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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - L’artiste expose ses bronzes Louis Derbré : un demi-siècle de sculpture et de spiritualité (Photo)

Du prix Fénéon, remis en 1951 par Louis Aragon, au «Mémorial pour la Paix» implanté en 1997 à Hiroshima, au Japon, Louis Derbré a érigé les témoignages de sa vie d’artiste dans le monde entier. Depuis 50 ans, les œuvres du sculpteur sont présentes dans les grandes collections privées. À l’âge de 63 ans, il est entré dans la période la plus productive de son existence. Aujourd’hui, à 79 ans, il dit que chacune de ses créations a mûri pendant ce demi-siècle de sculpture. Cet aboutissement est une vision à laquelle il a travaillé toute sa vie durant. Quelques-unes de ses œuvres, exposées au Salon Artsud, dans le cadre d’Art déco au Biel, jusqu’au 30 mai, sont là pour en témoigner. L’artiste est à Beyrouth. Il a voulu accompagner ses bronzes. Mais aussi et surtout, dit-il, pour « effectuer un retour à ce pays plein de spiritualité ». Cette terre bénite qu’il a foulée il y a une trentaine d’années pour réaliser la sculpture à Bécharré d’un jeune martyr de la famille Chebel. Louis Derbré est un homme curieux. Sculpteur de son état, il aime s’intéresser aux différents matériaux que l’on rencontre dans la vie de tous les jours. Mais il aime aussi les matériaux nobles et, comme il a parcouru la planète, il aime mélanger ces différentes textures venues d’un peu partout. Ses racines terriennes projettent dans ses œuvres toute la puissance de la vie. Des simples portraits de ses débuts, au bestiaire, il est passé aux corps. De la terre à la pierre, de la poutre de chêne au granit et au marbre. Derbré a travaillé tous les matériaux et fond lui-même ses œuvres dans le bronze. Avec comme unique compas son instinct, car l’artiste est autodidacte. Ses sculptures jaillissent vers le ciel comme des arbres aux branches noueuses. De cette forêt vivante émane la paix. Cet artiste qui se déclare « fervent adepte du figuratif», la principale source d’inspiration réside dans « la physionomie d’une personne et le timbre de sa voix ». Louis Derbré est considéré par de nombreux critiques comme l’un des sculpteurs les plus créatifs de son siècle. Né le 16 novembre 1925 à Montenay, dans la Mayenne, fils de cultivateur, Derbré suit ses études primaires jusqu’à l’âge de 12 ans, puis travaille la terre en famille jusqu’à 19 ans. En 1945, il se marie et monte à Paris « récurer les toilettes et faire les courses » dans une maison d’édition. Là, il rencontre des étudiants des beaux-arts, de la section sculpture, et dialogue plus précisément avec l’un d’entre eux. Il en réalise le buste, dans du plâtre. Un an plus tard, il s’attaque à la pierre. Cette sculpture obtient le prix Fénéon en 1951. Il le reçoit des mains de Louis Aragon. « Je ne savais même pas qui c’était à l’époque. » Dès lors, sa carrière se dessine et les expositions se succèdent en France comme dans le monde entier. Depuis 50 ans, il est présent dans les grandes collections privées. Dans les musées d’art moderne à Paris, au Musée de Poitiers. Une sculpture est également présente au Brésil au Musée de Sao Paulo. Différents monuments : La Terre, installée place Ikerbukuro à Tokyo. La Terre et le rêve, aux États-Unis. La statue du président Pompidou, avenue Gabriel à Paris. En l’an 2000, il expose une trentaine de sculptures monumentales sur la place Vendôme à Paris. Il a été promu Officier des arts et des lettres, et chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur en 1998. Parallèlement à son succès international, Louis Derbré n’a pas pour autant oublié sa région d’origine où il s’est installé depuis 1991, dans l’Espace culturel Louis Derbré. Ce site est un véritable jardin de sculptures monumentales, en plein développement, où veille Le Mythe, création de 18 mètres de hauteur. Ce lieu est également doté d’un théâtre de plein air creusé dans la prairie, l’Agora, d’un atelier de fonderie particulièrement intéressant, d’une salle d’exposition et d’un centre d’initiation aux métiers d’art. Pour lui, l’art est éminemment spirituel et mystique. En ce sens, il apporte à l’homme une émotion qui dépasse l’intellect. L’artiste exprime avec son art, en pleine conscience et en parfaite connaissance de son médium, l’expérience humaine la plus riche et la plus pure : « L’art est le vêtement dont se pare la beauté. » Derbré a, au fil du temps, enrichi ses créations d’une dimension ésotérique et gnostique. Ses sculptures évoquent un aspect particulier de l’évolution générale ou la contemplation d’une loi universelle de l’univers. Les bronzes de Derbré semblent ainsi animés par la même passion que leur sculpteur. La force des sentiments s’exprime pleinement dans leurs regards. Des regards que vous aurez du mal à capter : tendus vers le ciel ou la profondeur de l’être. Ils ont une intensité qui est celle de la vie. Ils nous entraînent vers une autre dimension, celle de la grâce et de la spiritualité. Maya GHANDOUR HERT
Du prix Fénéon, remis en 1951 par Louis Aragon, au «Mémorial pour la Paix» implanté en 1997 à Hiroshima, au Japon, Louis Derbré a érigé les témoignages de sa vie d’artiste dans le monde entier. Depuis 50 ans, les œuvres du sculpteur sont présentes dans les grandes collections privées. À l’âge de 63 ans, il est entré dans la période la plus productive de son...