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CELLULAIRE - Detecon et MTC commenceront demain à gérer le réseau Une transition en douceur et sans problèmes, assure Cardahi

Que se passera-t-il le 1er juin, lorsque Detecon et MTC, les deux nouveaux opérateurs allemand et koweïtien du secteur de la téléphonie mobile, prendront en charge la gestion du réseau GSM, à la place de Cellis et de LibanCell ? Un grand nombre d’abonnés redoute des problèmes techniques à la faveur de la transition, annoncée pour mardi, surtout que la démission de centaines d’employés de Cellis et de LibanCell sera ce jour-là effective. La question a été récemment posée à un responsable de l’une des deux nouvelles sociétés. Il a répondu sans hésiter : « Ce sera mieux que le 31 mai, parce que nous aurons commencé à gérer nous-mêmes le réseau et que nous n’acceptons pas que notre réputation soit ternie. » En racontant cette anecdote, le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, répond, lui aussi, indirectement à la même question. M. Cardahi fait montre d’une confiance et d’une assurance que rien ne semble pouvoir ébranler et qu’il puise dans la qualité du travail qu’il a effectué au cours des dernières années, afin de garantir, pour l’État, la privatisation de la gestion et de l’exploitation du réseau GSM, dans les meilleures conditions possible. Il n’empêche que de nombreuses craintes sont exprimées aussi bien par les abonnés que par les employés sortant de Cellis et de LibanCell, qui, jusqu’aujourd’hui ne savent toujours pas quand ils toucheront leurs indemnités, sur base de quels salaires et quand ils pourront quitter leurs postes, étant donné que le ministère des Télécommunications a interdit les départs sans son autorisation préalable. Normalement, tout doit se clarifier au cours des deux prochains jours. Le Conseil des ministres, qui se réunit aujourd’hui, doit examiner un avis formulé par la Cour des comptes, qui a relevé, il y a deux jours, des irrégularités au niveau du mécanisme adopté pour l’adjudication de la gestion du réseau à Detecon et à MTC, et exprimé ainsi des réserves sur les contrats conclus avec les deux opérateurs. Le Conseil des ministres doit, dans le même temps, se prononcer au sujet d’une demande du ministre des Télécommunications d’aller de l’avant dans le processus de privatisation, contrairement à l’avis de la Cour des comptes. Dans une lettre qu’il a soumise vendredi au Conseil, M. Cardahi a rappelé que les deux contrats de gestion contestés par la Cour des comptes sont une copie conforme de documents similaires sur base desquels Cellis et LibanCell avaient géré le réseau pendant plus de deux ans. Il a notamment souligné que les règles financières et administratives qui gèrent les processus d’adjudication en général ne peuvent pas être appliquées pour la privatisation du secteur de la téléphonie mobile, en raison des délais courts fixés à cette fin par le Conseil des ministres. Selon des sources proches du gouvernement, l’avis défavorable émis par la Cour des comptes ne doit pas constituer un obstacle à la transition puisque le Conseil des ministres peut, comme il l’a déjà fait dans le passé, outrepasser l’avis de cet organisme de contrôle et donner son feu vert à la poursuite du processus. Parallèlement, les responsables de Detecon et de MTC doivent tenir une conférence de presse afin d’exposer les mesures prises à la faveur de la transition, ainsi que leurs projets d’avenir. Mais les deux opérateurs seront-ils en mesure de gérer le réseau avec un nombre d’employés réduit au minimum après la vague de démissions à Cellis et LibanCell, favorisée par les indemnités généreuses offertes aux partants ? Parmi les cadres des opérateurs sortants, on émet de sérieux doutes à ce sujet, en mettant en garde contre les conséquences de vavances dans les postes-clés sur le fonctionnement du réseau. Sur 420 employés à Cellis, 248 ont en effet présenté leur démission et doivent normalement cesser de travailler à partir de demain. Ils sont presque autant à LibanCell et les deux nouveaux opérateurs n’ont pas eu le temps de recruter et de former de nouvelles équipes, étant donné que les délais entre les deux phases d’adjudication et de transition étaient courts. Mais le ministre des Télecommunications insiste sur le fait qu’aucun problème ne se pose à ce niveau. « En fait, il n’y a aucune raison de craindre des défaillances quelconques à partir du 1er juin. La transition a été préparée il y a quelques semaines déjà. Pour combler à titre provisoire d’éventuelles vacances dans les postes-clés, MTC a fait appel à une centaine d’employés de ses filiales au Moyen-Orient et Detecon a fait appel à des cadres allemands. Nous avons aussi demandé à une cinquantaine de personnes de rester à leur poste pendant deux mois supplémentaires. Les équipes intérimaires sont déjà en place et d’ici à quelques jours, les deux opérateurs doivent me présenter chacun un plan de recrutement d’employés », souligne M. Cardahi, qui minimise l’importance du nombre de démissions présentées surtout que de nombreux employés ayant choisi de partir n’occupaient pas de postes importants. Pourquoi dès lors a-t-il interdit aux démissionnaires de partir avant d’obtenir son autorisation ? « Parce qu’il faut bien programmer les départs lorsqu’il sont aussi nombreux », répond-il, en précisant que les employés obtiendront leurs « primes de sortie », comme convenu. M. Cardahi refuse de parler d’indemnités, dans la mesure où il n’y a pas eu de licenciements économiques. Dès le départ, il était opposé à ces primes de sortie, fixées par le ministère du Travail lorsqu’il avait été appelé à trancher, il y a un an et demi, un litige avec les employés. Chaque prime de sortie correspond, pour chaque démissionnaire, à 30 mois de salaires. Elle n’est pas taxée. Le problème est que les employés ne savent toujours pas s’ils doivent encaisser ces primes sur base du dernier salaire ou des rémunérations qu’ils recevaient au moment de la rupture du contrat. M. Cardahi était surtout opposé aux primes parce qu’elles vont à l’encontre du principe de la continuité de l’emploi qu’il tenait à assurer. Mais lorsqu’il avait soulevé ce point, c’était pour s’entendre dire qu’il ne pouvait pas obliger les employés à rester. Si ces derniers avaient démissionné en masse, c’est surtout en raison de l’attrait des primes, mais aussi parce qu’ils ignoraient dans quelles conditions ils devaient travailler avec les deux opérateurs, souligne-t-on dans leurs milieux. Les cadres appelés de l’étranger assureront l’intérimat pendant deux ou trois mois. Ce délai est amplement suffisant, selon le ministre, pour former de nouvelles équipes qui prendront le relais. Les demandes d’emploi, explique-t-il, sont nombreuses. M. Cardahi rejette les rumeurs selon lesquelles les deux opérateurs ne recruteront pas de nouveaux employés et ne développeront pas le réseau, parce qu’ils doivent contrebalancer le manque à gagner dû au bas prix qu’ils ont offert pour la gestion du réseau. Il rappelle que l’appel d’offres englobe cinq chapitres, indépendants l’un de l’autre, et que les deux opérateurs ne peuvent pas faire des économies dans un chapitre pour favoriser un autre. « Les deux sociétés sont tenues de préparer, année par année, un plan de travail incluant une augmentation du nombre des abonnés, un développement des services assurés aux abonnés et de la capacité du réseau, au niveau de la couverture géographique, ainsi que la mise à jour des équipements. Elles doivent définir le capital à investir pour chaque opération. Nous avons d’ailleurs estimé à 30 millions de dollars le coût du développement du réseau », affirme M. Cardahi. Le ministre tient à tranquilliser les abonnés à un moment où les rumeurs les plus folles circulent au sujet de la transition. Il est également rassurant vis-à-vis des employés mais il reste un point qui demeure un mystère : pourquoi les employés de Cellis ont-ils eu à verser, bon gré, mal gré, à un consultant dont l’identité est tenue secrète, la somme de 32 500 dollars en contrepartie d’un papier adressé au ministère des Finances et confirmant leur droit à des primes de sortie non taxées ? Tilda Abou Rizk
Que se passera-t-il le 1er juin, lorsque Detecon et MTC, les deux nouveaux opérateurs allemand et koweïtien du secteur de la téléphonie mobile, prendront en charge la gestion du réseau GSM, à la place de Cellis et de LibanCell ? Un grand nombre d’abonnés redoute des problèmes techniques à la faveur de la transition, annoncée pour mardi, surtout que la démission de...