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Actualités - OPINION

vie politique La place de Beyrouth espère un prochain président qui soit à la hauteur

Il y a le fameux bazar de Téhéran, pilier de la République islamique. Et il y a la place de Beyrouth. Qui est bien obligée de s’intéresser à la politique car elle ne cesse d’en pâtir. Moteur du pays, les milieux d’affaires se posent aujourd’hui des questions inquiètes sur le proche avenir. Au-delà des convulsions socio-économiques de l’heure, ils se demandent si le Liban pourra supporter les retombées d’une grave déstabilisation, d’une déferlante d’anarchie sur la région. Qui s’amorcerait éventuellement après le 30 juin, date de la passation des pouvoirs aux Irakiens, si les choses tournent mal. Si jamais cela devait se produire, et les probabilités ne sont pas négligeables, ce pays ne pourrait réduire la casse, limiter les dégâts, qu’en ayant à sa tête un président vraiment capable. Ce qui implique, en fait, la présence active, à ses côtés, de toute une équipe hautement compétente. Groupant des talents variés, se répartissant les créneaux selon les spécialisations. Ce qui sous-entend, aussi et surtout, qu’un tel cadre opérationnel devrait englober le Premier ministre et les membres du cabinet. Car, on le sait ici, depuis Taëf, le pouvoir exécutif n’appartient plus au président de la République, mais au Conseil des ministres. Donc pour que le pouvoir soit efficace, il faut en assurer la cohésion. Ce qui faciliterait ipso facto l’autre élément indispensable à la résistance économique, et a fortiori au redressement, l’unité nationale. Qui est la meilleure prévention contre le danger de secousses sécuritaires provoquées par des remous régionaux. Cependant, certains optimistes veulent espérer qu’on garderait le Liban, par accord tacite, à l’abri de l’agitation générale. Parce qu’il a déjà payé un prix élevé, pour d’autres. De son côté, un cadre financier accorde beaucoup d’importance à une récente décision internationale : installer le Centre régional d’assistance technique à Beyrouth. Pour lui, c’est une marque de confiance rassurante. Qui permet de penser que le Liban ne serait pas déstabilisé par les retombées de l’affaire irakienne ou les développements en Palestine. Et qu’au contraire, il serait le réceptacle des capitaux qui fuiraient les pays arabes ébranlés. Même dans de telles conditions, ajoutent cependant ces sources, il faudrait, pour se mettre sérieusement au travail, une direction politique bien cimentée. Loin des querelles et des tiraillements qui déchirent le pouvoir depuis tant d’années. Et qui favorisent un climat délétère de disputes politiques entre de multiples fractions, au détriment de l’économie nationale et des finances publiques. Cette dangereuse déliquescence a été reconnue par le président Hariri devant le congrès des ministres arabes des Finances. Il a souligné que l’État, pour des raisons politiques indépendantes de sa volonté, n’a pas appliqué son plan économique. Ni les réformes structurelles et financières auxquelles il s’était engagé. Ce qui a provoqué l’accroissement de la dette publique, accompagné d’un ralentissement de la réduction des taux d’intérêt et d’un effet négatif sur la croissance, comme sur le service de la dette. Pour le président du Conseil, ce pays garde une chance de régler ses problèmes par des réformes basées sur un consensus. Mais seulement à partir du début de l’an prochain. Ce qui revient à lier le sauvetage à la présidentielle. Si elle devait déboucher sur le choix d’un homme capable de cristalliser le consensus évoqué, on pourrait traiter en profondeur le problème de la dette publique et organiser un Paris III. Par contre, si l’échéance devait entraîner un nouveau cycle de querelles et de tiraillements, l’écroulement économique serait proche. Il n’y aurait plus d’aides, plus d’emprunts à espérer, plus de crédits, car l’État libanais aurait définitivement perdu toute crédibilité. Émile KHOURY
Il y a le fameux bazar de Téhéran, pilier de la République islamique. Et il y a la place de Beyrouth. Qui est bien obligée de s’intéresser à la politique car elle ne cesse d’en pâtir. Moteur du pays, les milieux d’affaires se posent aujourd’hui des questions inquiètes sur le proche avenir. Au-delà des convulsions socio-économiques de l’heure, ils se demandent si le...