Rechercher
Rechercher

Actualités

Le chef du PSP « est instable politiquement et psychologiquement », affirme Sleimane Frangié Pour les prosyriens, Walid Joumblatt « a atteint le point de non-retour »

C’est une nouvelle attaque en règle que les milieux prosyriens ont lancée hier contre le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, au lendemain de son intervention musclée au meeting de l’opposition, à l’hôtel « Bristol ». Dans un entretien à la LBCI, le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, a considéré que les propos de M. Joumblatt au meeting de l’opposition étaient une « manœuvre politique », estimant que, désormais, le chef du PSP « s’est érigé en négociateur au nom de l’opposition ». M. Frangié a commenté le rejet par Walid Joumblatt au Bristol de tout contact avec les SR, syriens et libanais, à la suite de trois appels, notamment celui du chef des SR syriens au Liban, le général Rustom Ghazalé, qu’il avait reçu dimanche soir. « Il s’agit d’un message. Joumblatt essaye d’améliorer les conditions d’une ouverture » vis-à-vis de Damas, a-t-il indiqué. Selon M. Frangié, le chef du PSP « a établi des contacts avec deux hommes à l’éthique irréprochable, le président syrien Bachar el-Assad et le général Rustom (Ghazalé) ». « Ils l’ont traité d’une manière très décente. Lorsqu’il a demandé une protection, ils ont dit qu’ils n’avaient aucun problème avec Walid bey. Que s’il a une angoisse sécuritaire, il doit savoir que la sécurité de Walid bey fait partie intégrante de la sécurité de la famille Assad », a indiqué le ministre Frangié, avant de dénoncer la réponse du leader progressiste au Bristol. Pourtant, M. Frangié avait qualifié lundi matin Walid Joumblatt « d’élément fondamental de la ligne nationale »... « Lorsqu’il y avait des choses positives, nous l’avons dit. Nous avons apprécié l’ouverture de Joumblatt. Ce n’est pas moi qui l’ai qualifié de pilier, c’est le ministre Addoum, qui est mon frère et mon ami. Moi, je le considère comme un pilier versatile. Non, ce n’est même pas un pilier. C’est un homme versatile et instable politiquement et psychologiquement », a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « Je n’ai pas changé de position. Je suis désolé que toute cette région appelée la Montagne marche derrière quelqu’un qui est versatile. Ils devraient au moins marcher près de lui, mais pas derrière lui. De l’ancien président de la République (Amine Gemayel) à tous les autres. Qu’ils soient au moins des partenaires. Je respecte Michel Aoun pour cela. Il réclame un partenariat sur le plan de la prise de décision et refuse que Joumblatt décide et que lui se contente de soutenir. » « Joumblatt peut toujours rêver » Concernant le refus du leader du PSP de traiter avec les services de sécurité, M. Frangié a estimé que « c’est son opinion politique. Nous soutenons les services de sécurité, et nous considérons que ce sont eux qui garantissent la sécurité et la stabilité au Liban, en coordination avec les SR syriens. Ce sont eux qui ont sauvé la mise à Walid Joumblatt durant toutes ces années, notamment dans la Montagne, et à toutes les étapes de ces dernières années. Maintenant qu’ils ne travaillent plus chez Joumblatt, ils ne trouvent plus grâce à ses yeux ? Ce sont les services qui ont protégé Joumblatt durant les quinze dernières années ». Et M. Frangié de souligner : « Le changement qu’il réclame aujourd’hui est au niveau de la stratégie politique de la sécurité au Liban. Il peut toujours rêver de le faire. Et s’il peut le faire par la force, qu’il ne perde pas une seconde. » Concernant le retrait des piquets de protection rue Clemenceau, Sleimane Frangié a indiqué : « Il y a eu coordination avec lui à ce niveau. Il y a eu des plaintes des habitants du quartier, après la fermeture de trois rues. Et les piquets ont été enlevés à la suite de contacts entre le général Ali Hajj et le député Ghazi Aridi, de manière à ce que ces rues soient rouvertes. Et nous avons chargé trois personnes de le faire de manière à ne pas gêner la maison de M. Joumblatt. Mais une fois toute l’opération terminée, ils ont été jouer les martyrs et les héros et prétendre qu’ils sont la cible d’une machination. » Et le ministre de l’Intérieur de conclure : « Il n’y a pas de danger qui pèse sur Joumblatt. Si demain il y a un incident en ville, cela veut-il dire pour autant que la sécurité de toutes les personnalités est menacée ? » Dans la même optique, le ministre de l’Environnement, Wi’am Wahhab, a poursuivi sa cabale contre le chef du PSP, l’accusant « d’avoir exploité d’une manière mesquine ses contacts de dimanche dans le cadre de sa campagne politique, ce qui ne va pas de pair avec les traditions arabes et druzes ». M. Wahhab a estimé que l’explosion qui s’est produite lundi soir à Wata Msaïtbé le visait, et qu’il était à une centaine de mètres de sa maison dans sa voiture. Il convient de noter que le parti Kataëb de Karim Pakradouni a pris la défense de Wahhab, estimant qu’il « fait partie des hommes qui se sont forgés eux-mêmes, hors des circuits du féodalisme ». « Le point de non-retour » De son côté, le parti Baas prosyrien a indiqué dans un communiqué qu’« il est évident que Walid Joumblatt est, par le style qu’il a adopté, définitivement arrivé au point de non-retour ». Le Baas a estimé que le chef du PSP « a commis une grave erreur par rapport à ses principes et ceux de son père Kamal Joumblatt. À travers ses paris, il n’accumulera que davantage de déceptions et de retours en arrière, parce que l’expérience a prouvé que le fait de compter sur les forces de droite mène à l’échec et à la stérilité des projets communautaires. Les fruits de l’action des forces de la droite ont été notamment l’accord du 17 mai, dont le Liban ne se serait jamais débarrassé sans l’aide de la Syrie et de Hafez el-Assad ». Pour le Baas, « la persistance de M. Joumblatt s’explique par le fait que ce dernier n’a pas su capter les messages de réconfort que la Syrie lui a envoyés sous l’impulsion du président Bachar el-Assad lui-même, en réponse à l’appel qu’il avait lui-même lancé (...) ». Et, au lieu de répondre par la positive à ces signaux, « il en a tiré profit pour créer de toutes pièces des légendes héroïques. Aussi lève-t-il le ton et traite-t-il cette initiative humanitaire et politique notable avec beaucoup d’opportunisme et de grandiloquence (...) », a ajouté le Baas. Quant au député baassiste Kassem Hachem, il s’est déchaîné contre la rencontre du Bristol qu’il a qualifiée « d’appel au coup d’État et à la rébellion ». « Il s’agissait d’un tournoi pour désigner le meilleur orateur exprimant son hostilité à Damas et traduisant les pressions sur le Liban et la Syrie. Les participants se sont portés volontaires pour exécuter un coup d’État et diffuser un climat d’instabilité. Quelle est la position de ceux-là concernant l’identité du Liban ? De quelle souveraineté parlent-ils, alors qu’ils ignorent délibérément l’occupation israélienne ? Ceux qui ont la nostalgie de l’histoire de leurs ancêtres ne vont pas à l’Élysée et n’évoquent pas les temps du Mandat. L’arabité est définie par la nature de la relation avec la Syrie ; et l’histoire n’épargnera pas les haineux et certains de ceux qui sont sortis du rang », a indiqué M. Hachem.

C’est une nouvelle attaque en règle que les milieux prosyriens ont lancée hier contre le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, au lendemain de son intervention musclée au meeting de l’opposition, à l’hôtel « Bristol ». Dans un entretien à la LBCI, le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, a considéré que les propos de M. Joumblatt au...