Un projectile enflammé lancé contre un portrait de Hariri à Saïda (Photo)

À Saïda, la campagne électorale a été marquée hier par un incident : un inconnu a lancé dans la matinée un projectile enflammé contre un portrait du Premier ministre Rafic Hariri à l’entrée du port de la ville. Une voiture garée à proximité a pris feu et a été détruite par les flammes. Interpellé en début de soirée, un suspect a été déféré devant les autorités compétentes à Saïda. À la suite de l’incident, le Premier ministre a demandé aux Forces de sécurité intérieure (FSI) de retirer des rues tous les portraits et toutes les photos le représentant. S’adressant à tous les Sidoniens, M. Hariri les a invités à rester attachés à l’esprit d’unité, aux relations familiales et aux relations humaines qui ont toujours caractérisé les habitants de cette ville. Il les a par ailleurs exhortés à ne pas se laisser entraîner dans une forme quelconque de défi ou de dissension et de rester tolérants, responsables et ouverts au dialogue. M. Hariri a en outre précisé que le principe d’entente ne constitue pas un slogan électoral, mais exprime un élément réel et une pratique démocratique honnête relevant des coutumes de Saïda. « À aucun prix et sous aucun prétexte, il ne faudrait déroger à ces coutumes », a-t-il souligné. En soirée, le président du Conseil a indiqué qu’il poursuivra ses efforts jusqu’à la dernière minute en faveur d’un consensus au niveau de l’échéance municipale dans la ville, estimant que Saïda est « assez grande pour accueillir tout le monde ». S’exprimant à Koraytem devant une délégation des habitants de la ville, et en présence notamment de la députée Bahia Hariri et de la tête de liste pro-Hariri, Adnane el-Zibawi, il a affirmé : « Nous restons ouverts au consensus. Nous sommes attachés à l’unité des familles à Saïda et nous ne voulons pas que des incidents se produisent. Cependant, certains ont refusé le consensus pour des intérêts et des objectifs qui vont au-delà des élections municipales. Cela se trame déjà depuis plus de six mois, et n’est pas né de la dernière pluie. » M. Hariri a enfin appelé les électeurs à se rendre massivement aux urnes dimanche pour voter pour toute la liste, sans biffer de noms. « Il y a quelques jours, à Saïda, j’ai parlé en toute sincérité de consensus. Le consensus signifie qu’il n’existe aucun veto et que toutes les forces politiques de la ville peuvent se rencontrer, s’asseoir autour d’une même table pour déterminer qui est plus à même de servir la ville et les citoyens (...). Cela ne s’est pas produit, parce que certains refusent le consensus jusqu’à présent. J’aurais préféré qu’il n’y ait pas de bataille à Saïda. Pour être franc, ce qui s’est produit m’a dérangé et surpris, parce que cela était en cours de préparation depuis longtemps. Nous voilà maintenant face à deux options : notre attachement à l’unité de la ville et de ses familles, ainsi que la nécessité de ne pas créer de divisions au sein de la même famille ; et une bataille pour l’élection d’un nouveau conseil municipal. Malheureusement, nos souhaits ne sont pas ceux des autres. Jusqu’à présent, les contacts se poursuivent pour parvenir à un consensus, parce que je suis avant tout pour l’unité de la ville », a-t-il conclu. Rappelons qu’à Saïda, l’alliance conclue entre M. Hariri et la Jamaa islamiya est confrontée à une coalition entre le député Oussama Saad et M. Abdel Rahmane el-Bizri. Les partis dits « nationaux » et le Hezbollah auraient rejoint, selon certaines sources, les rangs de l’alliance Saad-Bizri, tandis que le mouvement Amal et certains courants islamistes auraient décidé d’appuyer la liste pro-Hariri. Selon l’agence al-Markaziya, le Premier ministre, qui ne dirige pas lui-même la bataille sur le terrain, devrait quand même prendre la parole au cours d’un meeting qui sera organisé dans les jours qui viennent pour adresser un message aux habitants de Saïda.