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Actualités - CHRONOLOGIE

Le leader du PSP demande à Assad « de faire attention à ce qui se passe au Liban » Joumblatt : Lahoud ne contrôle rien (photo)

Les condamnations et les témoignages de solidarité avec Walid Joumblatt ont continué à se multiplier deux jours après que l’État, par le truchement conjoint de l’armée et des FSI, eut décidé de démanteler le dispositif de sécurité entourant le domicile beyrouthin du chef du PSP depuis l’attentat à la voiture piégée contre Marwan Hamadé, il y a deux mois. Membre de Kornet Chehwane et député du Kesrouan, Farès Souhaid a estimé hier que Walid Joumblatt est un des « piliers essentiels du rétablissement de la mission du Liban », parce qu’il « reste attaché à ce qu’avait dit avant lui son père : qu’il n’y a pas de contradiction entre libanité et arabité ». Et à l’adresse des journalistes présents, il rappelle que le binôme Bkerké-Moukhtara est « le cadre au sein duquel nous tous devons nous inscrire, car cette bataille ne supporte ni paradoxes ni compétitions, mais plutôt un pluralisme vivace ». Prié de commenter les contraintes subies par le chef du PSP, il a estimé que ce dernier « ne fait pas partie des hommes qui plient sous les pressions ou qui se laissent influencer par elles. Il est évident que le pouvoir et ceux qui le soutiennent essaient de briser ce qui a été réalisé au niveau de l’opposition nationale qui a dit non à la prorogation, parce que cette opposition représente désormais tout le monde. Les pressions sur Walid Joumblatt sont aujourd’hui évidentes, et elles trouvent leurs sources dans le leadership qu’il exerce et les positions qu’il adopte. Il est aujourd’hui un des héros du Liban, un de ceux qui appellent à la souveraineté et à l’indépendance » de ce pays, a assuré M. Souhaid. Pour sa part, le député de Beyrouth et membre du PSP Ghazi Aridi a estimé, en écho aux déclarations faites par son chef, vendredi, à L’Orient-Le Jour, qu’une « anarchie sécuritaire » règne désormais, parce que « le plafond politique a été détruit. N’importe qui peut aujourd’hui faire n’importe quoi », a-t-il dénoncé, s’interrogeant sur le timing du démantèlement du dispositif de sécurité autour du domicile de Walid Joumblatt à Clemenceau. « Est-ce que cela ne nuit pas à la réputation du Liban, placé sous surveillance internationale ? » s’est-il demandé. « Quoi qu’ils fassent, ils ne réussiront pas à empêcher Walid Joumblatt de travailler à la tête de l’opposition nationale libanaise, ils ne réussiront pas à ébranler notre volonté et notre détermination. La bataille se poursuivra jusqu’à la fin, et qu’ils en assument les résultats », a tonné l’ancien ministre de la Culture. Quant à Akram Chehayeb, député de Aley et membre du PSP, il a rappelé que son parti en général, et Walid Joumblatt en particulier, avaient souligné, bien avant l’adoption de la résolution 1559 par le Conseil de sécurité, la nécessité de préserver la Constitution, les lois et le principe d’alternance, ainsi que la démocratie et les libertés. Interrogé par Radio Liban libre, il en a également profité pour condamner fermement les dernières déclarations du ministre de la Justice, Adnane Addoum. Également membre du Rassemblement démocratique (le bloc parlementaire du seigneur de Moukhtara), le député du Chouf Mohammed Hajjar s’est demandé si le pouvoir n’avait pas plutôt intérêt à « tirer les leçons des expériences passées, qui ont prouvé qu’il était absolument impossible de museler les grands du Liban, qui ont prouvé que la vengeance et la vindicte ne font que décupler la popularité du leader ». Pour lui, « Walid Joumblatt, tel que nous l’avons connu et tel que le peuple libanais le connaît, a été et restera le porte-étendard de la liberté, de la démocratie et de l’unité nationale ». Pour sa part, le député haririen de Beyrouth, Walid Eido, a indiqué qu’il « n’aurait jamais cru que le dispositif de sécurité autour du domicile de Walid Joumblatt pourrait être démantelé, surtout en ce moment ». Il s’est ensuite posé plusieurs questions : « Est-ce que cette mesure est l’expression de la politique de la main tendue qu’ils ont tellement claironnée ? Est-ce l’expression de leur volonté de dialogue ? Est-ce la première pierre destinée à la construction de l’État de droit et des institutions ? » s’est-il demandé. Quant à l’ancien député Tammam Salam, il a estimé qu’il était « impossible d’empêcher le député Joumblatt de se rendre à Beyrouth ». Enfin, signalons que l’ancien chef de l’État, Amine Gemayel, a pris contact au téléphone avec le chef du PSP pour lui faire part de sa solidarité et de sa condamnation. Le chef du PSP, qui s’est exprimé au cours de ce week-end, a repris les thèmes développés pour L’Orient-Le Jour vendredi dernier. « J’ai reçu des informations, vraies ou fausses, selon lesquelles l’étape actuelle est celle de l’anarchie sécuritaire, et dans une telle ambiance, avec qui pouvons-nous dialoguer ? » s’est-il demandé samedi à Moukhtara devant des délégations massives venues en signe de soutien. « Qui est responsable de cette attaque sécuritaire ? Le chef de l’État qui me protège ? Qui ? Anjar ? Quels SR ? Les autres services ? Je ne sais pas qui est responsable, et je ne pense pas qu’une telle chose soit bonne pour la réputation de la tutelle sécuritaire présente au Liban », a dit le député du Chouf, rappelant les positions qu’il a adoptées à Paris, sa défense du régime syrien et de sa stabilité, son point de vue sur la 1559, différent de celui de la France. Il a invité le président syrien, Bachar el-Assad, « à faire attention à ce qui se passe au Liban ». En se demandant même si ce dernier est au courant... En outre, Walid Joumblatt a estimé que le chef de l’État, Émile Lahoud, « ne contrôle rien ». Sur un autre plan, le leader druze a assuré que la coordination avec le patriarche Sfeir est « excellente », et qu’ils mèneront ensemble la bataille des législatives. Enfin, il a estimé que la situation sécuritaire « n’a rien de rassurant en ce moment ». Et c’est précisément à ce sujet que le commandement de l’armée a répondu à Walid Joumblatt, certes sans le nommer. « Après les récentes déclarations d’un responsable politique qui avait évoqué l’anarchie politique dans le pays et l’absence de référence sécuritaire responsable, il importe au commandement de l’armée de préciser que le pays connaît une stabilité au niveau de la sécurité, malgré les circonstances régionales troubles. Les forces militaires et celles chargées de la sécurité s’emploient à assurer la quiétude à l’ensemble des Libanais dans toutes les régions », soutient le communiqué.
Les condamnations et les témoignages de solidarité avec Walid Joumblatt ont continué à se multiplier deux jours après que l’État, par le truchement conjoint de l’armée et des FSI, eut décidé de démanteler le dispositif de sécurité entourant le domicile beyrouthin du chef du PSP depuis l’attentat à la voiture piégée contre Marwan Hamadé, il y a deux mois.
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