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Actualités - interview

Rencontre - Le président de la FLS a instauré un système démocratique éloigné de la politique à la tête de sa fédération Camille Rizk : « Un championnat international de ski en mars au Liban »

Camille Rizk, le dynamique président de la Fédération libanaise de ski, ne se repose guère. Infatigable organisateur de compétitions internationales et nationales, il sillonne les quatre coins de la planète dans le but de placer le Liban sur la carte géographique du ski international. « L’Orient-Le Jour » l’a rencontré. L’Orient-Le Jour : Quel bilan dressez-vous de la saison passée? Camille Rizk : « On a participé à plusieurs congrès internationaux. Tout cela nous coûte beaucoup d’argent, du temps et des efforts. On fait cela à titre individuel sans aucun soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports. Mais je reste convaincu que cela est d’une importance capitale afin de donner une crédibilité à notre activité internationale et pour placer le Liban sur la carte géographique du ski international. Imaginez un peu que certains pays qui participaient au dernier congrès de la Fédération internationale de ski en Italie n’étaient même pas au courant qu’il y avait de la neige au Liban ! « De plus, en 2005, on a reçu un coup dur dans la mesure où on n’a pas pu organiser notre grande compétition internationale. On avait lancé des invitations à 25 pays étrangers. Ils avaient tous donné leur accord pour venir. Mais après l’assassinat du président Hariri, tous ces pays se sont rétractés les uns après les autres. On a été obligé, la mort dans l’âme, d’annuler ce grand évènement. On s’est contenté d’organiser le championnat local, fort réussi par ailleurs. » O-J : Allez-vous organiser à nouveau une compétition internationale cette année ? C. R. : « Bien sûr ! On est en train de préparer activement l’organisation du championnat international qui se tiendra en mars prochain au Liban. On a de nouveau lancé des invitations à 25 pays étrangers. On espère qu’on va recevoir de leur part des confirmations strictes et qu’ils vont tous venir. De plus, les médias ne nous aident guère dans la mesure où ces derniers mettent constamment en avant les “mauvaises” nouvelles. Dès lors, il n’est plus difficile de comprendre l’hésitation de certains à venir. « Après tous ces attentats, menaces de guerre, manifestations violentes, on a besoin d’une stabilité politique. « On espère donc vraiment réussir cette activité qui sera placée sous le patronage du président de la République. » O-J : Où se tiendront ces championnats ? C. R. : « Aux Cèdres entre le 6 et le 10 mars. Quant au championnat du Liban, il se déroulera à Faraya. » O-J : Qu’en est-il de l’aide allouée par ministère à la Fédération libanaise de ski ? C. R. : « Le montant alloué à la FLS par le ministère est misérable. Il varie entre vingt et vingt-cinq millions de livres libanaises par an. C’est un budget ridicule pour un sport aussi onéreux. Songez qu’à chaque compétition, on offre à tous les participants le voyage, des chambres d’hôtel individuelles, des dîners… À titre comparatif, celui de la Fédération de badminton est de 75 millions. On est donc en droit de se poser certaines questions... » O-J : Vous êtes arrivé à la tête de la FLS après une période de turbulences. Quel bilan dressez-vous depuis votre arrivée, il y a 4 ans ? C. R. : « Positif. Nous sommes arrivés à une véritable stabilité dans la mesure où j’ai instauré une véritable démocratie au sein de cette fédération. « Je peux affirmer aujourd’hui que je ne suis jamais intervenu auprès d’un club ou d’une personne pour influencer tel ou tel vote. J’ai la conscience parfaitement tranquille. « Maintenant après quatre ans, je peux affirmer qu’on a évolué de 90 % par rapport à nos objectifs. Cela est dû en grande partie aux efforts consentis par le nouveau comité. « De plus, je ne me mêle jamais de politique au sein de la FLS, et je tiens qu’il en soit ainsi. Nous sommes une fédération sportive et non politique. « En outre, je travaille sans relâche pour arriver à un stade où tout le monde mettra de côté ses préférences pour servir l’intérêt du sport. Vous savez, au Liban il existe dans toutes les fédérations des personnes plus portées vers l’intérêt de leur club ou de leur contrée que vers celui de leur fédération. La FLS n’y fait pas exception. « Je tiens vraiment à bâtir une fédération démocratique, dénuée de tout souci politique et dont le seul souci de ses membres sera d’œuvrer dans le but d’améliorer le ski. Uniquement. » O-J : Où vous situez-vous dans le différend qui oppose Tony Khoury à Souheil Khoury pour la présidence du Comite olympique libanais (COL) ? C. R. : « J’espère que cette affaire va connaître un dénouement à l’amiable et que ces deux hommes arriveront bientôt à un compromis. » O-J : Si votre nom était avancé comme candidat de consensus pour présider le COL ? C. R. : « Je refuserai net. Je n’ai pas le temps avec toutes mes occupations au sein de la FLS. » O-J : Au Liban, le ski reste un hobby quand même ? C. R. : « Malheureusement oui. Nous sommes en train de soutenir à fond Chririne Njeim sur laquelle on fonde beaucoup d’espoirs. Elle ne nous a pas déçus jusqu’à présent. La preuve, elle vient de remporter la descente de Beaver Creek aux États-Unis parmi 54 skieuses américaines. « Cela dit, personne ne pense faire du ski au Liban pour faire de l’argent. Les skieuses les plus prometteuses, une fois mariées, laissent tout tomber. « Pourtant, je peux citer un exemple éloquent : il y quelques années, j’ai voulu faire venir Alberto Tomba au Liban pour qu’il assiste à une de nos compétitions internationales. Il a demandé 250 mille dollars rien que pour venir ! C’est dire si le professionnalisme peut rapporter de l’argent… » Propos recueillis par Makram HADDAD

Camille Rizk, le dynamique président de la Fédération libanaise de ski, ne se repose guère. Infatigable organisateur de compétitions internationales et nationales, il sillonne les quatre coins de la planète dans le but de placer le Liban sur la carte géographique du ski international. « L’Orient-Le Jour » l’a rencontré.

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