Acrylique et techniques mixtes sur toiles, il s’agit du résultat de plusieurs années de travail, tout l’univers immatériel de l’artiste qui est...