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Social - La centrale syndicale entend protester contre l’ensemble de la politique fiscale du gouvernement La CGTL appelle à une grève générale demain (Photo)

La CGTL a appelé à une grève générale demain jeudi, pour protester non seulement contre la volonté du gouvernement de fixer à 25 000 le prix des 20 litres d’essence, mais aussi contre l’ensemble de la politique fiscale de l’État, « contraire au principe de la justice sociale ». Réuni hier sous la présidence de M. Ghassan Ghosn, le conseil exécutif de la centrale syndicale s’est longuement étendu sur la situation socio-économique dans le pays, avant de décider d’organiser des mouvements de protestation et de présenter au gouvernement une série de revendications, dont la concrétisation est susceptible, selon lui, d’alléger le poids de la crise socio-économique dont souffre la frange défavorisée de la population. Pour ce qui est des mouvements de protestation, la CGTL a décidé de décréter une grève générale pour jeudi et d’entreprendre des contacts avec l’ensemble des secteurs professionnels afin que l’ordre de grève soit respecté et pour mobiliser le maximum de personnes en vue du sit-in que la centrale syndicale entend aussi organiser jeudi matin, place du Musée, avant la réunion du Conseil des ministres. La CGTL a en outre invité les ministres affiliés à des partis à rejeter le tarif prévu par le gouvernement et à soutenir les revendications des travailleurs. L’essence à 15 000 livres Les revendications sont les suivantes : « Fixer le prix des 20 litres d’essence à 15 000 livres et cesser de considérer les taxes sur cette matière comme une source de rentrées faciles pour le Trésor, appeler le comité de l’indice des prix à une réunion immédiate en vue d’un réajustement des salaires, gelés depuis 1996 ; enfin, autoriser les chauffeurs de taxi à rouler de nouveau au diesel, à partir du 1er juillet. » La CGTL a annoncé ces demandes dans un communiqué publié au terme de la réunion et dans lequel elle a vivement critiqué la politique du gouvernement : « La centrale syndicale considère que la crise insupportable qui accable les Libanais du fait de la hausse des prix des dérivés pétroliers et qui se répercute négativement sur les travailleurs et les secteurs productifs, notamment sur la distribution du courant électrique, rationné pour économiser du fuel, est le résultat de la politique de laisser-aller suivie par les cabinets successifs », souligne le communiqué. Le texte reproche au pouvoir d’avoir laissé « les commissionnaires du secteur du pétrole agir à leur guise » et de s’être « dérobé à ses responsabilités en s’abstenant de suivre une politique à long terme susceptible de réduire, sur le plan national, l’impact des fluctuations des prix sur le marché international et d’éviter certaines pénuries, comme celle du fuel ». La CGTL a mis en garde contre toute « solution tronquée » au problème que pose la hausse des prix à la pompe, rejetant en particulier la barre des 25 000 livres. « C’est un règlement bizarre qui est proposé, dans la mesure où il confirme un fait accompli, sans compter que le prix proposé est excessivement élevé, compte tenu des revenus des travailleurs et des chauffeurs de taxi en particulier », a insisté la centrale syndicale. Pour elle, les 25 000 LL représentent une hausse de 30 % du prix de l’essence, « ce qui ne manquera pas de se répercuter sur les prix de l’ensemble des biens de consommation ». La CGTL a en outre qualifié d’« injustes » les taxes imposées sur les 20 litres d’essence ainsi que sur les dérivés pétroliers, estimant qu’elles sont « contraires au principe de la justice sociale puisque le pauvre, dont le revenu représente le prix de quelques bidons d’essence, paie les mêmes taxes que le riche dont les rentrées quotidiennes se chiffrent en milliers de dollars ». « C’est cette injustice qui nous pousse aujourd’hui à inviter l’ensemble des Libanais à un véritable soulèvement contre la politique fiscale et à appeler à la mise en place d’un nouveau système fiscal susceptible de garantir une stabilité sociale et de freiner la pauvreté, le chômage et l’émigration », selon le communiqué. Pour la confédération, une solution « radicale » à la majoration des prix de l’essence « commence par l’établissement d’une stratégie nationale pour la gestion du secteur du pétrole, fondée sur la réhabilitation et la remise en fonctionnement des raffineries, qui coûtent inutilement près de 30 millions de dollars au Trésor chaque année, ainsi que sur la reprise, par l’État, de l’importation et de la distribution du pétrole ». La CGTL a convoqué les représentants des différents partis et organismes de la société civile, ainsi que les délégués des professions libérales, des professeurs de l’Université libanaise et des enseignants dans les secteurs publics à une réunion extraordinaire qui se tiendra ce matin afin de débattre des positions communes à prendre.
La CGTL a appelé à une grève générale demain jeudi, pour protester non seulement contre la volonté du gouvernement de fixer à 25 000 le prix des 20 litres d’essence, mais aussi contre l’ensemble de la politique fiscale de l’État, « contraire au principe de la justice sociale ».
Réuni hier sous la présidence de M. Ghassan Ghosn, le conseil exécutif de la centrale...