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Actualités - OPINION

Les officiels réaffirment leur engagement sur la tenue des élections Rumeurs croissantes autour d’un report du scrutin

La crédibilité des pouvoirs publics ne semble pas des plus resplendissantes, en ces temps de confusions multiples. Ainsi, malgré la détermination affichée par les officiels, plusieurs parties politiques se montrent dubitatives quant aux municipales de mai. En estimant qu’il reste de bonnes chances de voir cette consultation populaire reportée à l’an prochain. Après la présidentielle et, peut-être, en même temps que les législatives ! Ce qui nous ferait quatre grands dimanches, comme les démocrates américains ont eu leur great Tuesday. Le challenge, certes difficile à relever en termes d’organisation, offrirait l’avantage d’épargner des sous au Trésor. Sans compter que l’opposition s’en frotterait les mains, car le camp adverse se trouverait matériellement, et politiquement, largement débordé. C’est d’ailleurs un peu pourquoi l’Intérieur se montre aussi catégorique: pas question d’ajournement, à l’en croire. Ce département peaufine, effectivement, ses préparatifs techniques ces jours-ci. L’entourage d’Élias Murr confirme qu’il prend les choses très à cœur, s’estimant placé devant un défi personnel. Il est résolu, précisent ses proches, à s’en sortir la tête haute. En organisant un scrutin exemplaire à tous les points de vue : sans incidents et sans irrégularités ou pressions abusives. Il presse les cadres, sécuritaires ou administratifs, relevant de son autorité de mettre les bouchées doubles pour que tout soit fin prêt bien avant la fin d’avril. On sait en effet que les dates, déjà connues (du 2 au 23 mai), doivent encore être officiellement confirmées, dans les deux semaines à venir, pour respecter la bonne règle concernant la convocation du corps électoral. Tout en souhaitant « in petto » le report, les protagonistes sont bien obligés d’agir sur le terrain dans la perspective d’un scrutin dans les délais. Les tractations battent leur plein. l’opposition tente toujours de faire en sorte de dégager de l’épreuve une symbolique de bras de fer général avec le pouvoir. Mais c’est tangent. Car, on le sait, dans beaucoup d’agglomérations, il n’y a pas lieu, il n’y a pas moyen de politiser une compétition à caractère aussi administratif que clanique, intra muros, traditionnel. Restent les bourgades ou les villes, au Mont-Liban surtout, où effectivement loyalistes et opposants peuvent se retrouver face à face. Mais là aussi, on le sait avec l’exemple de Jbeil et probablement de Jounieh, l’opposition, loin de se présenter en front uni, risque souvent d’en découdre entre elle et elle-même. Ainsi, l’axe aounistes-Bloc national de Jbeil pourrait s’étendre à d’autres régions; et consacrer l’éloignement avec Kornet Chehwane, d’autant que dans des zones mixtes, l’ancien général semble vouloir s’accorder avec le Hezbollah. Cependant, tous les ponts ne sont pas encore rompus. La sous-commission de conciliation issue de la Rencontre se réunit ce vendredi au siège Sodeco du PNL. Pour tenter de combler un fossé qu’illustre, entre autres, le fait qu’Amine Gemayel, parti pour Paris, ne semble pas devoir y rencontrer Aoun. De plus, et comme on sait, le camp loyaliste choisit une tactique d’esquive. En soutenant que les municipales n’ont par définition rien de politique et ne doivent pas être politisées. À preuve, ajoute-t-il, que le pouvoir prêche l’entente, les listes unies partout où c’est possible, dans l’intérêt bien compris des administrés. Reste le cas, tout à fait à part, de Beyrouth. Où s’annonce, comme on dit depuis Saddam, la mère des batailles. Le monopole haririen se trouve contesté au niveau de la rue comme des notabilités, aussi bien à l’Ouest qu’à l’Est. Des contacts fébriles sont en cours pour opposer au chef du gouvernement une, voire deux listes fortes. Mais il n’en continue pas moins, pour sa part, à œuvrer pour un consensus, en multipliant les démarches auprès des instances influentes de la capitale. Il a ainsi rencontré récemment, comme on sait, le métropolite grec-orthodoxe, Mgr Élias Audeh. Qui est, comme on le sait également, le porte-étendard de la défense des prérogatives du mohafez, que Hariri souhaite depuis longtemps évincer de la scène active. Au profit d’un conseil municipal qui lui serait majoritairement acquis. Cette question épineuse, Hariri la met de côté pour le moment. Afin de mieux se faire entendre quand il plaide, avec une remarquable componction, pour l’union spirituelle des cœurs. En offrant, derechef à l’Est, un partage égal entre toutes les communautés. Dans le principe, le geste est considéré comme positif. Mais en pratique et en détail, les formations concernées se demandent quelle serait la coloration politique précise des édiles. En soulignant qu’il ne faut pas oublier « le fait nouveau », comme on dit dans le jargon judiciaire. C’est-à-dire l’émergence, depuis la dernière échéance municipale datant de 1998, de l’important groupement chapeauté par Bkerké et portant le nom de Rencontre de Kornet Chehwane. Il ne faut pas oublier non plus qu’au niveau de la rue mahométane, le leadership de Hariri est bien plus contesté que par le passé. Car, de son propre aveu d’ailleurs, il a un peu déçu ses ouailles à travers les concessions qu’il a dû faire à cause des pressions des tuteurs, dans le cadre de ses tiraillements avec le régime. Tous les autres pôles sunnites, ou presque, lui ont régulièrement reproché d’avoir rétrogradé les prérogatives de la présidence du Conseil. C’est à l’Ouest que s’ébauche la constitution d’une liste d’opposition antiharirienne. C’est, aujourd’hui, Abdel Hamid Fakhoury, membre du conseil municipal, qui mène les contacts à cette fin. Avec le soutien, bien entendu, de Sélim Hoss, mais aussi de Tammam Salam. Cependant, on note également des tentatives de mettre sur pied une troisième liste, qui serait plutôt d’opposition générale et dont Assem Salam prendrait la tête. Pour ne pas trop se tirer dans les pattes, les deux listes contestataires laisseraient, mutuellement, un certain nombre de candidatures vacantes. Alors que les haririens annoncent un équipage au complet. En affichant en outre une belle assurance préliminaire : à les en croire, ce n’est pas de sitôt que ses adversaires parviendront à ébranler le socle beyrouthin de Hariri. Philippe ABI-AKL

La crédibilité des pouvoirs publics ne semble pas des plus resplendissantes, en ces temps de confusions multiples. Ainsi, malgré la détermination affichée par les officiels, plusieurs parties politiques se montrent dubitatives quant aux municipales de mai. En estimant qu’il reste de bonnes chances de voir cette consultation populaire reportée à l’an prochain. Après la...