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Actualités - OPINION

Vie politique - La présidentielle en ligne de mire L’antagonisme au sein du pouvoir induit une nécessité de changement

La reconduction ? Cette option est sans nul doute impopulaire. Mais il faudra peut-être s’y résigner. Pour faire face à la tempête qui risque de souffler sur le Moyen-Orient. Telle est la position qu’affiche Walid Joumblatt. Au grand étonnement d’un candidat virtuel. Qui relève qu’en bonne logique, pour faire face à la tempête, il faut miser sur l’union nationale. Les choix impopulaires, comme semble l’être la reconduction, se trouvant de ce fait plus disqualifiés que jamais. Dans l’épreuve, il faut un président de la République qui gouverne avec justice, œuvre à l’entente, veille à l’égalité et rassemble tous les Libanais. Concernant Hariri, dont la présence aux côtés du président Lahoud reste incontournable aux yeux de Joumblatt, ce dernier préconise que chacun mette de l’eau dans son vin et fasse des concessions. Il assure que Hariri n’est pas seul responsable de la situation désastreuse dans laquelle se trouve le pays. Car la responsabilité est partagée par tous les tenants du pouvoir. Si Hariri n’accepte pas de coopérer avec le régime alors que l’entente est indispensable, il faudra lui demander de rendre son tablier, ajoute Joumblatt. De même, si le gouvernement actuel est pourri, on doit en changer. Assez de querelles entre nous, conclut Joumblatt. Commentant ces propos, le présidentiable cité indique qu’à son avis, Joumblatt simplifie trop les choses. Dans ce sens que le leader progressiste n’ignore pas que la démission de Hariri et le départ du gouvernement sont prohibés. Si la situation économique l’avait permis, il y a sans doute longtemps que l’on se serait passé de Hariri. Par contre, Joumblatt est dans le vrai quand il appelle à un changement des leaderships locaux afin qu’ils assurent la représentation de la majeure partie des Libanais. Car, comme il est difficile de voir s’établir des relations interprésidentielles harmonisées, il est du même coup impossible de réduire une dette publique (33 milliards de dollars) qui s’alimente à la source des tiraillements politiques. Donc, insiste cette source, on ne saurait rêver de redressement tant que Lahoud et Hariri sont, non pas côte à côte, mais face à face au pouvoir. La récession étant ce qu’elle est, on ne peut se passer de Hariri. Or, il faut remplacer les leaderships en place par d’autres qui représentent mieux l’ensemble des Libanais. Cela peut se faire, souligne le présidentiable à l’occasion de l’élection d’un nouveau chef d’État. Le choix devant se porter sur un homme compétent, capable, inspirant confiance aux Libanais. À ce moment, on pourrait même se passer de ceux qui paraissent aujourd’hui indispensables. La personnalité citée approuve par ailleurs les remarques de Issam Farès, qui souligne que la politisation de toute question est la première cause de la crise ambiante. Et que les tiraillements bloquent la réforme administrative. Pour ce présidentiable, le meilleur moyen de parer aux dangers qui menacent la région et le pays, c’est de mettre en place, autour du nouveau chef de l’État, une équipe de pouvoir forte, porteuse d’un plan bien étudié de redressement. En établissant avec la Syrie, comme c’était le cas jadis, des relations fondées sur la franchise, la confiance et le dévouement mutuels. Pour la protection des intérêts communs, dans le respect réciproque de la souveraineté nationale de chacun des deux partenaires. Il est grand temps, dit-il, de s’écarter du climat de suivisme et de suspicion qu’illustre par lui-même le maintien des forces syriennes au Liban. – L’intéressé se penche, d’autre part, sur l’observation faite par Talal Arslan. Qui trouve qu’il est inutile de brûler les étapes comme le font les reconductionnistes ou les partisans de l’élection d’un nouveau chef d’État. Car, selon l’émir, rien n’est tranché sur ce plan. Pour le présidentiable, si ni les uns ni les autres parmi les Libanais ne décident, alors qui le fait ? Si Arslan fait allusion à la Syrie, il doit se rappeler que le président Bachar el-Assad ne cesse de répéter qu’il appartient à la majorité des Libanais de désigner le chef de l’État. Le ministre met-il en doute ces déclarations ? On ne doit pas oublier non plus, conclut le présidentiable, que les États-Unis, la France et bien d’autres pays proclament avec fermeté leur soutien au respect de la libre volonté des Libanais dans l’élection de leur président, loin de toute ingérence étrangère. Émile KHOURY
La reconduction ? Cette option est sans nul doute impopulaire. Mais il faudra peut-être s’y résigner. Pour faire face à la tempête qui risque de souffler sur le Moyen-Orient. Telle est la position qu’affiche Walid Joumblatt.
Au grand étonnement d’un candidat virtuel. Qui relève qu’en bonne logique, pour faire face à la tempête, il faut miser sur l’union nationale....