Pour Karamé et Frangié, la manifestation sera interdite, non réprimée

Le Conseil des ministres a officiellement annoncé hier qu’il interdit la manifestation estudiantine, parce que les protestaires n’ont pas obtenu de permis, confirmant ainsi ce que le chef du gouvernement, Omar Karamé, avait affirmé quelques heures plus tôt. « Nous sommes en faveur des lois et de la liberté, notamment la liberté de manifester. J’ai demandé à savoir à deux reprises, hier (mercredi) et aujourd’hui (jeudi), si quelqu’un a présenté une demande pour obtenir un permis d’organisation de la manifestation, et la réponse a été négative. Aussi, insistons-nous pour l’application des lois », a déclaré M. Karamé, soulignant que « lorsque les manifestants refusent de présenter une demande de permis, cela signifie que ce sont eux qui provoquent un problème ». « Qu’ils réclament un permis et nous sommes prêts à le leur délivrer », a-t-il ajouté, soulignant que la manifestation sera interdite mais non réprimée. Le même discours a été tenu par le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, qui a aussi assuré que les agents de l’ordre – qui seront déployés aujourd’hui sur le terrain – ont reçu des instructions « très strictes » de ne pas s’en prendre aux manifestants. « Je leur ai bien expliqué qu’ils doivent avoir encaissé au moins une vingtaine de coups pour pouvoir riposter », a-t-il dit, dans une interview à la LBCI, avant de mettre en garde contre toute provocation ou atteinte aux forces de l’ordre. Dans le même temps, M. Frangié s’est prononcé en faveur de tout mouvement « pacifique » de protestation et pour la liberté d’expression. « Nous ne permettrons pas que le prestige de l’État soit bafoué », a-t-il cependant ajouté.