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Actualités - OPINION

Dossier régional - Déblocage possible du processus négociatoire Portes apparemment ouvertes devant Damas

Des sources diplomatiques fiables confirment qu’à Charm el-Cheikh, Moubarak a pressé Assad aussi bien de faire le premier pas en direction de la paix que d’appliquer à terme la 1559. En lui laissant entendre, assez clairement, qu’en même temps on allait travailler ferme sur les autres résolutions de l’Onu, donc sur la 242 et sur la 338 qui couvrent également, comme on le sait, le volet palestinien. Pour rejoindre la devise fondatrice de la conférence de Madrid : la terre moyennant la paix. Ce qui signifie, du même coup, l’éviction du slogan israélien : la sécurité avant la paix. De son côté, le coordinateur onusien Terjé Roed-Larsen, qui quitte son poste, a le privilège de partir en beauté. Sur une note éminemment positive en regard de sa mission, si longtemps impossible. En effet, à l’occasion, et à la suite, de sa tournée d’adieux, cet émissaire d’Annan a pu proclamer qu’il existe désormais « une chance réelle d’activer le processus de paix ». Appelant les parties à « œuvrer sérieusement pour assumer de suite leurs responsabilités. Car, a-t-il prévenu, si rien ne change maintenant, l’avenir sera encore plus sombre ». Roed-Larsen certifie, naturellement, que l’Onu pour sa part n’épargnera aucun effort « pour atteindre une paix avancée, totale autant que définitive, fondée sur le double principe de l’entente et de la globalité ». Signalant ensuite que, ponctuellement, il convient de se focaliser sur la présidentielle palestinienne, les élections irakiennes. Sans omettre, a-t-il martelé, « ces législatives libanaises qui doivent constituer une composante du modèle électoral souhaitable pour la région ». Moubarak comme Roed-Larsen ont affirmé qu’Assad leur avait confié qu’il est disposé à reprendre les négociations avec Israël sans conditions préalables. Mais par la suite, les Syriens ont précisé que cette reprise devrait se faire à partir du point atteint avec Barak, il y a quatre ans. Selon eux, Israël s’était engagé, déjà sous Rabin, à restituer tout le Golan. Et il ne restait plus à discuter que la souveraineté sur la rive orientale du lac Tibériade. Or les Israéliens affirment qu’il faut tout reprendre de zéro. Et que la position syrienne de redépart en base des points déjà résolus constitue bien une condition préliminaire. Inacceptable. Ils ajoutent du reste que si Assad veut vraiment manifester de la bonne volonté, il lui faut tout d’abord cesser de soutenir ce qu’ils appellent « le terrorisme ». Dont nombre d’opérations, selon eux, se trouvent préparées en Syrie. Les bases La balle est donc dans le camp de Damas. Il s’agit donc de savoir ce que la Syrie veut et quelle est sa position exacte. Faut-il s’arrêter à ce qu’Assad a pu dire à Moubarak comme à Roed-Larsen ? Faut-il penser qu’il n’a fait un pas en avant que pour en faire deux en arrière, en posant de fait cette condition préalable à laquelle il affirme renoncer ? Ce n’est pas le seul problème. En effet, pour les Israéliens, il ne s’agit pas de signer un papier de plus, comme ils l’ont fait jadis avec les Égyptiens. Ils exigent cette fois de la Syrie, pour lui rendre le Golan, une paix qui ne soit pas un simple pacte de non-agression. Mais une vraie normalisation de relations, une coopération même, entre voisins. Or les Syriens répondent que chaque pays est libre d’avoir avec un autre le genre de relations qu’il veut. L’essentiel étant qu’il n’y ait pas, ou plus, d’hostilité. Cependant, si l’on revient à ce qui avait été déjà convenu théoriquement, du temps de Barak, que chaque étape de retrait israélien s’accompagnerait d’une mesure de normalisation relationnelle. Pour faciliter le processus, on encouragerait les investissements et les efforts communs économiques. Pour que les peuples sentent l’intérêt qu’il y a à faire la paix, et y souscrivent après les États. Ce qui n’est toujours pas le cas, on le sait, pour ce qui est des Égyptiens, toujours hostiles en tant que peuple à l’entité sioniste implantée dans la région. Sur le terrain, sur le plan militaire, les Américains avaient insisté auprès des Syriens pour qu’ils réduisent leur puissance de feu et leurs effectifs aux abords du Golan, une fois qu’ils l’auraient récupéré. Il avait été en outre prévu de mettre sur pied une cellule tripartite syro-israélo-américaine de contrôle. En sus d’un système de surveillance arbitral, uniquement américain. Reste la question des colons implantés dans le Golan. Ils ont servi de prétexte, au sein d’Israël, aux radicaux qui refusent de rendre ce plateau aux Syriens. En fait, l’opinion israélienne est très sensibilisée, très subjective, par rapport au cas des colons, à la symbolique qu’ils représentent. Il faudrait donc, pour faire passer la pilule, que le démantèlement des colonies se fasse en même temps que le retrait des troupes israéliennes. Avec un battage médiatique puissant autour de la justification suprême que constitue la paix. La mission, vue du côté de l’État israélien, ne manque pas de difficulté. C’est pourquoi beaucoup d’observateurs pensent qu’il va traîner les pieds pour accepter de reprendre les pourparlers avec la Syrie. D’autant que le gouvernement Sharon se débat, à l’intérieur, avec le retrait de Gaza et le démantèlement des colonies qui se trouvent dans les Territoires. Émile KHOURY
Des sources diplomatiques fiables confirment qu’à Charm el-Cheikh, Moubarak a pressé Assad aussi bien de faire le premier pas en direction de la paix que d’appliquer à terme la 1559. En lui laissant entendre, assez clairement, qu’en même temps on allait travailler ferme sur les autres résolutions de l’Onu, donc sur la 242 et sur la 338 qui couvrent également, comme on le...