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Actualités - OPINION

REPORTAGE - Maux de tête, problèmes respiratoires et nausées Téhéran empoisonnée par la pollution

Un nuage sans précédent de pollution couvrant Téhéran rend nerveux les habitants de la capitale iranienne, qui souffrent de maux de tête permanents, de problèmes respiratoires et de nausées. Des experts médicaux ont averti que les dix millions d’habitants de la métropole sont lentement empoisonnés par le monoxyde de carbone et les particules rejetées par des millions d’automobiles obsolètes. « Téhéran est coincée dans une spirale malsaine. Sa population dépérit à cause de l’absence d’un développement urbain », a dit le professeur Hassan Laghaï, expert environnemental et conseiller du maire. Les conséquences de cette pollution sont alarmantes, selon lui, affectant même les fonctions cérébrales, particulièrement chez les enfants, alors que des études de terrain évoquent même des cancers. « La pollution provoque aussi des tensions et violences selon des études psychologiques », dit le Pr Laghaï, en évoquant le nombre croissant d’altercations entre automobilistes. L’air de la ville est considéré, par les autorités médicales, comme « malsain » environ cent jours par an. Un nuage brun surplombe la capitale située en altitude et ceinturée en partie par des montagnes. Le taux de pollution a atteint un degré tel, la semaine dernière, que les autorités ont décidé la fermeture des écoles et administrations pour quelques jours. « Nous avons enregistré un nombre croissant de patients avec des affections respiratoires, pulmonaires et asthmatiques chroniques », a dit un spécialiste des poumons, le Dr Hassan Heydar-Nejad, à l’hôpital Masih Daneshvari. Les services d’urgence de la ville ont annoncé avoir traité plus de 1 100 patients pour problèmes respiratoires dans la semaine écoulée. « La forte concentration de monoxyde de carbone provoque des accès d’humeur, des vertiges, une fatigue excessive, des irritations oculaires, des problèmes respiratoires et des attaques cardiaques », selon le médecin, qui parle d’un phénomène « aussi dangereux qu’un empoisonnement au gaz ». Le gouvernement a admis à plusieurs reprises l’existence d’un problème de santé publique, mais il ne semble pas exister d’étude formelle sur son étendue et ses conséquences. Elles sont pourtant bien visibles dans les hôpitaux de la ville, comme à celui de Masih Daneshvari, situé dans le Nord, sur les hauteurs. Un garçon de dix ans, Amir-Hossein Dorfaki, un sachet de médicaments en main, attend une consultation avec ses parents. « Il souffre de migraines pendant des heures, depuis plusieurs jours, alors que ça ne lui arrivait jamais avant », explique son père. « Ils disent que c’est à cause de l’air », ajoute-t-il. Pour Mohaddeseh Raouf, 9 ans, c’est le sixième jour d’hospitalisation en ce lundi. « Nous habitons à Shahr-e Ray, dans le sud de Téhéran, qui est beaucoup plus sale », explique sa mère, Maryam Raouf. « Son asthme allergique a empiré depuis une semaine, alors nous avons été obligés de l’amener ici », dit-elle. « Depuis que nous habitons un quartier encombré, elle a besoin de beaucoup plus d’inhalateurs. Nous en achetons de marque étrangère, plus chers mais de meilleure qualité que les iraniens », précise-t-elle. Chaque inhalateur leur coûte 190 000 rials (environ 18 euros), alors que le salaire mensuel du mari est de 3 300 000 rials (environ 300 euros). Les autorités ont imposé des restrictions à la circulation automobile depuis dimanche et jusqu’à jeudi prochain. Mais, selon le professeur Laghaï, Téhéran a besoin de « solutions fondamentales ». Il évoque pêle-mêle le remplacement des vieilles autos, l’extension des espaces verts ou la décentralisation. Aresu EQBALI (AFP)
Un nuage sans précédent de pollution couvrant Téhéran rend nerveux les habitants de la capitale iranienne, qui souffrent de maux de tête permanents, de problèmes respiratoires et de nausées.
Des experts médicaux ont averti que les dix millions d’habitants de la métropole sont lentement empoisonnés par le monoxyde de carbone et les particules rejetées par des millions d’automobiles...