Evénement- Avec des projets en perspective «Sourat», un rendez-vous désormais incontournable(photos)

Les amis de Sourat ont certainement le sens de la fête. Et la leur, samedi dernier, a été un vif succès. Concert, exposition et dîner, le tout en plein air sous le chêne de la place du village et dans une ambiance des plus décontractées et des plus conviviales. D’année en année, Sourat s’affirme comme un rendez-vous incontournable. C’est simple: ceux qui, ce soir-là, n’étaient pas à Baalbeck au concert de Warda el-Jazairiya, ont pris la route du Nord pour passer un moment de bonheur en compagnie d’amis ou de parents et soutenir l’action de ce groupe déterminé à aller de l’avant. Du pur bonheur que ce concert dans ses deux volets. Une première partie englobant des partitions oscillant entre un romantisme frémissant et les premières audaces modernes avec des morceaux choisis de Beethoven, Saint-Saëns, Fauré, Brahms, Dvorak et Piazzola. En seconde partie, place au rythme retentissant du percussionniste Rony Barrak, qui n’est plus à présenter et qui a exécuté, accompagné de son groupe, des œuvres de son cru. On ne pouvait que saluer le professionnalisme de ces interprètes inspirés, la qualité du phrasé et du toucher musical des musiciens du Conservatoire de Boulogne-Billancourt avec Xavier Richard au violoncelle, Paul-André Gaye au piano et le violoniste du Conservatoire national supérieur de musique au Liban, Michel Khairallah. Enserré dans l’écrin magique de Sourat, cette musique déjà si belle avait un double pouvoir d’envoûtement. Ambiance Auparavant, les amoureux du patrimoine, venus plus tôt, ont eu le loisir d’aller à la découverte des vestiges de la région ou de la vie du village d’autrefois et d’aujourd’hui. Pour cela, le comité avait organisé des navettes pour la visite les différents sites proposés. Munis de cartes des circuits, illustrées de photos avec une petite littérature donnant un avant-goût de la promenade, les randonneurs se sont donné à cœur joie délaissant volontiers la voiture pour une virée à travers les petits sentiers. Le dîner, lui, était tout simplement succulent, comme peuvent l’être ces petits ou grands plats du terroir lorsqu’ils sont faits avec soin et générosité. Et puis, au-delà de la nourriture terrestre, dans un environnement où aucun détail n’était laissé au hasard, c’est l’ambiance amicale presque familiale qui a ajouté la note finale à la soirée animée par Chadi et son band. Tout le monde parlait avec tout le monde désertant leur place pour une petite causette sur une autre table. Les centaines de personnes qui ont afflué à Sourat ne sont pas toutes des mélomanes. Elles ont, par contre, saisi la portée de l’opération. Une initiative à plusieurs volets dont, principalement, la sensibilisation au patrimoine et le développement de la région. C’est pourquoi les Amis de Sourat, qui améliorent leur cru d’une année à l’autre, ne veulent pas s’arrêter en si bon chemin. Ils ambitionnent déjà de promouvoir un parc régional naturel, qui n’est autre que la vallée de Nahr el-Jaouz (à la limite de deux cazas, le Batroun et le Koura) recelant plus d’un atout écologique, naturel et culturel. Et puis sous le chêne du village, il a été question d’une opération Sourat à Paris. Mais là c’est un autre projet. À l’étude. Sourat, un pari réussi qui pourrait donner des idées pour autant de Sourat dans autant d’autres villages de la montagne libanaise. Maria CHAKHTOURA