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CAN : Mido, joueur de tête et tête de mule

Ahmed Hossam « Mido », excellent joueur de tête à la « grosse tête », a réussi à se faire haïr dans son pays et exclure de l’équipe nationale pour avoir une nouvelle fois cédé à son tempérament explosif, la veille lors de la demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations de football. La fédération égyptienne l’a évincé hier pour six mois de la sélection, après sa violente altercation avec le sélectionneur Hasan Chehata devant 74 000 spectateurs et les caméras du monde entier. Sept clubs et deux exclusions de l’équipe nationale à l’âge de 22 ans à peine : son curriculum vitae parle de lui-même. Mido est un joueur à problèmes. Jusqu’ici, les supporteurs égyptiens, qui voyaient en lui la star capable de porter l’équipe nationale, lui avaient pardonné ses frasques. Son refus d’être remplacé face au Sénégal et ses insultes envers son entraîneur ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Dehors! Dehors! » a scandé le public. « Mido a perdu le respect et l’amour des Égyptiens », estime hier le premier quotidien du pays, al-Ahram. Car si, par le passé, Mido, joueur à l’ego surdimensionné, était arrivé à justifier ses problèmes avec ses entraîneurs, mardi, dans une sorte de scénario catastrophe, il a été sanctionné par le terrain : une minute à peine après être entré en jeu, son remplaçant, Ammar Zaki, a donné la victoire à l’Égypte. Repoussé par ses partenaires Dans un éclair de lucidité, Mido a voulu féliciter son coéquipier, mais il a été repoussé par ses propres partenaires. Mercredi, il a tenté de limiter la casse en s’excusant auprès de son entraîneur et « du peuple égyptien » sur la chaîne de télévision égytienne Dream TV. Il a justifié son comportement par « mon amour du maillot et ma volonté de bien faire », et a affirmé qu’il n’avait pas insulté Chehata. Un photographe de l’AFP a pourtant clairement entendu Mido traiter Chehata « d’âne », et sur les images de télévision, les spectateurs ont pu lire ces insultes sur ses lèvres... La sanction fédérale est tombée rapidement. Personne en Égypte ne la conteste. Mido n’en est pas à son coup d’essai. Lors des éliminatoires du Mondial 2006, il avait déjà prétexté une blessure pour ne pas jouer contre le Soudan. La raison ? Le sélectionneur italien Marco Tardelli l’avait remplacé lors d’un match amical en le voyant donner un coup à un adversaire. Alors exclu des Pharaons, il avait effectué son retour après des excuses publiques, lors de la prise de pouvoir... de Chehata. « Je ne ne recommencerai plus », avait-il promis. Caprices de star En club, il a laissé plus de mauvais souvenirs que de bons. À l’Ajax, il avait eu de nombreux démêlés avec l’entraîneur Ronald Koeman, pour qui il n’avait aucun respect. Après plusieurs mesures disciplinaires, Koeman avait finalement demandé au club de le transférer. Arrivé au Celta Vigo, il ne comprenait pas que le club ne change pas de style de jeu pour lui, alors que ses partenaires lui reprochaient son manque d’engagement défensif. À Marseille, il s’est taillé une réputation de « night-clubber », invoquant parfois des grippes diplomatiques pour manquer l’entraînement. Pas très populaire au sein de l’effectif, il en est même venu aux mains dans un avion avec Didier Drogba qui lui reprochait son comportement avec une hôtesse. À l’AS Rome, il estimait qu’on ne savait pas l’utiliser ; les Italiens, eux, le jugeaient « trop paresseux ». À Tottenham, il semblait enfin s’être assagi, mais son caractère a pris le dessus à la CAN. Après un bon début et un but de la tête, la compétition a viré au cauchemar avec un penalty raté contre la Libye, une blessure et l’affaire de mardi. Il a traité Chehata d’« âne », son pays pense désormais qu’il est une tête de mule.
Ahmed Hossam « Mido », excellent joueur de tête à la « grosse tête », a réussi à se faire haïr dans son pays et exclure de l’équipe nationale pour avoir une nouvelle fois cédé à son tempérament explosif, la veille lors de la demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations de football.
La fédération égyptienne l’a évincé hier pour six mois de la sélection, après sa...