Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

PATRIMOINE - Les fouilles sont menées par une équipe du département d’archéologie de l’UL sous la supervision de la DGA Les vestiges romains de Gemmayzé datés du IIe siècle après J-C (photo)

Gemmayzé dévoile ses dessous romains. Il y a quelques jours, à une centaine de mètres de l’Escalier des arts, les ouvriers qui creusaient les fondations d’un nouvel immeuble appartenant à Karim Bassil tombent sur des ruines antiques. C’est l’extension d’une nécropole dont une partie a été mise au jour il n’y a pas très longtemps sur un chantier appartenant aussi à Bassil. Point étonnant, selon M. Assaad Seif, responsable à la Direction générale des antiquités (DGA), qui explique que Gemmayzé est situé dans le prolongement du Decumanus maximus, un des deux axes principaux qui traversent l’antique Beyrouth : le Cardo (Nord-Sud) et le Decumanus (Ouest-Est). Il ajoute que les spécialistes avaient toujours situé la nécropole romaine dans ce quartier et ses abords, rappelant que des tombes ont été découvertes ces dernières années à Kantari, Akkaoui, La Sagesse, Mar Mitr et près de la SNA. « Le tell d’Achrafieh a été le lieu consacré aux inhumations », indique Seif, qui signale également que ce modèle de tombes, avec leur bassin et leurs canalisations d’eau, ressemble à celui mis au jour dans la nécropole de Tyr. Les archéologues qui travaillent actuellement sur le terrain ont pu dégager une partie du nivellement de la route romaine, un fond de bassin d’eau, des fragments de canalisation et des tombes creusées dans la roche, contenant un squelette intact, un bout de mosaïque et trois sarcophages : l’un en marbre (avec l’ébauche d’une sculpture en guirlande), l’autre en terre cuite (avec le couvercle en demi-cercle) et un autre encore en calcaire. Des pièces de monnaie en bronze ont été retrouvées dans les sépultures, car, comme l’explique M. Seif, selon la tradition funéraire, on glissait dans la bouche du mort une ou plusieurs pièces de monnaie pour lui permettre d’entreprendre sa traversée vers l’au-delà en payant son passage sur la barque qui remonte la rivière Styx. Les tombes renfermaient aussi des fioles en verre ou en terre cuite qui, autrefois, étaient remplies d’onguents à base d’huile parfumée. L’ensemble est daté du IIe siècle après J-C. Par ailleurs, des traces de destruction et des débris de céramique remontant au IVe siècle, c’est-à-dire au début de l’époque byzantine, ont été prélevés. Supervisées par la DGA, les fouilles sont menées par une équipe d’étudiants et de professeurs du département d’archéologie de l’Université libanaise (UL), sous la direction de Abdallah Alaeddine. M. M.
Gemmayzé dévoile ses dessous romains. Il y a quelques jours, à une centaine de mètres de l’Escalier des arts, les ouvriers qui creusaient les fondations d’un nouvel immeuble appartenant à Karim Bassil tombent sur des ruines antiques. C’est l’extension d’une nécropole dont une partie a été mise au jour il n’y a pas très longtemps sur un chantier appartenant aussi...