« Majorité en Israël » pour la création d’un État palestinien, affirme Peres Accord sur une coalition gouvernementale entre le Likoud et les travaillistes

Le Likoud d’Ariel Sharon et l’opposition travailliste concluront dans les prochains jours un accord de coalition propre à favoriser le projet de retrait de la bande de Gaza et à éviter des élections anticipées, a déclaré hier le porte-parole du Premier ministre israélien. Aux termes de l’accord, qui doit encore être approuvé par le comité central du Parti travailliste, huit postes ministériels reviendront à des représentants de ce parti, dont le chef Shimon Peres deviendra vice-Premier ministre. « Ils sont arrivés à un accord. Ils se réuniront demain (aujourd’hui samedi) pour le synthétiser », a déclaré le porte-parole de M. Sharon, ajoutant que le document serait sans doute signé demain. « Concluons (l’accord) pour un gouvernement d’union », a déclaré M. Peres par téléphone à M. Sharon, selon la deuxième chaîne de télévision israélienne. L’appui des travaillistes peut aussi faciliter une relance des pourparlers de paix avec les Palestiniens. D’autre part, M. Peres estime qu’il existe pour la première fois « une majorité en Israël, à la fois au Parlement et dans l’opinion publique, pour la création d’un État palestinien », dans un entretien à paraître aujourd’hui dans Le Figaro. « Et même si je ne suis pas entièrement d’accord avec Sharon sur les perspectives, je préfère un plan médiocre, soutenu par une majorité, à un plan brillant sans majorité pour l’appliquer. C’est la différence entre moi et certains de mes collègues », ajoute-t-il. « De l’intérieur du gouvernement on peut influencer le cours des choses, quelle que soit la position que l’on occupe », dit encore M. Peres, pour justifier le ralliement des travaillistes à la coalition gouvernementale. « Quitter Gaza, c’est mieux que ne rien faire du tout », souligne-t-il. « On doit leur fournir une connexion à la Cisjordanie, peut-être par le biais d’un chemin de fer. Nous comprenons qu’il n’est pas dans notre intérêt de laisser les Palestiniens mourir de faim », a-t-il déclaré.