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Actualités - CHRONOLOGIE

Dossier régional - Lahoud décore l’émissaire onusien de l’Ordre du Cèdre Les entretiens de Roed-Larsen à Beyrouth axés sur les « nouvelles opportunités » au Proche-Orient (photo)

Le coordinateur de l’Onu pour la paix au Proche-Orient, Terjé Roed-Larsen, a eu hier des entretiens avec les principaux dirigeants libanais axés essentiellement sur la relance du processus de paix israélo-arabe, au sujet duquel il a évoqué de « nouvelles opportunités » à la suite de la proposition faite mercredi par la Syrie de reprendre sans conditions les pourparlers avec l’État hébreu. Officiellement, la visite de M. Roed-Larsen au Liban et en Syrie est liée à son prochain départ de la région en vue de sa nomination à un nouveau poste à New York. Selon des informations qui avaient précédé l’arrivée de l’émissaire à Beyrouth, il pourrait être prochainement chargé de superviser directement l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité. Hier, toutefois, cette question n’a pas été au centre des discussions. En tout état de cause, M. Roed-Larsen devrait pouvoir apporter des clarifications sur ce point lors de la conférence de presse qu’il tient ce matin à la Maison de l’Onu, place Riad Solh. C’est donc la proposition faite par le président Bachar el-Assad lors de son entretien avec l’émissaire onusien qui occupe pour le moment le devant de la scène et qui a fait dire hier à M. Roed-Larsen, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre, Omar Karamé, que les Nations unies « entrevoient de nouvelles opportunités » pour la reprise des négociations de paix au Proche-Orient. Le coordinateur de l’Onu a également été reçu par le président de la République, Émile Lahoud, le vice-président du Conseil, Issam Farès, et le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud. Lors de l’entrevue à Baabda, M. Lahoud a réitéré les vues du Liban au sujet du processus de paix, soulignant notamment que Beyrouth « respecte les résolutions des Nations unies », mais estime en même temps que « leur application devrait être globale et non partielle ». M. Lahoud a profité de cette rencontre pour remettre à M. Roed-Larsen les insignes de l’Ordre du Cèdre au rang de commandeur, en appréciation du rôle qu’il a joué dans de le cadre de ses fonctions au Proche-Orient et au Liban en particulier. Dans ses déclarations à la presse, l’émissaire onusien a indiqué que les semaines et les mois à venir allaient voir une intensification des contacts en vue d’une relance du processus de paix. « Je me rendrai la semaine prochaine en Israël et j’écouterai ce que les responsables israéliens auront à dire à la suite de mes entretiens avec le président syrien », a-t-il déclaré. Pour les Syriens, « les négociations doivent être basées sur les résolutions internationales et le principe de l’échange de la terre contre la paix, et au-delà de cela, ils n’avancent aucune autre condition », a-t-il ajouté. Le responsable onusien avait indiqué mercredi à Damas que le président syrien lui avait affirmé « qu’il tendait la main à son homologue israélien » et qu’il « était prêt à aller à la table (des négociations) sans conditions ». En Israël, cette proposition fait d’ores et déjà débat. Le ministre israélien des Affaires étrangères Sylvan Shalom a rejeté l’ouverture de Damas en exigeant que la Syrie « ferme d’abord les quartiers généraux des organisations terroristes qui se trouvent à Damas », en référence aux mouvements radicaux palestiniens comme le Hamas ou le Jihad islamique. Hier, M. Shalom est revenu à la charge en dressant un réquisitoire contre Damas. « La Syrie ne peut pas à la fois parler de paix et permettre à des organisations terroristes d’agir à partir de son territoire », a-t-il déclaré, accusant de nouveau la Syrie de permettre le « transfert par l’aéroport de Damas et le port de Lattaquié de missiles en provenance d’Iran et destinés au Hezbollah ». « Nous ne pouvons pas stopper la campagne lancée pour isoler des pays extrémistes tels que l’Iran et la Syrie, car c’est nous-mêmes qui avons convaincu les États-Unis d’imposer des sanctions contre ces États », a ajouté M. Shalom. Le bureau du Premier ministre Ariel Sharon a également rejeté l’appel à des négociations sans conditions préalables de la Syrie. Selon le commentateur de la radio militaire israélienne, il y a peu de chance que M. Sharon accepte de négocier avec la Syrie sachant que pour parvenir à un accord de paix avec ce pays, Israël devrait évacuer la totalité du plateau du Golan. M. Sharon peut difficilement, vis-à-vis de son opinion publique, mener de front une évacuation du Golan parallèlement à un retrait de la bande de Gaza prévu l’an prochain, a ajouté le commentateur. De hauts responsables militaires et politiques, cités par la radio, ne sont toutefois pas d’accord avec cette ligne « dure ». Selon eux, Israël devrait examiner la possibilité d’un dialogue avec la Syrie et ne pas poser de conditions préalables. Le président israélien Moshe Katzav, dont les pouvoirs sont surtout protocolaires, a également tenu à faire entendre sa différence. « Il est important et de notre intérêt de vérifier les intentions du président Assad pour savoir s’il veut vraiment faire la paix avec nous », a déclaré M. Katsav au quotidien Maariv. « Le simple fait d’avoir des contacts, même s’ils ne débouchent pas sur des résultats positifs, aurait une grande importance », a-t-il ajouté. L’ancien Premier ministre Ehud Barak, candidat à la direction du Parti travailliste, la plus importante formation de l’opposition, a lui aussi estimé qu’il fallait « vérifier le sérieux des déclarations syriennes ». « Il ne faut pas ouvrir des négociations dans la précipitation sans réfléchir, mais il ne faut pas non plus renoncer aux possibilités qui se présentent. Il faut tester avec sérieux toute possibilité, de façon discrète et responsable, lors de contacts secrets », a affirmé à la radio publique M. Barak. À Damas, les observateurs estiment que le message de paix adressé par la Syrie à Israël vise surtout la communauté internationale et en particulier les États-Unis, au moment où Damas fait l’objet de pressions croissantes tant sur l’Irak que sur le Liban.
Le coordinateur de l’Onu pour la paix au Proche-Orient, Terjé Roed-Larsen, a eu hier des entretiens avec les principaux dirigeants libanais axés essentiellement sur la relance du processus de paix israélo-arabe, au sujet duquel il a évoqué de « nouvelles opportunités » à la suite de la proposition faite mercredi par la Syrie de reprendre sans conditions les pourparlers avec...