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Actualités - OPINION

En arrière toute

Il faut quelque temps pour s’en rendre compte, mais chaque gouvernement apporte généralement avec lui un ou deux bipèdes guillerets qui mettent un peu de pep dans le paysage constipé du Conseil des ministres. Mohammed Fneich et Trad Hamadé sont de ceux-là. Véritables Boule et Bill de l’équipe Siniora, les deux compères sont si brillants qu’ils ont réussi le tour de force de nous faire oublier les éminemment sympathiques Assem Kanso et Wi’am Wahhab. Par un étrange phénomène de mimétisme, le couple arbore le même look, puisé sans doute dans le dernier Salon du prêt-à-haranguer masculin du Hezbollah : col ouvert sur un torse aux poils drus, ces derniers servant de soubassement à un visage mal rasé façon cactus pour l’un ; rigidité style scrogneugneu et obsession monomaniaque des Israéliens et des Américains pour l’autre. Les deux comiques doivent faire sensation au Bal des Débutantes. Si d’emblée Mohammed Fneich a eu l’honnêteté d’annoncer la couleur, à savoir : carburer pour le compte du parti de Dieu, Trad Hamadé jure, lui, qu’il n’en est que le cousin éloigné. De ce fait, le pauvre est obligé d’en faire des tonnes pour prouver son dévouement au Sayyed Barbu. Ainsi, il n’a toujours pas fini l’analyse littéraire approfondie du dernier discours de Bachar el-Assad, pondu pourtant depuis plus d’une semaine. Trad veut sans doute prendre le temps de mettre en musique sa propre réaction. Dommage que ce document d’une grande finesse ne comporte pas d’images, notre ami les aurait coloriées avec joie… À l’heure où Damas lâche ses pitbulls locaux, nos deux gais lurons en sont réduits à barboter dans le mazout domestique et appliquent avec une componction recueillie leur stratégie pétrolière. Du brutal ! Du réac double dose ! La formule est aussi simple qu’originale : 1) on subventionne l’or noir des pauvres ; 2) on découvre soudain que ça accentue la gonflette budgétaire ; 3) on remballe le gazouillis social en augmentant les taxes et on fait cracher au bassinet les pauvres du début. Une comédie en droite ligne de chez Ubu à mettre sous vitrine. Vous avez aimé l’État électricien, téléphoniste et marchand d’eau ? Vous allez adorer l’État pompiste. Courage, reculons ! La Syrie est proche ! Gaby NASR
Il faut quelque temps pour s’en rendre compte, mais chaque gouvernement apporte généralement avec lui un ou deux bipèdes guillerets qui mettent un peu de pep dans le paysage constipé du Conseil des ministres. Mohammed Fneich et Trad Hamadé sont de ceux-là. Véritables Boule et Bill de l’équipe Siniora, les deux compères sont si brillants qu’ils ont réussi le tour de force de nous...