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Les loyalistes affichent leur solidarité avec le ministre de la Justice, l’opposition se déchaîne contre lui Joumblatt : Je suis allé en France pour défendre la stabilité du régime syrien... qui m’a répondu en recevant Addoum (photo)

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a estimé que l’actuel gouvernement Karamé « a été imposé par les services de renseignements syriens et nous allons faire éclater ce scandale aux yeux de l’opinion publique internationale », et appelé à sa révocation, « parce que son slogan est l’élimination de Joumblatt, de Hariri et de l’opposition ». Il a en outre annoncé que le document fondateur commun de l’opposition nationale est le dénominateur commun de tous les membres de cette dernière « concernant l’avenir du Liban, ainsi que la sauvegarde des libertés, de la pluralité, du système démocratique et d’une relation saine avec la Syrie ». Le député du Chouf (il sera reçu aujourd’hui par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir), qui s’exprimait au micro de la BBC, a commencé par rappeler que l’opposition n’est pas seulement chrétienne : « Il y a Misbah Ahdab et Ahmed Fatfat, deux députés courageux du Nord ; il y a Mohammed Hajjar, député de l’Iqlim el-Kharroub ; Bassem Sabeh de la banlieue, etc. C’est la véritable opposition libanaise, et elle fait face au système policier et despote ». « Lorsque nous avons refusé la prorogation, le pouvoir nous a répondu par une voiture piégée qui a failli coûter la vie à Marwan Hamadé, et puis ils ont voulu imposer, par la force, l’équation selon laquelle ou bien ce sont eux qui règnent au Liban ou bien c’est le chaos. Ensuite, c’était au tour d’une manifestation ridicule qu’ils ont appelée la manifestation du million, alors qu’il n’y avait pas plus de 50 000 personnes. Il y a un dialogue de sourds dans le pays », a dit Walid Joumblatt, soulignant la sagesse et la pluralité de l’opposition. Évoquant ensuite le pouvoir en place, il a estimé qu’il est « la création de certains services de renseignements présents au Liban », l’a accusé d’avoir « rompu le dialogue avec tout le monde » et d’« utiliser tous les moyens, même l’assassinat, pour durer. Jusqu’à ce jour, aucun résultat d’enquête sur la tentative d’assassinat de Marwan Hamadé ne nous est parvenu, sans compter que du jour au lendemain, le ministre de la Justice-procureur général a décidé de transmettre le dossier au tribunal militaire, qui n’a rien à voir avec tout cela ». Interrogé sur sa récente visite à Paris, où il a été reçu à l’Élysée par le président Chirac, Walid Joumblatt a estimé que lorsqu’il se rend en France et qu’il s’emploie « à défendre la stabilité de la région et celle du régime syrien », cela « n’est pas censé vouloir dire que j’aggrave le conflit » avec la Syrie. « Malheureusement, la réponse du régime syrien a été de recevoir Adnane Addoum... J’ai été en France pour défendre les intérêts communs libano-syriens, et la réponse a été gênante... », a-t-il précisé, démentant avoir entendu de la part des Syriens que ceux-ci ont décidé de reprendre le dialogue avec lui. « Est-ce que celui qui se rend en France, coparrain de la résolution 1559, celui qui appelle à des relations privilégiées avec la Syrie, qui défend la présence syrienne au Liban et les armes du Hezbollah, est-ce que celui-là complote contre la Syrie ? » s’est en outre demandé le chef du PSP. « Je n’ai pas demandé le retrait des forces syriennes, j’ai demandé l’application de l’accord de Taëf, et ce document est clair. J’ai demandé l’arrêt des ingérences des services de renseignements syriens dans les affaires libanaises, qu’elles soient administratives, militaires, sécuritaires, etc. », a-t-il souligné. Enfin, à propos des élections législatives du printemps prochain, il a assuré qu’il n’allait certainement pas les boycotter et qu’il allait surveiller de près la future loi. « Nous demandons la révocation du gouvernement actuel, parce qu’il n’est pas neutre, et qu’il brandit le slogan de l’élimination de Joumblatt, de Hariri et de l’opposition. Ils essayent, de différentes manières, de nous bloquer, mais nous allons nous y opposer en utilisant tous les moyens légaux », a enfin assuré le chef du PSP. La polémique avec Addoum Parallèlement à cela, la polémique entre le chef du PSP et le ministre de la Justice a continué hier à faire couler beaucoup d’encre et à provoquer de nombreuses réactions. Adnane Addoum a ainsi reçu hier quatre ministres et trois députés (Wajih Baarini, Jamal Ismaïl et Mahmoud Abou-Hamdane) qui ont fait acte de solidarité avec lui. Le ministre du Travail, Assem Kanso, a déclaré que « les murs de la justice sont hauts, et les pierres lancées par ceux dont les maisons sont en verre ne peuvent la toucher. Il existe des joumblattistes et des yazbackistes chez les druzes, mais en ce qui concerne le pays, cela n’existe pas, le Liban n’est pas divisé en joumblattistes et en non-joumblattistes. Il y a une façon de faire et de voir les choses, une véritable méthode dont l’un des symboles est le ministre Addoum ; et lorsqu’il est attaqué, nous sommes tous concernés », a assuré Assem Kanso. Qui a prédit à l’issue des législatives à venir la victoire « des Kataëb, du Baas, du PSNS, du Hezbollah, d’Amal, et de personnalités indépendantes qui ressentent de la sympathie pour le chef de l’État, le gouvernement et la ligne libano-syrienne ». Autres collègues reçus par le ministre Addoum : Mahmoud Abdel-Khalek, ministre d’État ; Sebouh Hovnanian, ministre de la Jeunesse et du Sport, qui a déclaré que Adnane Addoum « est un homme de loi qui n’est pas concerné par les batailles politiques », ainsi que le ministre de la Défense, Abdel-Rahim Mrad, qui s’est déclaré « désolé » par le cours des événements, appelant au calme et à un climat différent. « Ceci est dans l’intérêt de tous », a-t-il dit, estimant que « certaines parties sont en train d’alimenter ce qui se passe ». Quant à l’opposition, elle n’a pas été en reste hier. Le PSP a publié un communiqué cinglant, saluant notamment « les délégations de nouveaux “addoumiens” qui se sont rendues au siège du sultan de la Justice pour condamner, se plaindre, pleurnicher, menacer et promettre... » Pour sa part, le Renouveau démocratique de Nassib Lahoud est revenu sur l’affaire Hamadé, condamnant vivement les menaces adressées à la victime elle-même, ainsi qu’à la presse « libre, qui continue de battre au rythme de la démocratie et de la justice ». Le ministre de la Justice, a poursuivi le RD, « ne s’est pas arrêté en si bon chemin, mais il s’est employé à accuser de traîtrise l’un des symboles de l’opposition. Cela n’est acceptable ni de la part d’un ministre de la Justice ni de celle d’un ancien procureur général ». Quant à Nayla Moawad, aujourd’hui à Stockholm pour participer à une conférence sur les droits de la femme, elle a estimé que les récents agissements de Adnane Addoum « ne constituent pas uniquement une violation flagrante des us, des lois et de l’éthique politique voire même morale, mais ils confirment l’emprise sécuritaro-judiciaire cachée derrière des portefeuilles ministériels pour renverser la Constitution et le système démocratique pluraliste, et utiliser la justice comme moyen d’anéantir l’opposition et falsifier l’identité du Liban ». Elle a également appelé le Premier ministre à freiner l’élan du ministre de la Justice. Dory Chamoun, le chef du PNL, a estimé que la présence de Adnane Addoum au ministère de la Justice est « anticonstitutionnelle et illégale ». Enfin, le député de Baabda Antoine Ghanem, membre du bloc Joumblatt et de KC, s’est déclaré désolé par les propos proférés par le ministre de la Justice à l’encontre de Walid Joumblatt et de Marwan Hamadé.

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a estimé que l’actuel gouvernement Karamé « a été imposé par les services de renseignements syriens et nous allons faire éclater ce scandale aux yeux de l’opinion publique internationale », et appelé à sa révocation, « parce que son slogan est l’élimination de Joumblatt, de Hariri et de l’opposition ». Il a en outre annoncé que...