SYRIE Optimisme à Damas sur la signature d’un accord avec l’UE

Le ministre syrien de l’Économie s’est dit optimiste quant à la signature prochaine par la Syrie d’un accord d’association avec l’Union européenne et son entrée à l’Organisation mondiale du commerce en dépit des conditions posées par l’UE et l’OMC pour conclure un accord avec Damas. « La Syrie et l’UE déploient de sérieux efforts pour pousser en avant un accord d’association », a affirmé Ghassan Rifaï, cité hier par le journal al-Baas, organe du parti au pouvoir en Syrie. Il s’est déclaré « optimiste » quant au règlement des problèmes en suspens « qui ont surgi » entre les deux parties « qui s’étaient pourtant entendues sur les deux aspects technique et politique » de l’accord d’association. « Ces problèmes étaient au cœur d’un dialogue, mais n’étaient pas considérés comme étant des conditions pour le parachèvement de l’accord », a-t-il dit. La Syrie est, avec la Libye, le seul pays du pourtour méditerranéen à n’avoir pas encore signé un accord d’association avec l’UE qui prévoit la création d’une zone de libre-échange euro-méditerranéenne. Après de longues négociations, une controverse à propos d’une clause relative aux armes de destruction massive (ADM) a reporté sa signature qui devait avoir lieu début 2004. La Grande-Bretagne, les Pays-Bas et l’Allemagne ont réclamé l’insertion d’une version plus contraignante de la clause sur les ADM. Damas considère que tous les pays du Proche-Orient devraient se débarrasser des ADM, y compris Israël avec qui la Syrie est officiellement en guerre. En ce qui concerne l’adhésion de la Syrie à l’OMC, M. Rifaï a révélé que la demande syrienne, présentée en 2001, « n’a pas été encore inscrite à l’ordre du jour en raison du refus de certains pays, à leur tête les États-Unis ». « La Syrie ne rate pas une occasion pour examiner cette question avec les parties récalcitrantes », a dit le ministre syrien. Cet ancien fonctionnaire de la Banque mondiale a indiqué avoir évoqué la question « à trois reprises avec le directeur de l’OMC avec qui il entretient de bonnes relations personnelles de longue date ». « Nous poursuivrons le dialogue pour parvenir à un résultat positif », a-t-il conclu. La Syrie, qui cherche à libéraliser son économie dirigiste, entretient des relations difficiles avec Washington, qui a imposé le 11 mai des sanctions économiques à Damas.