Développement - Le secrétaire général du Registre foncier de Zahlé convoqué hier par Siniora Les propriétaires du projet Sannine n’arrivent toujours pas à enregistrer les terrains acquis

Après avoir failli faire voler en éclats la trêve au sein du Conseil des ministres jeudi, le projet Sannine-Zénith-Liban a connu hier un nouveau développement. M. Jean Abi Rached, PDG de la compagnie promotrice, et l’avocat de la société, Nassib Chédid, se sont rendus au siège du Registre foncier à Zahlé pour procéder à l’enregistrement de l’achat des terrains, au total une superficie de 70 millions de m2, mais ils ont été surpris par l’absence du responsable, M. Haroun Bou Abboud. Contrairement à tous les usages habituels, et alors que cela ne fait pas partie de ses prérogatives, le conseiller du ministre des Finances, M. Maher Mokaddem, avait convoqué le fonctionnaire au siège du ministère pour une réunion qui s’est prolongée toute la matinée. Les avocats ont attendu vainement son retour puis ils ont demandé à son adjoint de le remplacer, mais ce dernier s’est excusé, affirmant que M. Bou Abboud avait emporté avec lui tout le dossier. Ils ont alors pris contact avec le directeur général du Registre foncier, Béchara Karkafi, dans l’espoir de pouvoir joindre M. Bou Abboud, mais M. Karkafi devait leur dire qu’il ignorait où il se trouvait. Selon les sources proches des acheteurs, à savoir les propriétaires de la holding As-Salam (elle-même propriétaire de Sannine-Zénith-Liban), MM. Jean Abi Rached, Nassib Chédid et Ziyad Touma, toutes ces procédures sont totalement illégales puisqu’il s’agit d’acheteurs libanais et que, de toute façon, le conseiller du ministre n’a pas le droit de convoquer de la sorte un fonctionnaire. Les avocats du projet se rendront aujourd’hui au siège du Registre foncier à Zahlé, pour une nouvelle tentative d’enregistrement. Mais s’ils n’y parviennent pas, ils pourraient recourir à d’autres moyens, notamment à la justice. De sources dignes de foi, on indique que M. Bou Abboud doit les recevoir aujourd’hui et leur donner sa réponse finale. Ce qui est sûr, c’est que ce dossier, qui aurait dû être une aubaine pour le Liban, est en train de se transformer en bras de fer entre le chef de l’État et le président du Conseil, pour des enjeux pas très clairs.