Enseignement - Visite à Beyrouth d’une délégation de l’Institut d’études politiques de Paris Sciences Po a inauguré un campus dédié au Moyen-Orient

Sciences Po, rue Saint-Guillaume à Paris, est une institution en France. Au Liban, cette prestigieuse école est encore mal connue. C’est la raison pour laquelle une délégation de l’Institut d’études politiques de Paris (son nom officiel) était hier et avant-hier à Beyrouth pour présenter ce cursus universitaire et les différentes formations prodiguées, non seulement dans la capitale française, mais également dans des campus « délocalisés ». Le dernier-né de ces campus, à Menton, dans le sud de l’Hexagone, est consacré à la Méditerranée et au Moyen-Orient, une raison de plus pour Ruth Grosrichard, directrice adjointe des relations internationales, et Bernard el-Ghoul, directeur de ce premier cycle Moyen-Orient-Méditerranée, d’avoir fait le déplacement au Liban afin de recruter de futurs étudiants, notamment parmi les élèves de terminale. La scolarité se déroule en cinq années à Sciences Po, dont trois années dites de premier cycle s’achevant par une année à l’étranger, et deux années d’études en mastère. Le premier cycle qui n’est pas diplômant en lui-même ne se déroule plus uniquement à Paris. Quatre campus se situant en province sont consacrés à des zones géographiques précises. À Dijon, les étudiants français retrouvent des étudiants appartenant aux nouveaux membres de l’Union européenne, les cours étant prodigués en français, mais aussi en hongrois, tchèque ou polonais. À Nancy, la zone d’intérêt est germanique. À Poitiers, c’est le monde ibérique qui est à l’honneur. Un cinquième campus axé sur l’Asie est en projet, après la naissance en septembre dernier du premier cycle centré sur le Moyen-Orient et la Méditerranée. Une trentaine d’élèves, représentant 17 nationalités, forment la première promotion qui a effectué sa rentrée à Menton. Les étudiants y suivent des cours fondamentaux identiques à ceux prodigués à Paris et sur les autres campus. Par exemple, le cours magistral d’économie de l’ancien ministre Dominique Strauss Kahn est retransmis en direct à Menton, tandis que les étudiants parisiens le suivent en amphithéâtre. Ils reçoivent en outre un enseignement adapté à leur centre d’intérêt : géopolitique du Moyen-Orient, droit musulman, langue arabe, etc. À l’issue de ces trois années de premier cycle, tous les étudiants effectuent les deux années du deuxième cycle à Paris, afin d’obtenir leur diplôme. Ils ont alors le choix entre 11 mastères de spécialisation qui correspondent chacun à une orientation professionnelle, comme le journalisme, les carrières juridiques, la finance et la stratégie ou encore les affaires publiques. Les élèves n’ayant pas passé leur bac en France accèdent au premier cycle de Science Po à travers la procédure internationale, c’est-à-dire une sélection en deux étapes : d’abord sur dossier, puis à l’issue d’un entretien. Ces derniers sont réalisés à Paris, à moins que les candidats préselectionnés d’un même pays soient suffisamment nombreux (une dizaine) pour justifier le déplacement d’un jury. Les frais de scolarité sont de 5 000 euros par an. Des bourses sont disponibles. Les Libanais sont depuis plusieurs années très bien représentés à Sciences Po Paris – l’association des anciens au Liban compte une quarantaine de membres sans compter ceux qui ne sont pas revenus au pays. Ils le sont moins dans la première promotion de Menton, puisqu’elle ne compte qu’une Libanaise, alors que l’Arabie saoudite est représentée par sept de ses ressortissants, des efforts de promotion ayant été réalisés tout particulièrement dans le royaume l’année dernière. Une lacune que la visite de la délégation de Sciences Po à Beyrouth avait pour objectif de combler. S.R.