Tuerie de Rafah Obeid dénonce la « sauvagerie » israélienne et fustige le soutien des États-Unis

Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a condamné avec force le carnage provoqué hier par des tirs israéliens sur une foule de manifestants palestiniens à Rafah, dans la bande de Gaza, dans lequel dix personnes ont trouvé la mort. « Ce n’est pas une surprise de voir le gouvernement israélien massacrer des manifestants pacifiques, y compris des enfants. Ce qui reste une affligeante surprise, c’est l’engagement de l’Administration américaine auprès d’Israël, un engagement maintes fois réaffirmé par le président américain », a déclaré à la presse M. Obeid. Qualifiant la tuerie d’acte « sauvage, barbare et lâche », M. Obeid a souligné implicitement qu’elle rejaillissait sur les États-Unis, dans la mesure où il s’agit, selon lui, d’« une tache que le gouvernement israélien laisse sur le front des plus hautes instances et de la plus grande puissance au monde ». « Hulagu lui-même aurait eu honte d’un tel acte et pris ses distances à son égard », a conclu M. Obeid, en référence au conquérant mongol qui incendia la bibliothèque de Bagdad au XIIIe siècle. Auparavant dans la journée, M. Obeid avait condamné, lors d’une conférence de presse au palais Bustros, les destructions massives d’habitations palestiniennes dans la bande de Gaza par l’armée israélienne, soulignant que « de telles pratiques étaient déjà jugées condamnables au tout début de l’humanité ainsi qu’au Moyen Âge ». « Comment ne le seraient-elles pas aujourd’hui » ? s’est-il interrogé. Le ministre avait estimé que « si une position juste et équitable de la part de l’actuelle Administration américaine est possible, c’est bien le moment de la prendre face aux tentatives du gouvernement d’Ariel Sharon d’offrir chaque jour davantage de mort et de désespoir ». « Il existe aujourd’hui une fabrique de violence et de désespoir qui est l’autre nom de la politique du gouvernement de Sharon », avait-il ajouté. Par ailleurs, M. Obeid doit se rendre aujourd’hui à Tunis où il prendra part au dîner de travail prévu ce soir à l’initiative du chef de la diplomatie tunisienne, Habib ben Yéhia, quelques jours avant la tenue du sommet arabe, les 22 et 23 mai.