Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

L’Ordre des avocats réclame un scrutin libre et la revitalisation du Conseil constitutionnel Les polémiques « artificielles » servent à perpétuer la tutelle, accuse le barreau

Le barreau de Beyrouth a estimé hier que certaines polémiques suscitées récemment au sein de la classe politique étaient « artificielles » et visaient délibérément à montrer que les Libanais sont incapables de gérer leurs propres affaires et donc à perpétuer la tutelle étrangère. L’Ordre des avocats a d’autre part réclamé des élections législatives libres et une revitalisation du Conseil constitutionnel. « Le climat de polémique qui s’est développé en échange d’invectives à caractère personnel nuit à l’unité intérieure des Libanais », note le Conseil de l’Ordre des avocats dans un communiqué publié hier. « Au moment où le Liban a besoin d’un dialogue franc et ouvert entre tous ses fils », poursuit le texte, ces polémiques « portent un grand préjudice à l’image de la patrie qui est déjà sous observation de la part de la légalité internationale ». Mais le Conseil souligne que « certaines de ces polémiques sont artificielles et fabriquées par ceux-là mêmes qui ne veulent pas que les Libanais puissent se retrouver et s’entendre ». L’objectif, ajoute le communiqué, est de suggérer que les Libanais « sont incapables de gérer leurs propres affaires » et donc de « perpétuer l’hégémonie et la tutelle » exercées sur la décision nationale du Liban, un État « censé de façon élémentaire être libre et indépendant ». Réaffirmant le crédo des avocats selon lesquels le Liban n’a pas de raison d’être sans la liberté, le barreau souligne que celle-ci ne saurait être consolidée sans « sa jumelle, la démocratie ». « Retarder l’adoption d’une loi juste en vue des législatives est de nature à corrompre le processus électoral, à aliéner la représentativité des élus et à en compromettre la légitimité » estime par ailleurs le Conseil de l’Ordre. « Il semble que l’objectif est de placer les électeurs et les candidats devant un fait accompli destiné à favoriser l’arrivée au Parlement de certains privilégiés », accuse le barreau. « Le devoir des pouvoirs publics est d’être neutres et d’assurer un climat propice à l’adoption d’une loi électorale juste et stable garantissant une représentation authentique et une égalité entre tous les citoyens, et cela dans le but d’organiser des élections libres et honnêtes », relève encore l’Ordre des avocats. Il enchaîne, dans ce cadre, sur la nécessité de procéder à la désignation de nouveaux membres du Conseil constitutionnel en remplacement des membres dont le mandat a expiré depuis longtemps. « Garantir l’authenticité et la bonne marche du scrutin législatif passe par l’édification d’un Conseil constitutionnel dont la légitimité n’est entachée d’aucun défaut », souligne le communiqué. Évoquant par ailleurs la situation catastrophique des prisons, l’Ordre des avocats réclame de l’État qu’il « prenne les mesures opportunes afin de garantir les droits élémentaires des détenus ». Il invite également les autorités à « faire la lumière sur l’affaire des disparus », critiquant la non-publication du rapport officiel commandé à ce sujet. Se disant « stupéfait par le retour de la rengaine des dossiers », le barreau estime que, « dans un tel climat, la volonté de réforme et la lutte contre la corruption perdent de leur signification et de leur utilité, surtout lorsqu’elles sont otages des tiraillements politiques et du bon vouloir de ceux qui exercent leur hégémonie sur la décision nationale ». Enfin, le Conseil de l’Ordre exhorte les juges à être « les défenseurs de la démocratie et des libertés et à refuser d’être utilisés comme instruments pour des règlements de comptes ».
Le barreau de Beyrouth a estimé hier que certaines polémiques suscitées récemment au sein de la classe politique étaient « artificielles » et visaient délibérément à montrer que les Libanais sont incapables de gérer leurs propres affaires et donc à perpétuer la tutelle étrangère. L’Ordre des avocats a d’autre part réclamé des élections législatives libres et une...