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L’initiative de Noël Mamère provoque une polémique dans tous les courants politiques Publication des bans du premier mariage homosexuel de France

Un officier d’état civil a affiché mardi les bans annonçant un mariage hors du commun à Bègles (Gironde): celui de Stéphane et Bertrand qui doit être célébré début juin par le député-maire (Verts) de la ville, Noël Mamère. L’initiative de l’élu Vert, condamnée par le gouvernement, a provoqué une polémique traversant tous les courants politiques. Le 5 juin, à 11 heures, Bertrand Charpentier, magasinier, et Stéphane Chapin, aide-soignant à domicile, domiciliés à Bègles, s’uniront au cours d’une cérémonie qui s’annonce particulièrement médiatique. « Nous nous aimons et nous avons envie d’être un couple normal », avaient déclaré les deux hommes. Au début, Stéphane et Bertrand avaient l’intention de se « pacser ». Mais quand ces deux Bèglais ont entendu sur une télévision bordelaise que Noël Mamère était prêt à marier des homosexuels, ils ont changé d’avis. Aujourd’hui, les deux amoureux ont quitté la région bordelaise pour échapper à la pression médiatique et ignorer la polémique. Les entretiens qui ont été diffusés sur des radios ou les portraits publiés dans des journaux ont été réalisés via un cabinet d’avocats parisien, qui croule sous les demandes d’interviews. « On est bien encadrés pour l’instant et la pression n’est pas encore là », ont-ils souligné. Le jour J, en revanche, risque d’être particulièrement stressant: le premier mariage gay français devrait attirer une foule de journalistes, de curieux mais aussi des militants de la cause homosexuelle. Le mariage sera en effet célébré le jour de la Gay Pride bordelaise. On parle d’une délégation à Bègles de la Lesbian and Gay Pride, de la présence des inénarrables « Sœurs de la perpétuelle indulgence », mouvement militant homosexuel, engagé dans la lutte contre le sida... Des élus Verts de Lyon ou de Paris devraient aussi être présents – aux côtés de Daniel Cohn-Bendit, député Vert européen, qui avait annoncé sa venue en Gironde – tant pour afficher leur volonté de procéder à leur tour à des mariages de personnes de même sexe que pour soutenir Noël Mamère. Depuis l’annonce du mariage de Stéphane et Bertrand, la mairie de Bègles est submergée de coups de téléphone, de mails et de courriers. Une centaine au total par jour, selon la mairie, des plus élogieux quant au « courage politique » de Noël Mamère – dont l’initiative provoque un véritable débat de société –, aux plus infâmes, « pas toujours anonymes », avec des propos « homophobes ou même scatologiques », a-t-on souligné à la mairie. Certains courriers sont même menaçants et ont incité le ministère de l’Intérieur à mettre en place autour de l’élu bèglais un service de protection rapprochée, jusqu’au lendemain du mariage. Reste que la publication des bans donne le coup d’envoi d’une bataille juridique entre le maire de Bègles, qui juge cette union parfaitement « légale », et la chancellerie, décidée à en contester la légalité. Les regards se tournent donc vers le parquet général de Bordeaux, auquel le ministre de la Justice, Dominique Perben, a demandé de s’opposer à ce mariage. Si M. Perben a souligné que « la loi proscrit les mariages homosexuels puisque le code civil français, d’une manière très claire, fait obligation aux maires qui marient de vérifier qu’il s’agit bien d’un mari et d’une femme », M. Mamère, de son côté, est bien décidé à aller jusqu’au bout.
Un officier d’état civil a affiché mardi les bans annonçant un mariage hors du commun à Bègles (Gironde): celui de Stéphane et Bertrand qui doit être célébré début juin par le député-maire (Verts) de la ville, Noël Mamère.
L’initiative de l’élu Vert, condamnée par le gouvernement, a provoqué une polémique traversant tous les courants politiques.
Le 5 juin, à...