Malgré les efforts des sauveteurs, le mammifère marin a été pris de convulsions La baleine de la Tamise qui a fasciné les Londoniens est morte

En dépit d’une opération de secours spectaculaire, les sauveteurs n’ont pu sauver samedi une baleine égarée dans la Tamise à Londres, qui est morte de convulsions dans la soirée. «Elle a été prise de convulsions et est morte », a déclaré, bouleversé, Tom Woodley, porte-parole des opérations de secours. « Nous avions fait tout ce que nous pouvions », a-t-il ajouté, regrettant l’issue de cette histoire qui, pendant 24 heures, avait passionné les Britanniques. « C’est malheureusement le genre de choses qui peut arriver avec ce genre d’animaux », a-t-il ajouté, estimant que la jeune baleine était probablement morte de « multiples problèmes ». Dans l’après-midi, l’équipe des sauveteurs, usant de précautions infinies, était parvenue à hisser le mammifère marin sur une barge, qui s’était ensuite dirigée à vive allure vers l’estuaire de la Tamise, situé à une dizaine de kilomètres en aval de la capitale britannique. Ils espéraient pouvoir ensuite la relâcher en pleine mer. Son transfert sur la barge, à l’aide d’une grue, avait été saluée par les cris de joie et les applaudissements de milliers de curieux massés à proximité du pont de Battersea, à l’ouest du centre de Londres. C’était la première fois qu’une baleine était aperçue à Londres depuis le début des observations scientifiques en 1913. Les sauveteurs avaient annoncé que la décision de relâcher le cétacé à la mer ou de l’euthanasier s’il était trop faible dépendrait du résultat de prélèvements sanguins pratiqués à la mi-journée. « C’est l’analyse de l’échantillon de sang qui est la plus cruciale », avait indiqué sur la BBC le vétérinaire David Taylor, soulignant également le risque que la baleine ait subi un écrasement de la cage thoracique ou ait ingéré des corps étrangers. Le mammifère marin, long de 5 à 6 mètres et pesant plusieurs tonnes, avait été déplacé par les sauveteurs au moyen d’une grue et de larges sangles. L’animal s’était échoué en fin de matinée sur une grève au centre du cours du fleuve. Repéré pour la première fois vendredi matin à Londres, il appartenait à l’espèce protégée des baleines à bec communes, dont l’habitat naturel est l’Atlantique Nord. Toute la journée, les péripéties du sauvetage ont drainé des badauds qui saluaient de leurs vivats l’apparition d’un jet d’eau ou d’un bout de nageoire. « Pauvre bête », a déclaré à l’AFP Aristida Daujotiene, 30 ans, venue spécialement du quartier proche de Fulham avec sa fille de six ans. « Est-ce qu’ils vont vraiment pouvoir la sauver ? » « C’est extraordinaire », s’émerveillait Pascal Plessis, un photographe français de 38 ans venu sur place en famille. « Nous étions en République dominicaine, nous avons fait une excursion spécialement pour observer les baleines, nous n’en avons vu aucune. Nous revenons à Londres, et il y en a une dans la Tamise, là devant nos yeux. » À la différence des baleines, les dauphins, les phoques et les marsouins sont une vision relativement fréquente dans la Tamise, en particulier près de l’estuaire, mais également dans le centre de Londres.