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ENVIRONNEMENT - Greenpeace n’a eu que très peu d’impact dans l’archipel Les Japonais mangent de la baleine, certes, mais elle est « bio »

Amateurs de produits biologiques et souvent à la pointe de l’écologie, les Japonais n’en répugnent pas moins à l’idée de renoncer à la chasse à la baleine, en dépit des hauts cris de la communauté internationale. Eux qui paient des fortunes pour faire masser leurs chiens, ils en arrivent à faire l’apologie de la viande de cétacé auréolée du « label bio ». « Les Japonais sont empêtrés dans leurs contradictions », reconnaît Taka Yamaguchi, rédacteur en chef adjoint d’un bimensuel spécialisé dans le bio, Warau Shokutaku (Plaisirs de la table). Ainsi, s’ils sont prompts à détruire la moindre semence de plantes à base d’OGM, les Japonais sont déterminés à poursuivre la pêche à la baleine, sous couvert de « recherche scientifique », dans le but d’honorer une ancienne tradition culinaire. Dans les années 1960, les « baby-boomers » nippons ont été nourris de viande de baleine – bon marché et calorique – dans certaines cantines scolaires, se souvient M. Yamaguchi. Le mammifère marin a longtemps symbolisé la lutte contre la pénurie alimentaire qui sévissait après la guerre. En exploitant le moindre organe de la baleine, les « Japonais considèrent qu’ils honorent la nature », explique M. Yamaguchi. « Et cela n’a rien à voir avec le fait d’élever une vache ou un cochon pour, au bout du compte, en faire de la charpie », argue-t-il. Il suffirait pourtant de peu de choses pour persuader les Japonais, « assez versatiles » et venus tard à la viande rouge, de renoncer à manger de la baleine, selon lui. « En faisant pression, 100 % des Japonais pourraient soutenir l’interdiction de la chasse à la baleine. Mais ils sont freinés par des raisons culturelles liées à la nourriture », souligne M. Yamaguchi. De fait, la récente campagne internationale activement orchestrée par Greenpeace n’a eu que très peu d’impact dans l’archipel. Seul un mouvement d’opposition organisé par les Japonais eux-mêmes pourrait les inciter à changer d’habitude, affirme le journaliste. Il y a quelques jours, pendant que Greenpeace déposait à Berlin un cadavre de cétacé devant l’ambassade du Japon, à Tokyo, Yasuo Koike, une employée de bureau, se régalait d’une « sashimi » (viande crue) de baleine. Installé depuis 40 ans au cœur de Kabukicho, le quartier chaud de Tokyo, le Taruichi, un petit restaurant spécialisé, accommode la baleine sous toutes ses formes et pour tous les portefeuilles, d’une tranche de testicule à 600 yens (4 euros) à un steak saignant à 3 000 yens (21 euros). Pour le dessert, la carte du restaurant joue la provocation – « Êtes-vous prêt à relever le défi ? » – en proposant une glace baignant dans l’huile de baleine. « Ce dessert m’importe peu, mais nombre de mes clientes en raffolent car il est unique », explique M. Arita, 65 ans.

Amateurs de produits biologiques et souvent à la pointe de l’écologie, les Japonais n’en répugnent pas moins à l’idée de renoncer à la chasse à la baleine, en dépit des hauts cris de la communauté internationale.

Eux qui paient des fortunes pour faire masser leurs chiens, ils en arrivent à faire l’apologie de la viande de cétacé auréolée du « label bio ». « Les...