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Actualités - OPINION

Reportage - Les Marines à Falloujah ont recours aux psychologues pour combattre le stress

Les Marines, qui ont mené un assaut d’une incroyable violence pour bouter les rebelles hors de Falloujah, à l’ouest de Bagdad, subissent aujourd’hui le contrecoup des combats et certains ont recours à des psychologues pour soigner le stress accumulé. « Ils viennent nous voir avant tout pour des troubles de sommeil, quand ils souffrent d’insomnie ou ont des cauchemars », explique le lieutenant Thomas Fearing, psychologue diplômé et officier de marine. Pour lui, « ces symptômes coïncident souvent à leur participation à des combats récents ». Les signaux d’alerte peuvent être aussi bien une irascibilité accrue qu’une crise d’apathie aiguë, poursuit la deuxième psychologue, le lieutenant Erryn Simmons, de la cellule de « gestion du stress de combat », dans une base située près de Falloujah. « Nous avons eu un afflux de patients après le gros de l’offensive, puis ça s’est calmé, et ça a repris récemment avec ceux qui pensaient pouvoir surmonter leurs symptômes », dit le lieutenant Fearing. La vue de blessures sévères, les cris d’un blessé, la mort d’un camarade, la peur de mourir et le chaos de la guerre sont autant de facteurs susceptibles d’ébranler les hommes les plus solides, selon lui. « Nous avons beaucoup de jeunes soldats qui forment le gros de la troupe, mais nous recevons aussi des sous-officiers et officiers de carrière », affirme la lieutenant Simmons. Le but de la cellule est « d’éviter que les symptômes de stress du combat, en étant ignorés, ne débouchent plus tard sur un véritable syndrome », explique-t-elle. Pour ce faire, la technique la plus courante consiste à faire revivre au patient l’expérience qu’il a vécue, en la décrivant en détail, « afin qu’il essaie de réaliser ce qui s’est passé ». Les psychologues utilisent aussi des techniques de relaxation et des somnifères légers pour retrouver le sommeil. « Nous avons eu très peu de pathologies sévères, et dans ces cas, les patients ont passé quelque jours dans le service, avec nous », selon le lieutenant Fearing qui affirme que « tous ont regagné leur unité ». Aucun entretien avec des patients ayant été examinés par les deux psychologues n’a été autorisé par le bureau des relations avec la presse des Marines près de Falloujah. Les Marines, un corps d’élite dans l’armée américaine, ont été parmi les derniers à admettre des psychologues dans leurs rangs. Cultivant une image de guerriers endurcis, capables d’affronter n’importe quel ennemi dans les pires conditions, les Marines ont fini par admettre qu’ils pouvaient souffrir des mêmes symptômes que ceux de l’armée. La cellule reçoit en moyenne cinq à six patients par jour, pour des séances de 45 minutes, éventuellement renouvelées plusieurs fois. Au bout du compte, les psychologues jugent préférable de garder leurs patients sous la main, ou dans leur unité, plutôt que de les renvoyer dans leur famille. « Nous pouvons vraiment les aider, et pour beaucoup leur vraie famille se trouve maintenant ici », dit la lieutenant Simmons. Pierre CELERIER (AFP)
Les Marines, qui ont mené un assaut d’une incroyable violence pour bouter les rebelles hors de Falloujah, à l’ouest de Bagdad, subissent aujourd’hui le contrecoup des combats et certains ont recours à des psychologues pour soigner le stress accumulé. « Ils viennent nous voir avant tout pour des troubles de sommeil, quand ils souffrent d’insomnie ou ont des cauchemars »,...