En gros plan Le cas «exemplaire» du ménage Smith

La cause est entendue mais il faut y revenir, le film de Doug Liman, Mr and Mrs Smith, est d’une médiocrité affligeante. La presse française est unanime, et les critiques qui comptent en Amérique ne sont pas moins sévères. Mais, dira-t-on, le public s’y est précipité. Bien sûr: une promotion envahissante (affichages, magazines de tout poil, télévision, etc.) et, surtout, la présence du couple Pitt-Jolie (exploitation de leurs déboires conjugaux et autres) ne laissaient guère d’autre choix. Le concept du film est bâti sur leurs noms accolés. Le reste n’existe pas. D’où la leçon – qu’on ne retiendra d’ailleurs pas – de ce film hollywoodien-type. D’abord, au niveau du scénario (bâclé); une idée assez originale au départ, et puis plus rien. Oublions les dialogues, à l’unisson. C’est le prix à payer pour une «mondialisation» de la production des majors US. Quant aux «stars», que pourrait-on leur reprocher? Brad Pitt et Angelina Jolie ont encaissé de confortables salaires. C’est la règle de ce jeu truqué. Leur talent – vu l’indigence de leurs rôles – n’est même pas en cause. Ils devraient toutefois se méfier de ce genre d’expérience. En attendant, le box-office a rempli sa fonction. N’est-ce pas l’essentiel? J.-P. GOUX-PELLETAN