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Actualités - OPINION

ÉCLaIRAGE - L’abolition du service militaire plébiscitée par les parlementaires

Contre toute attente, c’est l’inespérée abolition du service militaire qui a été plébiscitée hier par une grande partie des députés qui se sont exprimés dans le cadre de la commission parlementaire mixte chargée de se pencher sur la question de la réduction du service d’un an à six mois, conformément au projet de loi du cabinet Karamé. Mais les députés se sont contentés de lancer le débat, en l’absence de tout représentant officiel, sans prendre de décision. Cinq députés doivent encore prendre la parole, et il est prévu qu’une nouvelle séance se tienne au tout début de l’année prochaine. Pour la première fois, un groupe de députés a pu aborder le fond de la question : quelle armée voulons-nous ? N’est-il pas temps de créer une armée de métier ? Le moment n’est-il pas venu de procéder à une réévaluation de l’expérience du service du drapeau, d’autant qu’il convient de savoir s’il assure réellement la fonction intégratrice qu’on lui prête ? N’est-il pas temps d’abolir le service militaire pour une multitude de raisons ? Les députés, quant à eux, ont proposé l’abolition tout en tenant compte des problèmes qui se posent au niveau de l’armée, notamment sur le plan du vide au niveau des effectifs que compense le service militaire. D’autant que l’institution militaire aurait besoin d’effectifs sans augmenter ses dépenses. Dans ce cadre, la solution rationnelle d’un enrôlement volontaire a été proposée. Sur le plan de la représentativité, mis à part le lobbying des députés de l’opposition (Kornet Chehwane, Misbah el-Ahdab, les joumblattistes, ainsi que Ghassan Moukheiber, etc.) en faveur de l’abolition du service du drapeau, le Hezbollah a également remis en question l’utilité du service militaire et a plaidé en faveur de l’abolition. Les députés Mikhaël Daher, Youssef Maalouf, et même l’ancien ministre de la Défense Khalil Hraoui ont également abondé dans ce sens. Seul le député du Metn Antoine Haddad, un lahoudiste pur sucre, aurait défendu le service militaire tel qu’il est actuellement, estimant que ce n’était pas le moment de toucher à cette institution. Le député Émile Émile Lahoud, qui n’a pas pris la parole dans le cadre de la séance, aurait pour sa part indiqué à un journaliste qu’il juge que le timing pour une réforme du service militaire n’est pas opportun. Quant au député Michel Murr, il a estimé que « l’abaissement du service militaire à six mois est une solution temporaire au problème des jeunes, et que la solution radicale viendra progressivement ». Il reste que les députés n’ont pas eu le temps d’entrer dans les petits détails qui intéressent les jeunes, notamment les étudiants et ceux qui sont à l’étranger, ce qui sera probablement fait lors de la prochaine séance de travail. Dans ce sens, la séance d’hier a surtout permis de susciter un véritable débat autour d’une vraie réforme du service du drapeau, bien plus convaincante que le projet de loi du gouvernement. Il appartient maintenant aux jeunes des différentes régions du Liban d’exprimer publiquement et activement leur soutien aux parlementaires adeptes de la suppression. Le lobbying est bien l’un des moyens d’actions garantis par la démocratie parlementaire. Michel HAJJI GEORGIOU
Contre toute attente, c’est l’inespérée abolition du service militaire qui a été plébiscitée hier par une grande partie des députés qui se sont exprimés dans le cadre de la commission parlementaire mixte chargée de se pencher sur la question de la réduction du service d’un an à six mois, conformément au projet de loi du cabinet Karamé. Mais les députés se sont...