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L’ex-militant ultranationaliste a passé presque 25 ans de détention en Italie puis en Turquie Libération de Mehmet Ali Agça, le tueur turc qui a tenté d’assassiner le pape Jean-Paul II

L’ex-militant ultranationaliste turc Mehmet Ali Agça, qui avait tenté de tuer le pape Jean-Paul II en 1981, a été libéré hier de sa prison d’Istanbul, après presque 25 ans de détention en Italie puis en Turquie. Vêtu d’un pull bleu et de jeans, visage émacié et cheveux gris, Agça, qui a bénéficié d’une libération anticipée controversée dans son pays, a quitté sous forte escorte la prison de Kartal, dans la partie asiatique d’Istanbul, vers 07h30 GMT. Agça, 48 ans, a été conduit à un bureau d’enrôlement de l’armée à Pendik, car il n’a pas accompli son service militaire, obligatoire pour tout Turc à partir de 18 ans. « Nous demandons que son service militaire soit reporté », a déclaré à l’AFP son avocat Mustafa Demirbag. « Toute personne ayant passé 25 ans en prison aimerait avoir un peu de temps en liberté », a-t-il souligné. Puis Agça a été amené au grand hôpital militaire de Gata, où l’attendaient une centaine de manifestants d’extrême gauche arborant des drapeaux du Parti communiste turc (TKP). Agça a ensuite été sorti discrètement de l’hôpital par une porte arrière, pour une destination inconnue. Il avait été extradé et emprisonné en 2000 à Istanbul, après dix-neuf ans passés dans des prisons italiennes pour avoir grièvement blessé par balles Jean-Paul II le 13 mai 1981 sur la place Saint-Pierre. En Turquie, il purgeait une peine par contumace pour l’assassinat en 1979 d’un célèbre journaliste libéral, Abdi Ipekçi. Il avait aussi été condamné en 2000 à 36 ans de prison pour deux attaques de banques dans les années 70. Mais il a bénéficié d’une amnistie proclamée en 2002 et de réductions de peine prévues par le code pénal turc. Le calcul de ces réductions est à présent controversé. Le ministre de la Justice l’a lui-même mis en doute : « La justice peut-elle commettre une erreur ? C’est possible », a dit M. Cicek devant la presse, annonçant qu’il demanderait un nouvel examen à la Cour de cassation du dossier « très complexe » d’Agça. Il a laissé entendre qu’au terme de cet examen, Agça pourrait retourner en prison : « Cela s’est produit dans d’autres cas (...) le fait d’être libéré n’est pas un droit acquis. » Les motivations de l’acte d’Agça restent un mystère 25 ans après, épaissi par ses déclarations souvent délirantes. La thèse d’un complot soviétique a été évoquée mais jamais confirmée. L’un des magistrats les plus connus d’Italie dans les années 80, Ferdinando Imposimato, cité par la presse, a affirmé que la vie d’Agça était en danger en raison des secrets qu’il garde.
L’ex-militant ultranationaliste turc Mehmet Ali Agça, qui avait tenté de tuer le pape Jean-Paul II en 1981, a été libéré hier de sa prison d’Istanbul, après presque 25 ans de détention en Italie puis en Turquie.
Vêtu d’un pull bleu et de jeans, visage émacié et cheveux gris, Agça, qui a bénéficié d’une libération anticipée controversée dans son pays, a quitté sous...