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L’ancien ministre évoque l’avenir du pays à l’ombre de la nouvelle Chambre, dans le cadre des conférences de l’UPT Samaha prône la réconciliation nationale, mais aussi la cohésion au sein des communautés

Dans le cadre des conférences-débats données à l’Université pour tous (l’UPT, relevant de l’USJ), l’ancien député et ministre Michel Samaha s’est penché sur le nouveau paysage politique libanais, se demandant quel avenir nous réserve la nouvelle Assemblée élue après le 14 mars et le retrait syrien. La causerie avait effectivement pour thème : « Avec la nouvelle Chambre, quel avenir ? » « Serons-nous face à une coalition de pouvoirs ou une coalition politique qui mettra en place un État de droit et pratiquera la culture de la démocratie, y compris le respect de la différence et des institutions ? » s’est notamment interrogé M. Samaha. L’entrée en matière pour entreprendre des réformes politiques et sociales et édifier l’État de droit sera l’élaboration d’une nouvelle loi électorale. Mais celle-ci « serait-elle équitable, favorisera-t-elle la représentativité ou le clientélisme ? Sera-t-elle majoritaire ou proportionnelle ? Comment les circonscriptions électorales seront-elles dessinées ? La nouvelle loi va-t-elle refuser de cautionner l’argent politique et définir les normes de financement des campagnes électorales ? » ou encore, « assurera-t-elle l’accès de tous les candidats aux médias ? » Michel Samaha estime, en outre, qu’il est nécessaire que tous les efforts soient déployés pour unifier les rangs face aux défis que vont devoir relever les Libanais. « Nous avons besoin non seulement d’une réconciliation nationale, mais d’une cohésion au sein des communautés, des fractions politiques ou partisanes et des familles politiques, plus précisément au Nord où il n’y a pas eu de réconciliation ni entre les Geagea et les Frangié ni entre les Geagea et les Karamé », a-t-il dit. Concernant le chapitre économique et financier, « un pouvoir juridique indépendant » est la condition sine qua non pour s’attaquer « à la gestion de la dette, à la refonte totale de l’Administration, pour légiférer des lois économiques et fiscales et initier une nouvelle dynamique, avec les outils du XXIe siècle et en collaboration avec les organismes internationaux», soutient Michel Samaha. Des enjeux périlleux Évoquant ensuite le dossier des réfugiés palestiniens et du désarmement du Hezbollah ou de la 1559 qui entraîne des stratégies d’ordre extérieur aussi bien qu’intérieur, l’ancien ministre appelle au retour des réfugiés dans leurs foyers et relève que « le décret de naturalisation, qui a été une décision indépendante libanaise, a montré aux instances internationales que les Libanais peuvent accepter en grand nombre de nouveaux “libanisés” (…) Il nous incombe donc, nous Libanais, de rester souverains de notre territoire et de notre identité ». Sur un autre plan, le conférencier a indiqué qu’on est arrivé « à une saturation du marché en Afrique et dans le Golfe » et « le Liban devra dans une prochaine étape investir ses ressources humaines dans ce qu’on appelle le Croissant fertile c’est-à-dire en Syrie, en Jordanie, en Palestine et dans le futur Irak (…) » Abordant, par ailleurs, l’immixtion étrangère dans les affaires intérieures du pays, les enjeux économiques et politico-sécuritaires, régionaux et internationaux, et leurs incidences sur le Liban, il a fait remarquer que « les chancelleries ne sont pas des enfants de chœur ». « Il n’y a pas d’actes désintéressés, mais des stratégies politiques dans l’ingérence étrangère, particulièrement celle des États-Unis, qui planche sur les plus petits détails de notre vie politique, économique et sécuritaire », a affirmé M. Samaha. Mettant ensuite l’accent sur les intérêts internationaux, américains et israéliens en particulier, il a souligné que « toutes les plates-formes sécuritaires accompagnant la conférence de Madrid sont tombées depuis l’assassinat de Rabin en 1995 et l’accession de Netanyahu au pouvoir. De même, après le 11 septembre 2001, le boost des néoconservateurs aux commandes des États-Unis a engendré, dans le monde musulman et le Proche-Orient, des enjeux périlleux sur le plan sécuritaire ». D’autre part, Michel Samaha a mis en exergue les enjeux démographiques, religieux et économiques des pays arabes et leurs implications sur la politique israélienne et ses besoins, notamment en ressources naturelles (eau, gaz et pétrole). L’ancien ministre a dénoncé dans ce cadre la stratégie israélienne visant à freiner le développement de la région, à prévenir l’effet du troisième boom pétrolier, et à juguler la présence des pays producteurs sur les marchés financiers internationaux et surtout la vocation économique irakienne dans les pays limitrophes. May MAKAREM
Dans le cadre des conférences-débats données à l’Université pour tous (l’UPT, relevant de l’USJ), l’ancien député et ministre Michel Samaha s’est penché sur le nouveau paysage politique libanais, se demandant quel avenir nous réserve la nouvelle Assemblée élue après le 14 mars et le retrait syrien. La causerie avait effectivement pour thème : « Avec la nouvelle Chambre,...