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Actualités - CHRONOLOGIE

Le crime était presque parfait ?

Pourquoi Omar Karamé était-il sur le point de sortir, hier, de ses gonds, au cours d’une conférence de presse qu’il avait prévue à 14h00, qui s’annonçait tonitruante, et que le drame de Hay el-Sellom a bien opportunément reportée ? Dès le milieu de la matinée, les rumeurs couraient vite, vite, évoquaient le ras-le-bol arrivé à un stade terminal de l’ancien Premier ministre, assuraient qu’il allait abandonner son mandat parlementaire, et mettre un terme sec à la bataille municipale tripolitaine dont il est l’un des acteurs-clés. Les on-dit se sont nuancés ensuite, indiquant que l’indispensable mais irascible leader nordiste allait simplement se retirer de la course au conseil municipal de Tripoli. « On lui a promis la Jamaa islamiya sur sa liste, puis ou l’a enlevée les trois derniers jours. Quelques semaines auparavant, on lui a fait le même coup avec Mohammed Safadi, qui n’était pas contre une entente avec lui, mais à qui l’on a “interdit” cette alliance. On a consolé ensuite Omar Karamé en lui faisant miroiter la Jamaa... Sauf que cela ne sera pas, puisque la formation a décidé - ou plutôt on l’a décidée – à faire cavalier seul. Comme une répétition de l’édition 2000 des législatives, lorsqu’une liste commune Omar Karamé-Nayla Moawad-Jamaa islamiya devait voir le jour et que la Jamaa s’est retirée au dernier moment sous un prétexte des plus fallacieux. Et maintenant, il insiste pour que Samir Chaarani soit la tête de liste, alors qu’on veut lui imposer Rachid Jamal. En fait, il est tombé dans le piège, en acceptant l’intervention syrienne quand elle l’arrange, en la refusant quand elle ne lui convient pas. C’est le crime politique parfait », indique une source parlementaire nordiste, interrogée par L’Orient-Le Jour. On, on, on... qui est ce on ? « Les Syriens. Il y a une lutte d’influence en Syrie même qui, jusqu’il y a trois ou quatre jours, penchait en faveur de Omar Karamé. Les Syriens qui assénaient aux rivaux tripolitains de l’ancien Premier ministre, exaspérés par ses obstinations, que celui-ci menaçait de demander l’asile politique à Kornet Chehwane au cas où ses desiderata ne seraient pas pris en compte. Les Syriens qui préfèrent prévenir que guérir, qui n’excluent pas une éventuelle démission de Rafic Hariri et qui pourraient utiliser la municipale tripolitaine comme tremplin idéal pour mousser le plus plausible des prétendants au Sérail : le ministre des Transports Négib Mikati, qui parraine la liste adverse de celle de son ennemi intime, Omar Karamé », ajoutent ces sources. Extrapolations fantasmatiques, hâtives et abusives ? Interprétations comme autant de vœux pieux ? Peut-être. Sans doute. Peut-être pas. Mais le retrait du dernier des Karamé d’une échéance électorale primordiale sur le plan local ne semble pas, de prime abord, pouvoir faire les affaires de Damas, qui a toujours su tirer grand profit d’un délicat et subtil jeu de balance entre forces locales. Bien au contraire. Débarrassé de l’ombre tutélaire syrienne, Omar Karamé n’en serait que plus libre, même si la dernière image de son frère restera toujours présente sur sa rétine, plus imprévisible, plus ingérable, et son indéniable popularité tripolitaine et nordiste risquerait de se transformer en une véritable bombe à retardement. Que fera-t-il – que dira-t-il surtout – aujourd’hui à 11h00 ? Ziyad MAKHOUL
Pourquoi Omar Karamé était-il sur le point de sortir, hier, de ses gonds, au cours d’une conférence de presse qu’il avait prévue à 14h00, qui s’annonçait tonitruante, et que le drame de Hay el-Sellom a bien opportunément reportée ?
Dès le milieu de la matinée, les rumeurs couraient vite, vite, évoquaient le ras-le-bol arrivé à un stade terminal de l’ancien...