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Concertation avec le métropolite Audeh Frangié insiste sur une loi électorale gommant autant que possible la discrimination qui frappe les chrétiens (photo)

Le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, accompagné de Joseph Arayji, s’est rendu hier auprès du métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, pour en solliciter l’avis sur la loi électorale en gestation. Après l’entrevue, le ministre a rappelé qu’il en réfère régulièrement au prélat, soulignant une parfaite concordance de vues quant à la teneur globale du prochain code. Prié de dire s’il pensait devoir favoriser la petite ou moyenne circonscription (objet des vœux du camp chrétien), Frangié a répondu qu’il faut envisager les choses sous l’angle « de la composition, de la mosaïque qu’est le pays. Il faut une loi qui donne satisfaction à tout le monde ». Il a cependant certifié que ce qui lui « importe avant tout, c’est que les chrétiens soient contents ». Il promet, dans ce cadre, de « faire l’impossible ». De même, pour lui, il faut prendre soin à ce qu’il n’y ait pas de disparités criantes entre les régions, ou les circonscriptions. Le retard Sur le retard dans l’élaboration du texte, il a indiqué qu’il faut en passer par un cycle, forcément long, de concertations avec les différentes composantes du paysage sociopolitique local. Soulignant que, finalement, il n’est pas seul à établir le projet de loi. Car le gouvernement ne peut pas présenter à la Chambre une mouture dont aucun bloc parlementaire ne sait rien. Comme son prédécesseur, Élias Murr, Frangié a prié les parties concernées de lui soumettre leurs projets propres. Pour lui, c’est d’ailleurs au niveau du gouvernement précédent et non de l’actuel, qui n’a qu’un mois d’âge, que le retard se situe. Il a répété qu’il procède à un sondage auprès des pôles du pays, estimant qu’il sera prêt en janvier prochain. Toujours en réponse à une question, le ministre a indiqué que la tendance, côté découpage, est à la circonscription moyenne. Redisant que le gouvernement souhaite une loi contre laquelle personne ne se braquerait. Il précise qu’en diverses zones, les chrétiens se sentent brimés. D’après lui, ils ont raison, dans des sites déterminés. Dans d’autres, « on ne peut rien faire pour eux ». Par contre, à son avis, il reste possible de corriger la trajectoire, « surtout à Beyrouth, à Bécharré et à Jezzine », rattachée en 2000 à Nabatiyeh ! Frangié a semblé en outre détourner « sur le gouvernement et l’État » la question de la surveillance internationale du scrutin. En rappelant que le président du Conseil, et l’État dans son ensemble, y sont hostiles et que le rejet, il ne l’assume pas seul. Les frictions Sur les entraves relatives aux nominations de mohafez, le ministre a sobrement répondu qu’il va incessamment signer un deuxième train de propositions de décrets, la fournée pouvant prendre corps après examen en Conseil des ministres d’ici à une petite semaine. Prié de commenter les remous du dernier Conseil, et surtout le bras de fer Joumblatt-Addoum, Frangié a dit : « Dans la vie politique, les controverses sont une bonne chose. Quand les politiciens se taisent, vous dites qu’ils sont résignés. Et quand ils discutent, vous dites que c’est contraire à l’intérêt du pays. » Les journalistes présents insistent : le gouvernement se tient-il aux côtés de Addoum ? « Ce n’est pas chaque fois qu’un ministre parle, répond Sleimane Frangié, qu’il exprime le point de vue du gouvernement. » Diatribe Après s’être ainsi plutôt démarqué de son collègue de la Justice, le titulaire de l’Intérieur se lance néanmoins dans une diatribe contre le leader progressiste. Il soutient que ce dernier est, justement, l’un des derniers à pouvoir dénoncer le gaspillage des fonds publics, ou traiter de la loi électorale. Pour Frangié, « le gaspillage le plus considérable dans l’histoire de l’État libanais est à mettre au passif du ministère des Déplacés ». Il remonte encore plus loin dans le passé, jusqu’à « l’administration civile (par le PSP, dans la montagne), quand on parlait de partition du Liban... ». Il mentionne ensuite les biens domaniaux, pour soutenir que « la première personne qui en a cédé, qui a vendu des biens maritimes, fluviaux ou publics, a été le ministre Walid Joumblatt ». Frangié proteste cependant qu’il ne veut « défier personne ». Il ajoute que « le problème, c’est quand l’État s’exprime. On l’accuse de calomnier, en affirmant qu’il n’a pas le droit de parler. En revanche, quand ils (les adversaires) rouvrent les dossiers de nos aïeux, on dit qu’ils en ont pleinement le droit... » Entre deux À la remarque qu’il est l’allié de Damas mais qu’il est également proche du patriarche Sfeir, le jeune ministre répond qu’il n’y a pas « lieu à une médiation. En temps dû, il n’y aura plus de problème (de relations). C’est une erreur, à mon avis, que de tenter de “vendre” du Bkerké à la Syrie. Beaucoup de politiciens cherchent à renforcer leurs positions propres en tentant de rapprocher les deux pôles. Je suis contre cela. Le patriarche est un homme de principes. Il donne librement son avis et il a des appréhensions qu’il faut examiner. Pour tenter de les dissiper, en actes et non en paroles. Il a entendu beaucoup de promesses sans suites. S’il doit y avoir naturellement rapprochement, le moment actuel devrait être propice ». Élie Karamé et Massoud Achkar Signalons que Mgr Audeh a également conféré hier avec le chef de l’opposition Kataëb, Élie Karamé, puis avec Massoud Achkar, ancien compagnon du président Béchir Gemayel. Concernant la prochaine loi électorale, M. Achkar a plaidé en faveur de l’adoption de la petite circonscription « parce qu’elle est la plus représentative, non dans une optique confessionnelle, mais pour permettre à l’électeur de savoir qui il élit et à qui il doit demander des comptes plus tard ». Estimant que les lois électorales depuis Taëf n’ont pas été équitables et ont été taillées sur mesure dans l’intérêt de la classe politique, M. Achkar a par ailleurs réclamé la publication du nouveau code dans les plus brefs délais.

Le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, accompagné de Joseph Arayji, s’est rendu hier auprès du métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, pour en solliciter l’avis sur la loi électorale en gestation. Après l’entrevue, le ministre a rappelé qu’il en réfère régulièrement au prélat, soulignant une parfaite concordance de vues quant à la...