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Actualités - CHRONOLOGIE

Commerce - Le groupe Admic déplore une perte de 20 % de son chiffre d’affaires « L’insécurité pèse lourd, le gouvernement doit agir »

Le climat d’insécurité, dont l’attentat de Zalka est la dernière illustration, pèse lourd sur l’économie libanaise. Il influe en particulier sur la consommation, comme en témoigne Michel Abchée, président du groupe Admic, le plus grand acteur du secteur. Dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour, il avertit que la crise a déjà assez duré et somme le gouvernement de prendre ses responsabilités en trouvant le moyen de résoudre l’un des problèmes les plus urgents, celui de la sécurité. « La hausse de l’euro, celle des prix du pétrole, ont fortement marqué les premiers mois de l’année 2005, mais on en vient à relativiser ces phénomènes pourtant majeurs tant la crise liée à l’insécurité est primordiale », explique Michel Abchée. « Sur l’ensemble de nos magasins, nous avons enregistré une baisse de chiffre d’affaires d’environ 20 % cet été », précise le patron du groupe qui réunit les enseignes Monoprix, BHV et le nouveau centre commercial City Mall. Le groupe a pâti comme la plupart des secteurs économiques du ralentissement dû aux turbulences politiques qui ont suivi l’assassinat de Rafic Hariri, le 14 février dernier. Après l’inauguration en décembre 2004 de l’hypermarché Géant, principale enseigne du nouveau centre commercial situé à Nahr el-Mott, l’ouverture du City Mall, qui était prévue en février/mars, a été reportée à mai/juin. Michel Abchée explique ce retard par plusieurs difficultés. D’abord, le départ des ouvriers syriens a rendu plus difficile la mobilisation des équipes nécessaires à l’achèvement du chantier. « On est passé de 750 à 150 employés, ce qui a provoqué des délais à tous les niveaux. » Ensuite les grands groupes régionaux qui devaient louer des emplacements dans le centre ont mis leurs projets en veilleuse pendant un certain temps. « Nous les avons finalement convaincus de maintenir leur investissement et nous avons réussi à louer près de 90 % du centre. » De façon générale, le groupe a tout fait pour surmonter une crise envisagée dès le départ comme conjoncturelle. « Notre stratégie globale, fondée sur le moyen et le long terme, n’a pas changé », précise Michel Abchée. De fait, le projet qui a nécessité des investissements de 80 millions de dollars et emploie un millier de personnes mise sur le potentiel de croissance du secteur de la distribution au Liban. « Le Liban a pris du retard en matière de développement d’immobilier commercial », souligne le président d’Admic. Or les habitudes des consommateurs évoluent comme partout dans le monde : ils exigent de concentrer leurs achats dans des espaces homogènes. En la matière, les pays du Golfe sont déjà plus avancés, le nombre de mètres carrés par habitant étant nettement plus élevé qu’au Liban. C’est aussi le cas dans certains pays méditerranéens au climat plus proche, comme la Turquie et la Grèce, sans parler des autres pays européens. Le City Mall a pour objectif d’adapter l’offre à la demande d’espaces commerciaux modernes, poursuit Michel Abchée. « Le centre est l’équivalent de deux artères commerçantes de 300 mètres de long. Il vise une clientèle cible de 800 000 personnes, résidant principalement dans le Metn. » Malgré les difficultés, la fréquentation du City Mall a augmenté régulièrement depuis son inauguration, grâce à des efforts marketing importants, pour atteindre 5 000 à 6 000 voitures par jour. « Mais ce chiffre reste inférieur de 2 000 à 3 000 passages par rapport à nos prévisions. » Car si le groupe a adapté sa stratégie commerciale et financière à court terme aux difficultés du moment, en réduisant ses dépenses, en octroyant des facilités de paiement et des rabais sur les loyers par exemple, il souffre encore de la permanence de la crise. « Nous avons géré la crise », mais le problème aujourd’hui est que « le court terme est en train de durer trop longtemps, nous avons les reins solides, mais ce n’est pas le cas de tout le monde », dit le président d’Admic. Selon Michel Abchée l’impact de l’insécurité est très important sur le tourisme. Or les étrangers et les expatriés représentent une source importante des revenus du secteur. « En général l’afflux des touristes et des Libanais de la diaspora durant l’été est à l’origine d’une hausse de 20 à 30 % de notre chiffre d’affaires. J’espère que le gouvernement se rendra compte de l’urgence de la situation et qu’il agira en fonction. » Sibylle RIZK
Le climat d’insécurité, dont l’attentat de Zalka est la dernière illustration, pèse lourd sur l’économie libanaise. Il influe en particulier sur la consommation, comme en témoigne Michel Abchée, président du groupe Admic, le plus grand acteur du secteur. Dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour, il avertit que la crise a déjà assez duré et somme le gouvernement...