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Actualités - CHRONOLOGIE

BANQUE - Visite à Beyrouth de Jean-Jacques Santini, responsable de la banque de détail dans les marchés émergents à la BNP-Paribas Le responsable régional de la BNPI se dit optimiste pour le Liban

Le nouveau responsable de la banque de détail dans les marchés émergents et d’outre-mer à la BNP-Paribas, Jean-Jacques Santini, était en visite hier à Beyrouth pour prendre contact avec la filiale libanaise du groupe, qui est l’une de ses plus anciennes implantations à l’étranger. Alors que plusieurs banques étrangères se sont retirées récemment du marché libanais, Jean-Jacques Santini a réaffirmé au contraire l’intention de « rester et de développer nos activités ». « Nous demeurons optimistes sur le risque pays du Liban, même si nous l’avons pris en compte en réduisant notre exposition à l’État. Le Liban a réussi à chaque fois à franchir les caps difficiles », a-t-il dit à L’Orient-Le Jour. La BNP-Paribas-Liban fêtera ses soixante ans en juin. Il s’agit de la seule banque de la place libanaise détenue à 100 % par un groupe français, rappelle Henry Tyan, administrateur de la BNPI France. Cette identité implique un positionnement différent sur le marché libanais. La BNPI limite par exemple au maximum les placements en obligations d’État, que ce soit des bons du Trésor ou des eurobonds, même si la banque a géré des émissions euro-obligataires pour le compte du ministère des Finances. « Nous estimons que l’activité d’une banque n’est pas de financer l’État, mais plutôt de financer la clientèle privée », souligne Jean-Jacques Santini. Cette stratégie différencie nettement la BNPI des banques libanaises. Le ratio des créances à la clientèle privée rapportées au total des dépôts est de 60 %, alors que la moyenne du secteur tourne autour de 25 %, explique le directeur général, Claude Rufin. De même, la banque rémunère moins ses déposants que ses concurrentes. « Les banques internationales ont opté pour la désintermédiation de l’épargne investie », précise François-Édouard Drion, responsable Proche et Moyen-Orient. Cela signifie que la clientèle est incitée à effectuer des placements qui apparaissent hors bilan plutôt que d’ouvrir des comptes à terme. Résultat, alors que la stratégie de croissance des banques libanaises pèse sur leur rentabilité en raison de la difficulté à employer des liquidités massives – cinq milliards de dollars pour tout le secteur, selon le gouverneur de la Banque centrale –, la BNPI affiche un ratio de rentabilité des actifs de 1,6 %. La moyenne des banques du groupe Alpha est de 0,8 %. La taille relativement petite de la BNP-Paribas Liban, qui représente 3 % du marché en termes de dépôts et 3,5 % du marché en termes d’emplois, justifie aussi un positionnement haut de gamme, sa cible de clientèle étant les grosses PME. « Nous allons proposer dans les prochaines semaines un nouveau service, baptisé Connexis Trade, pour réaliser les opérations de crédit documentaire par Internet », dit Jean-Jacques Santini à titre d’exemple. Le responsable de la BNPI pour trente pays émergents se dit par ailleurs intéressé par l’exploration des marchés syrien et jordanien. Si la concurrence est importante en Jordanie, un petit marché surbancarisé, en revanche les obstacles sont davantage de nature réglementaire en Syrie, où il n’est pas possible à l’heure actuelle à un groupe étranger de contrôler le capital des banques privées en cours d’installation à Damas, explique-t-il. Sibylle RIZK

Le nouveau responsable de la banque de détail dans les marchés émergents et d’outre-mer à la BNP-Paribas, Jean-Jacques Santini, était en visite hier à Beyrouth pour prendre contact avec la filiale libanaise du groupe, qui est l’une de ses plus anciennes implantations à l’étranger. Alors que plusieurs banques étrangères se sont retirées récemment du marché libanais,...