Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Participation à 65 % aux municipales dans tout le Liban-Sud Saïda incertaine, Nabatiyeh au coude-à-coude, Amal triomphe à Tyr et le Hezbollah à Bint Jbeil

La troisième édition des élections municipales, qui a mobilisé hier près des deux tiers des quelque 650 000 électeurs dans les deux mohafazats du Liban-Sud et de Nabatiyeh, a été comme prévu l’occasion de rudes batailles entre les diverses parties en présence, du fait notamment de l’importante signification politique des enjeux de ce scrutin. Au terme de ce que le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a qualifié de « gigantesque opération électorale », l’image était à peu près la suivante : sur base des pronostics non officiels donnés par les « machines électorales », la liste parrainée par le Premier ministre, Rafic Hariri, soutenue également par la Jamaa islamiya, pourrait être battue par l’alliance Bizri-Saad. Mais il s’agit d’un pronostic établi à partir d’un nombre réduit de voix dépouillées. Tout au long de la soirée, l’ensemble des médias et des sources d’informations auront été particulièrement avares sur les chiffres de la capitale du Sud. En terre chiite, le raz-de-marée en faveur du Hezbollah que prévoyaient certains commentateurs, qui se fondaient notamment sur les résultats des scrutins dans la banlieue sud de Beyrouth et à Baalbeck, ne semblait pas être à l’ordre du jour. En gros, le Hezbollah paraît très dominant dans l’ex-zone occupée, emportant les plus grandes localités de cette région, comme Bint Jbeil et Khiam. Dans cette dernière localité, le mouvement Amal, reconnaissant implicitement sa défaite, a réclamé l’annulation pure et simple du scrutin, en arguant de fraude électorale à grande échelle pratiquée par des partisans du Hezb. L’image était différente à Tyr et, semble-t-il, dans l’ensemble de son caza. La ville elle-même a renouvelé son contrat de fidélité au président de la Chambre, Nabih Berry. Les sources du mouvement Amal faisaient état d’une avance de plusieurs milliers de voix en faveur de la liste berryste, au détriment de la liste rivale soutenue par le Hezbollah ainsi que par l’ambassadeur Khalil Kazem el-Khalil, fils de l’ancien vice-président du PNL, et de Riad el-Assaad, petit-fils de Riad el-Solh. Le vote chrétien, important à Tyr (près de 6 000 inscrits), semble avoir été décisif dans le succès de la liste parrainée par le président de la Chambre. La plupart des chrétiens de la ville résident à Beyrouth et dans sa banlieue, mais ils ont été nombreux à s’être rendus hier à Tyr, à bord de bus, pour prendre part au scrutin. Les partisans de M. Berry peuvent s’estimer d’autant plus satisfaits que, selon leurs sources, la quasi-totalité des localités du caza de Tyr auraient accordé leur confiance aux listes qu’ils parrainaient. Mais le mouvement Amal aurait aussi remporté quelques succès dans le caza de Bint Jbeil. Jezzine pour la « modération » Mais c’est de Nabatiyeh que la surprise est venue. Contrairement aux prévisions qui donnaient le Hezbollah largement victorieux dans une ville qu’il avait déjà conquise en 1998, les deux principaux rivaux chiites semblaient au coude-à-coude, ni les sources d’Amal ni celles du Hezbollah ne faisant état de gains décisifs dans la ville et son caza. Les sièges de moukhtars ont été remportés à parité entre les deux listes et certaines informations faisaient même état d’une légère avance de la liste d’Amal sur celle du Hezbollah dans les municipales. Jezzine paraissait avoir donné sa préférence à la liste de la « modération », soutenue notamment par le député Samir Azar, au détriment de celle de l’opposition, qui pourrait toutefois emporter quelques sièges. Enfin, à Hasbaya, les premiers résultats faisaient état d’une avance de la liste soutenue par les arslaniens et le PSNS sur sa concurrente ayant reçu l’investiture du PSP. Dans sa conférence de presse, tenue, comme à l’ordinaire après chaque consultation électorale, vers 20 heures, le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a annoncé que la participation dans l’ensemble des mohafazats du Liban-Sud et de Nabatiyeh s’est située autour d’une moyenne de 65 %. Selon les indications de M. Murr, 248 conseils municipaux et 561 conseils de moukhtars étaient concernés par ces élections. Au total, il s’agissait de pourvoir à l’élection de 3 102 sièges de conseillers municipaux et de 1 358 sièges de moukhtars. Les électeurs devaient choisir parmi 7 810 candidats pour les deux scrutins. Enfin, 27 conseils municipaux et 73 conseils de moukhtars ont été élus d’office du fait de l’absence de concurrents. Ne cachant pas sa satisfaction à l’égard des conditions sécuritaires dans lesquelles se sont déroulées les élections, M. Murr a ajouté qu’à la fin de « cette gigantesque opération électorale », surveillée par quelque 25 000 agents des forces de l’ordre, seules onze plaintes avaient été présentées aux autorités concernées. Neuf de ces plaintes sont « tellement mineures qu’on ne peut même pas dresser des procès-verbaux » à leur propos, a souligné le ministre. Interrogé sur des accusations de fraude électorale formulées ici ou là, M. Murr a indiqué qu’il ne pouvait se fonder, en sa qualité de ministre de l’Intérieur, que sur les plaintes dûment présentées et a invité les éventuels protestataires à s’adresser au Conseil d’État. Il s’est enfin efforcé de justifier les retards dans les opérations de décompte des voix, en expliquant que ce problème était dû au nombre limité de magistrats. Selon les informations diffusées par le Hezbollah au moment de la fermeture des bureaux de vote, des listes soutenues par cette formation étaient en concurrence avec d’autres listes dans 134 villes et villages, alors que seulement 19 localités échappaient à toute bataille électorale. Le Hezbollah a précisé qu’il a remporté d’office, en association avec d’autres formations, 18 conseils municipaux, six en alliance avec des familles locales et 12 avec le mouvement Amal et les familles. É.F.
La troisième édition des élections municipales, qui a mobilisé hier près des deux tiers des quelque 650 000 électeurs dans les deux mohafazats du Liban-Sud et de Nabatiyeh, a été comme prévu l’occasion de rudes batailles entre les diverses parties en présence, du fait notamment de l’importante signification politique des enjeux de ce scrutin.
Au terme de ce que le...