MÉDIAS - Le lauréat est un journaliste canadien de Reuters Une image de la famine au Niger, prix World Press Photo 2005

Un photographe canadien de l’agence de presse britannique Reuters, Finbarr O’Reilly, a remporté le World Press Photo Award 2005 pour une photo illustrant la famine au Niger, ont annoncé hier à Amsterdam les organisateurs du prestigieux prix de photojournalisme. L’image qui a gagné la 49e édition de la compétition montre le doigt émacié d’un enfant d’un an touchant les lèvres de sa mère, dans un centre d’urgence de cet État africain ravagé par la famine. Le cliché a été réalisé à Tahoua, dans le nord-ouest du Niger, le 1er août 2005. « Cette image m’a hanté depuis la première fois que je l’ai vue, il y a deux semaines, a commenté le président du jury international de 12 membres, James Colton, rédacteur en chef photo du magazine américain Sports illustrated. Je l’ai gardée à l’esprit, même après avoir vu les milliers (de photos) en compétition. » « Cette image a tout, la beauté, l’horreur, le désespoir, a-t-il ajouté dans un communiqué. Elle est simple, élégante et émouvante. » Finbarr O’Reilly recevra son prix et une récompense de 10 000 euros lors d’une cérémonie le 23 avril à Amsterdam. Cette année, 4 448 photographes professionnels de 122 pays ont présenté 83 044 photos. Le jury les a examinées du 28 janvier au 9 février. Au total, le jury a décerné des prix dans 10 catégories (Actualité, People, Vie quotidienne, Portraits, Arts et spectacles) à 63 photographes de 25 nationalités. La remise du prix sera précédée de trois jours de rencontres et séminaires professionnels, et trois expositions seront présentées du 24 avril au 18 juin dans la Oude Kerk, une ancienne église du centre de la capitale néerlandaise reconvertie en centre de réceptions : les photos des lauréats, une section spéciale consacrée à O’Reilly et les travaux d’une masterclass. Créé en 1955 par l’Union des photojournalistes néerlandais (NVF) qui voulut donner une dimension internationale à son concours annuel, le World Press Photo a récompensé au fil des années des images devenues des témoignages de notre époque : une petite fille nue brûlée au napalm courant sur une route vietnamienne, un bonze s’immolant par le feu, un homme seul devant une colonne de chars place Tienanmen, ou encore une Algérienne brisée de chagrin.