Fléchettes SDF : VIP, SVP

Le vertige de l’enfant roi solitaire. Par une nuit claire, la tête, et le nez, dans les étoiles. À s’inventer son conte de Noël, en rêvant un avenir Star Trek intergalactique. L’espace et le temps... Quand la folle du logis se met de la partie, comme tout devient mesquin à l’entour ! Mais, qu’on se le dise, l’imagination, mère du progrès (et de la survie), est déjà au pouvoir. Sans doute pas ici, pas encore. plutôt du côté de la Nasa, de Baïkonour ou d’Ariane (ma sœur, de quelle amour blessée...). Du côté des savants. Qui savent. Que toute l’humanité est sans domicile fixe. À cause des changements climatiques que les séismes, les tsunamis, la fonte de la calotte glaciaire annoncent ? Oui, un peu. Mais surtout à cause de ce que ces phénomènes préfigurent. À savoir que dans trois petits milliards d’années, la terre deviendra inhabitable. Car le Soleil aura commencé son cycle d’engloutissement par implosion. Portant la température terrestre à des milliers de degrés. Il faudra alors fuir vers Pluton. Cette planète, la plus éloignée du Soleil, se trouve aujourd’hui en période glacée. Dans trois milliards d’années, elle devrait afficher vingt à trente degrés Celsius. Vivable. En attendant, on se focalise sur deux paliers successifs. Pour l’entraînement : Mars, avec de l’eau à trois ou quatre kilomètres de profondeur. Pour le rebond : Titan, anneau de Saturne, frère jumeau presque de la Terre. Les mêmes dimensions, à peu près, et, surtout, une atmosphère, ce qui ne se trouve nulle part ailleurs. Alors, quand on entend des commentateurs télé persifler que le ravitaillement assuré par Progress aux deux cosmonautes, l’un russe et l’autre américain, qui entretiennent la station orbitale internationale, est le plus cher repas de Noël, on se dit que le papa du même nom devrait avec ses bottes caresser quelques augustes postérieurs. Qui n’ont vraiment aucun sens de la postériorité. Il reste que, tout en rendant son culte dû à la préservation de l’espèce par l’espace, il ne faut surtout pas négliger ou mépriser les multitudes de SDF du moment, et du site, présents. Sans se donner bonne conscience par de menus présents, et des menus composés avec les restes de nos fêtes. Comme on ne peut décemment demander à un État failli (à tous les sens du terme) que des gesticulations larmoyantes, il s’agit de booster les multiples associations caritatives qui s’efforcent d’alléger la misère. Par des dons, certes, mais également en leur donnant de son temps. Car le temps, c’est de l’argent. Content. J. I.