Rechercher
Rechercher

Actualités

Aoun dénonce une « manifestation étrangère avec une façade libanaise »

Depuis 1989, il a systématiquement encouragé le « peuple libanais », et particulièrement les jeunes, à « voter avec leurs pieds », donc à manifester. Si bien que certains ont fini par le percevoir comme un leader « populiste ». Quoi qu’il en soit, il est certain que le général Michel Aoun affectionne le plébiscite. À L’Orient-Le Jour, l’ancien Premier ministre indique que la manifestation anti-1559 organisée mardi par les courants prosyriens et loyalistes est une aberration « historique » dans l’histoire du Liban, dans la mesure où « c’est la première fois que l’on manifeste contre l’indépendance et la souveraineté du pays du Cèdre ». Ce que le général Aoun dénonce, dans cette manifestation, c’est cette « logique antiétatique, milicienne » du pouvoir, au sein même de l’État. « Les organisateurs ne connaissent pas le sens de l’État », dit-il, estimant que ces derniers « ne sont autres que des groupes armés qui rêvent d’étendre leur hégémonie sur l’ensemble du pays ». Selon lui, il s’agit d’une manifestation « contre nature, monstrueuse », dans la mesure où elle est organisée par le pouvoir « dans le cadre d’une logique totalitaire ». « Il s’agit d’une action subversive de la part de l’État. La perception qu’ont les organisateurs des participants est désolante. On décompte à l’avance ces derniers comme s’ils étaient du bétail. D’ailleurs, c’est bien la première fois qu’on connaît le nombre de participants, ce fameux “million”, avant même la manifestation ! », souligne-t-il. « Comment des agriculteurs, des industriels, des ouvriers pourront-ils accepter de prendre part à ce mouvement... si jamais ce sont bien les Libanais qui descendront dans la rue demain », dit-il. Il évoque dans ce cadre le travail très coercitif « effectué par les officiers syriens et libanais des Services dans les différentes régions pour imposer la participation à la manifestation », soulignant l’existence de listes préétablies pour obliger certains à participer. Il dit également que ces officiers vont « battre le rappel des ouvriers syriens au Liban », lesquels n’auront d’autre choix que de se mobiliser mardi. Pour le général Aoun, l’objectif, à travers la manifestation, est « pour la Syrie de paver la voie à une déstabilisation pour masquer tous ses crimes ». Dans ce sens, dit-il, « il s’agit d’une manifestation étrangère avec une façade libanaise, comme lorsque, durant la guerre, l’artillerie syrienne bombardait avant de publier un communiqué avec un prête-nom libanais ». Dénonçant le clientélisme, le clanisme, le féodalisme, la mafia politico-économique, le racket et la corruption, qui seront les éléments-clefs de la mobilisation lors du rassemblement de mardi, Michel Aoun indique : « Tout cela n’est plus acceptable. Il s’agit d’une entreprise de désintégration de l’État par l’État ! » Et le général de conclure sur la phrase de Walid Joumblatt, samedi, à Aley, « ils sont téléguidés, nous sommes libres »: « C’est très juste. Il faut beaucoup de courage pour que le peuple libre manifeste, parce que souvent, dans ce cas de figure, on risque de tout donner sans rien obtenir (comme résultats). C’est pourquoi les esprits libres qui descendent dans la rue sont des héros. » M.H.G.

Depuis 1989, il a systématiquement encouragé le « peuple libanais », et particulièrement les jeunes, à « voter avec leurs pieds », donc à manifester. Si bien que certains ont fini par le percevoir comme un leader « populiste ».
Quoi qu’il en soit, il est certain que le général Michel Aoun affectionne le plébiscite. À L’Orient-Le Jour, l’ancien Premier ministre...