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Actualités - CHRONOLOGIE

VERNISSAGE - «Paysages de Californie et livres d’artiste» ce soir, 18h, à la galerie Janine Rubeiz Etel Adnan, l’énergie de la couleur (photos)

Voilà bientôt 50 ans qu’Etel Adnan est installée en Californie. L’artiste, qui expose, à partir de ce soir et jusqu’au 31 décembre à la galerie Janine Rubeiz, une trentaine d’huiles et d’aquarelles ainsi qu’une tapisserie et ses derniers livres d’artiste, s’est, au long de sa vie, attachée tant à cette région des États-Unis qu’au Liban. «Ils sont différents mais ils ont pourtant une énergie commune, explique-t-elle. Ce sont des pays d’océan – de mer pour le Liban –, de montagne et de lumière, à la végétation sèche.» De larges et généreux aplats de couleurs, celles-ci pour la plupart étalées telles quelles – «les couleurs pures sont si belles, pourquoi les changer?», se demande-t-elle –, offrent une immédiate sensation de sérénité, voire de «silence». «Mon regard tragique sur le monde passe par l’écrit. Ma joie de vivre, par la peinture.» La Californie, telle que l’artiste a voulu la montrer, est gorgée de lumière et de couleurs inattendues. «La peinture, c’est créer la lumière avec la couleur, poursuit-elle. Je structure mes paysages avec des contrastes de couleurs.» L’inattendu, comme l’illustre la magnétique montagne rouge profond de l’œuvre intitulée Mont Tamalpaïs II, vient de ce que «tout l’être participe à la chose que l’on fait. On peint l’objet qu’on croit voir et l’idée, le souvenir qu’on en a.» Ces «structures de paysages» montrent ainsi leurs «lignes de force, leur dynamisme.» «Les formes s’y soutiennent, ajoute-t-elle, et c’est pour moi l’occasion de rendre hommage à la beauté du monde.» Couleurs pastel, comme celles du brillant Valley Under Mist, ou couleurs denses dominantes, comme celles du surprenant From Heart’s Desire Beach, les paysages californiens d’Etel Adnan célèbrent, dans la joie la plus pure, l’interaction des teintes des cieux avec celles des montagnes et de l’océan. Nouveau rythme Les livres d’artiste, qu’elle pratique depuis 1963 sur des carnets-accordéons achetés au Japon et en Chine, ainsi que les aquarelles sur papier, sont pour elle une occasion de dialoguer avec la «finesse de la plume du pinceau» et la «personnalité du papier». Dans ses carnets, des lignes entières de poésie arabe. «Le script arabe a une flexibilité graphique qui me donne envie d’écrire.» Certaines doubles pages sont laissées blanches, avec une très discrète intervention, presque ton sur ton. «Ces interruptions sont là pour imposer un nouveau rythme, conditionné par le matériau», renchérit-elle. Le public découvrira aussi, à travers ce travail exécuté entre fin 1999 et cette année, une nouveauté: les encriers. «Ils sont posés devant moi, sur la table. Alors, quand je n’ai rien de particulier en tête, je les peins. La fascination pour l’encrier vient de mon enfance, lorsque j’adorais les fournitures d’école. Ces objets sont enfouis en moi.» Ils se reproduisent au fil des pages, sur un « fond coloré qui fait bouger la lumière.» La lumière, encore elle, «attrapée par le verre et l’eau». Au milieu de ce travail de peinture, une tapisserie, autre passion d’Etel Adnan, qui présente Jazz, réalisée dans les manufactures d’Aubusson. L’artiste déplore longuement la lente et sûre disparition des tisseurs, alors que des dizaines de cartons à exécuter remplissent ses tiroirs. L’œuvre présentée témoigne de la perfection de l’exécution de la maison française, où la couleur éclate presque. Quel que soit le support qu’elle emploie, Etel Adnan utilise la couleur avec l’audace et la passion de celle qui l’admire à travers chaque élément de la vie. Diala GEMAYEL

Voilà bientôt 50 ans qu’Etel Adnan est installée en Californie. L’artiste, qui expose, à partir de ce soir et jusqu’au 31 décembre à la galerie Janine Rubeiz, une trentaine d’huiles et d’aquarelles ainsi qu’une tapisserie et ses derniers livres d’artiste, s’est, au long de sa vie, attachée tant à cette région des États-Unis qu’au Liban. «Ils sont...