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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉDITIONS - Signatures aujourd’hui, à 18h, à la CD-Thèque «La traversée du nombril»: textes intimistes de Brenda Michailidis

Elle est née à Beyrouth, il y a 29 ans. Son père est grec, sa mère arménienne, son mari franco-libanais. Après avoir vécu à Beyrouth, à Paris et à Dubaï, Brenda Michailidis réside actuellement au Caire. Et elle parle couramment cinq langues. C’est dire si la jeune future maman (elle est au cinquième mois de grossesse) vient d’un milieu pluriculturel. Elle signe aujourd’hui « La traversée du nombril », ouvrage au titre emblématique, où elle nous invite à parcourir ses impressions quotidiennes et existentielles. Elle a six ans lorsque sa famille fuit la guerre du Liban pour se réfugier au pays de l’Acropole. Là-bas, au Lycée français d’Athènes Georges Pompidou, un professeur de lettres lui « transmet le virus de la lecture et de l’écriture ». Après le baccalauréat, retour au Liban pour les études universitaires. À l’école des Beaux-Arts, le courant avec ses camarades de classe ne passe pas. Les jeunes filles sont « brushinguées », maquillées, perchées sur des talons aiguilles pour aller faire du cinéma. Brenda ne se reconnaît pas dans ce milieu. Elle se sent exclue et trouve alors refuge dans l’écriture. La trêve n’aura duré que six mois. La jeune fille décide de partir « découvrir le monde ». Elle quitte parents et amis et part toute seule. Cet exil volontaire durera dix-huit mois. Comment a-t-elle fait pour survivre durant cette période ? « Au début, ça allait. Mais lorsque mes économies ont tari, j’ai dû faire des petits boulots pour survivre. » La jeune auteur ne souhaite pas s’étendre sur cette période. Au retour, elle a d’ailleurs jeté tout ce qui se rapportait à cette « fugue ». Habits, affaires personnelles et écrits, aux oubliettes. Elle souhaitait recommencer à zéro. Entamer une page blanche. Elle réintègre le circuit, poursuit ses études et se jette « avec ferveur » dans l’écriture. En 2003, elle publie son premier ouvrage, L’homme qui cherchait le point, un recueil de poésie mais qui contient aussi des récits courts et une pièce de théâtre. « Ces textes brefs, dit-elle en tenant l’ouvrage au format poche, sont une exploration des rapports humains à travers le rapport au langage, aux mots, à ces lettres qui tissent les parois des grottes subjectives. » Sa plus récente œuvre, intitulée La traversée du nombril, coéditée par elle et la CD-Thèque, comprend de la poésie, de la typoésie et des récits courts ou longs. Elle est ponctuée de dessins réalisés par son mari, André Ségone. L’écriture est fluide, le langage imagé, l’imagination débridée et presque surréelle. « Ces textes témoignent d’une lutte entre la lumière et l’obscurité, le sérieux et le puéril, l’intérieur et l’extérieur, la volonté et la “nolition”, je et les autres, indique-t-elle. Une lutte d’autant plus difficile que la frontière qui sépare les deux pôles est insaisissable. » « Petites fenêtres sur l’âme humaine, chacune des pages sonde ce mélange paradoxal qui évolue si naturellement au sein d’un même corps, parfois d’une même phrase, invisiblement… » Sur le plan symbolique, le nombril représente l’origine de toutes choses ainsi que le centre du corps. L’expression « se prendre pour le nombril du monde » l’exprime à merveille. Dans cette perspective, l’on pourra dire que Brenda fait du nombrilisme, c’est-à-dire qu’elle cède au penchant narcissique. On se trouve, dès lors, dans le culte de la personnalité, de l’amour excessif de soi. Mais il y a plus, le nombril pourrait en outre être la symbolique marquant l’affranchissement d’un enfant face à la figure maternelle. Le fait d’exposer un nombril pourrait indiquer que le cordon ombilical (ou, si vous préférez, le lien affectif) reliant la fille et la mère a été définitivement coupé. Le message serait le suivant : « Le lien s’est rompu entre nous, je vais faire ma vie comme je l’entends ! » Mais Brenda Michailidis pourrait être également, et tout simplement, à la quête d’une identité qui absorbe toutes les différences culturelles et géographiques qui la tiraillent. Maya GHANDOUR HERT
Elle est née à Beyrouth, il y a 29 ans. Son père est grec, sa mère arménienne, son mari franco-libanais. Après avoir vécu à Beyrouth, à Paris et à Dubaï, Brenda Michailidis réside actuellement au Caire. Et elle parle couramment cinq langues. C’est dire si la jeune future maman (elle est au cinquième mois de grossesse) vient d’un milieu pluriculturel. Elle signe aujourd’hui «...