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Actualités - OPINION

L’application de la 1559, une affaire de quelques mois ?

C’est avec beaucoup de candeur que des ministres en exercice considèrent que l’application de la 1559 « est une affaire de quelques mois » et que, grâce à la relance du processus de paix par Terjé Roed-Larsen, cette résolution sera appliquée du fait qu’on sera parvenu à un accord de paix global. Pour ces ministres, avec l’intention déclarée de la Syrie d’une reprise inconditionnelle du processus de paix, avec le décès de Yasser Arafat « prisonnier de ses propres prises de position » et l’élection d’une nouvelle direction palestinienne, des progrès sensibles se produiront inévitablement sur les volets libanais et syrien. Les ministres cités estiment même que la résolution pourrait être en voie d’application avant la date à laquelle le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, doit remettre son rapport semestriel sur la 1559. Ce raisonnement est, toutefois, battu en brèche par des sources politiques qui ne voient pas la vie en rose. D’abord, estiment ces sources, il est presque certain que les élections palestiniennes ne déboucheront pas sur une direction politique unifiée, et que le Hamas et le Jihad islamique continueront de militer pour leur propre vision des droits du peuple palestinien. De son côté, Israël continuera de refuser de s’engager dans des pourparlers avant l’arrêt de toutes les opérations qualifiées de « terroristes », ajoutent ces sources. Voilà pour le volet palestinien. Le volet syrien Sur le volet syrien, alors que Damas voudrait reprendre les négociations au point où elles se sont arrêtées, Israël refuse cette logique et considère qu’un retour aux frontières d’avant le 6 juin 1967 ne tient plus. Par ailleurs, pour reprendre les pourparlers avec Damas, Tel-Aviv, par la voie du ministre israélien des AE, Sylvan Shalom, exige que le régime syrien « cesse d’appuyer le terrorisme palestinien ». Et donc désavoue non seulement le Hamas et le Jihad, mais aussi le Hezbollah et coupe court à l’approvisionnement en armes de ce parti libanais, par l’Iran, soit par l’aéroport de Damas, soit par le port de Lattaquié. Enfin, les sources citées rappellent que le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, juge que c’est le règlement de la situation en Irak qui aura des effets bénéfiques sur la crise régionale, et non le contraire, et estiment donc que les États-Unis pourraient manifester peu d’empressement à relancer le processus de paix. En tout état de cause, la nouvelle Administration américaine va poser à son action une échelle des priorités qui demeure floue pour le moment. Dans tous les cas de figure, concluent les sources citées, l’optimisme de commande affiché par les sources ministérielles est contredit par les aléas et la complexité de la crise régionale. Émile KHOURY
C’est avec beaucoup de candeur que des ministres en exercice considèrent que l’application de la 1559 « est une affaire de quelques mois » et que, grâce à la relance du processus de paix par Terjé Roed-Larsen, cette résolution sera appliquée du fait qu’on sera parvenu à un accord de paix global.
Pour ces ministres, avec l’intention déclarée de la Syrie d’une...