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Éclairage - À dix jours du scrutin, les candidats se terrent chez eux

À dix jours des élections législatives, un climat de violence continue de régner en Irak, comme en témoigne l’attitude de la plupart des candidats qui préfèrent se terrer chez eux plutôt que d’aller à la rencontre des électeurs et risquer de se faire assassiner. La peur est telle que la majeure partie des noms des 7 500 candidats qui seront en lice le 30 janvier sont tenus secrets, ce qui prive l’électeur du minimum d’informations nécessaires pour alimenter sa réflexion et lui permettre de bien choisir. À part quelques exceptions comme le petit Parti communiste d’Irak, la plupart des candidats préfèrent éviter de s’exposer aux bombes et aux balles des insurgés, qui voient en eux des collaborateurs à la botte des forces d’occupation. Les rares qui, comme l’homme politique chiite Mansour al-Tamimi, se sont publiquement engagés évitent soigneusement les débats et rassemblements. « Les menaces de mort sont permanentes », a déclaré Tamimi à Bassora, dans le Sud irakien. « J’ai choisi de prendre des risques mais je ne peux pas en vouloir à ceux qui veulent rester anonymes pour l’instant », explique cet avocat de 37 ans. « Si Dieu le veut, je survivrai. Mais si l’on me tue, il y aura toujours quelqu’un pour prendre ma place », philosophe-t-il. Les insurgés ont déjà assassiné un candidat du parti du Premier ministre Iyad Allaoui cette semaine à Bassora, sur fond de violences visant les employés électoraux et les responsables politiques un peu partout dans le pays. La campagne, du fait des intimidations, se limite pour l’essentiel aux affiches placardées un peu partout. Allaoui, quant à lui, recourt à la télévision pour faire passer son message électoral. Mais rares sont les Irakiens capables de pouvoir décrire le programme d’un parti ou d’une coalition, même si une large frange de la population (70 %) dit son intention d’aller voter. Les Irakiens, qui pourront voter jusque dans des villes comme Falloujah, dévastée par une violente bataille en novembre, devront choisir parmi une centaine de listes de candidats, présentés chacun par un parti ou une coalition, pour élire au total 275 membres de l’Assemblée nationale de transition. Comme pour alourdir un climat déjà grevé par les explosions de bombes et d’obus de mortier, les habitants de Bagdad, qui supportent déjà les files d’attente sans fin pour faire le plein et les pannes d’électricité récurrentes, sont privés d’eau courante, notamment dans les quartiers ouest. Comme aucune explication officielle n’a été fournie, les rumeurs vont bon train. Selon certains Bagdadis, le gouvernement irakien et les Américains ont coupé l’eau pour que la population, exaspérée, se décide à aller massivement voter le 30 janvier pour tenter de changer la situation. Gideon Long et Matt Spetalnick (Reuters)
À dix jours des élections législatives, un climat de violence continue de régner en Irak, comme en témoigne l’attitude de la plupart des candidats qui préfèrent se terrer chez eux plutôt que d’aller à la rencontre des électeurs et risquer de se faire assassiner. La peur est telle que la majeure partie des noms des 7 500 candidats qui seront en lice le 30 janvier sont tenus secrets,...