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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

La révolte d’une cliente de Libanpost La poste libanaise a été confiée à une société privée, Libanpost, pour l’amélioration du service ex-public, et les tarifs postaux se sont envolés : 1 800 LL (c’est-à-dire plus de un dollar) une lettre, tarif ordinaire pour la France par exemple, alors que dans le sens inverse France-Liban, il n’en coûte que 0,90 euros, c’est-à-dire moins de 1 dollar. Mais comme l’acheminement de ladite lettre semblait plus fiable (assez peu de lettres perdues) et plus rapide qu’avant (de 5 à 10 jours), nous avions honte de ne pas nous sentir satisfaits et nous nous taisions. Mais Libanpost en prend vraiment un peu trop à son aise : arguant du fait que c’est le ministère des Postes (existe-t-il encore, celui-ci ?) qui imprime les timbres, que les timbres de 1 800 LL sont en rupture de stock actuellement (mais cela arrive périodiquement), les employés de Libanpost vous affranchissent les lettres pour la France avec des timbres à 2 000 LL sans vous rendre ni la monnaie ni la différence en timbres, sans s’excuser non plus d’ailleurs... Pour de si petites sommes, n’est-ce pas, honni soit qui mal y pense ! J’y pense justement et je proteste : 1- 200 LL pour une lettre, ça paraît ridicule, mais si vous affranchissez 7 lettres le même jour (ça m’arrive), vous en aurez pour 1 500 LL de perte, en gros l’équivalent de votre paquet de pain du jour. Je ne vois pas pourquoi Libanpost se permet de me retirer le pain de la bouche ! 2- Libanpost est bien la seule poste du monde (à ma connaissance du moins) à procéder ainsi. Dans tout autre pays, les employés vous rendront au centime votre dû, même si vous leur présentez un billet de 50 euros (en Europe donc) pour payer l’affranchissement d’un timbre à 0,90 euro, et ils courront partout pour vous « faire » la monnaie, sauf au Liban... 3- Lorsqu’on est une entreprise privée, on a en principe le respect du client qu’on doit ménager pour le « fidéliser ». À Libanpost apparemment pas, et l’excuse est un minimum auquel on n’a pas droit. Sauf, si on sollicite longtemps la venue d’une « chef de centre » embarrassée. Il est vrai que le citoyen libanais est livré pieds et poings liés au privé : allez donc en effet chercher l’entreprise privée concurrente si vous n’êtes pas content de celle-ci. 4- Le gouvernement libanais qui a vendu sa poste a néanmoins gardé une prérogative : celle d’imprimer les timbres, ce qu’il ne réussit même pas à faire à temps pour les livrer à son gérant privé. Contre le privé ou contre le public, contre qui ou quoi faut-il grogner ? Partager les incompétences est certainement une façon de dérouter les grognons, de les décourager, sauf quelques grognons opiniâtres dont je fais partie pour ne pas m’asphyxier plutôt que pour récupérer mes 200 LL auxquelles j’ai déjà renoncé, vu mes expériences passées de citoyenne régulièrement « plumée ». Tant qu’il nous restera la grogne... Monique ISSA Rendre à César... L’article de Georges Khadige (« Au secours de l’homme malade », 9 novembre 2004) attribue au père Jean Ducruet deux belles citations qu’il convient de rendre à leurs auteurs. La phrase « Je suis pessimiste dans le jugement, optimiste dans l’action » nous vient du philosophe italien Antonio Gramsci (Carnets de prison, Gallimard, p. 471). Quant à la phrase, « Il ne faut pas désespérer de l’homme, sinon on en viendrait un jour à désespérer de Dieu », nous la devons à François Mauriac, qui commentait les massacres et l’usage de la torture durant la guerre d’Algérie (Bloc-notes du Figaro, 23 avril 1959). Raymond HITTI Les gaietés de la privatisation Privatiser, c’est bien. Encore faut-il veiller à pallier les défaillances qui existaient dans le service public et à assurer au citoyen un rapport qualité-prix acceptable, sinon idéal.Depuis quelque temps, on le sait, la poste libanaise est devenue LibanPost. Et tout s’annonçait comme devant aller au mieux dans le meilleur des mondes quand soudain, les premiers ennuis ont commencé à être signalés. Ce sont d’abord les délais : cinq à dix jours pour une missive, c’est un peu trop. Mais comme tout est relatif, on se disait qu’à tout le moins le courrier parvient à destination, ce qui représente un progrès énorme par rapport au passé. À part cette peccadille, de quoi se plaint-on ? Du fait que, côté timbres, on se retrouve en rupture de stock, aussi étonnant que celui puisse paraître. Étonnant, vraiment ? Point du tout quand on pense que si la poste est devenue une affaire (en partie) privée, l’impression des timbres, elle, demeure du ressort de l’État libanais. D’où la désorganisation que l’on constate depuis quelque temps. Et surtout cette désinvolture, qui révolte notre correspondante, dès lors qu’il s’agit de quelques livres libanaises – 200 au total – qui devraient être rendues à l’usager et qui ne le sont pas, sous les prétextes les plus divers. Question de correction, on l’aura compris, que de quelques misérables sous. Encore que les économies, cela devrait fonctionner dans les deux sens et non point être à sens unique. Les camps de Palestiniens au Liban Je sais que mes propos vont choquer plusieurs lecteurs, voire même révolter, mais comme le dit le dicton, « il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions ». Il faut bien faire un constat, et qu’on le veuille ou non, les Palestiniens ne pourront jamais retourner dans ce qui reste de la Palestine. Les camps palestiniens au Liban sont une anomalie et posent de graves dangers pour le pays. Il est temps de regarder vers l’avenir et d’arrêter de se lamenter sur le passé. Il faut éliminer ces camps et en reloger les habitants. On ne doit plus accepter que des gens vivent dans une telle misère. Il y va de leurs conditions et de celles des Libanais. En les maintenant, on perpétue la culture de la haine et de l’insécurité pour les générations présentes et futures. Pour ce qui est du Liban, il y a suffisamment d’immeubles non terminés ou disponibles pour les reloger, et il est de la responsabilité de la collectivité internationale d’en assumer la charge mais également le suivi, car on sait bien ce qu’il advient des chèques en blanc pour la réhabilitation du pays. Bien sûr, je comprends que cette solution est une remise en cause de la pensée propre aux générations qui ont connu la guerre, mais il est temps d’ouvrir les yeux. Yves KERLIDOU Musicothérapie à l’église Saint-Joseph Les initiatives heureuses du Conservatoire national de musique méritent d’être applaudies. Ces concerts de grande musique se passent en ville, à l’église Saint-Joseph des pères jésuites rue Monnot, au campus des sciences humaines de l’USJ rue de Damas ou ailleurs, admirablement interprétés par l’Orchestre national symphonique du Liban en pleine maturation de son art, dirigé par des chefs prestigieux. Ces soirées féeriques se déroulent dans une atmosphère d’enchantement. C’est une fête permanente pour l’ouïe et la vue, qui vous procure une paix intérieure, une détente profonde, un bain de jouvence. Une musicothérapie en somme. Après ces rares moment de bonheur, on sort de la salle et on atterrit dans la rue, ses lumières et ses passants, au milieu des voitures, des klaxons. Tout est fini. Le rêve se brise, assassiné. Nietzsche pensait que « la vie serait une erreur sans la musique ». Nous autres Libanais, nous avons, des lustres durant, vécu dans l’erreur, dans le noir absolu. La guerre, avec son cortège de malheurs, de destructions, de désolation et de sang, était devenue notre lot quotidien. Fort heureusement, depuis un certain temps, les choses changent. Des initiatives sont prises dans tous les domaines culturels. C’est là signe de bonne santé mentale, et on ne peut que s’en réjouir. Pour une fois, soyons optimistes. La foi dans un Liban pérenne reste grande. L’espoir aussi. Qu’un jour pointe enfin le soleil éclatant de Chopin, de Mozart, et de Beethoven. Bruno SPAGNOLO
La révolte d’une cliente de Libanpost

La poste libanaise a été confiée à une société privée, Libanpost, pour l’amélioration du service ex-public, et les tarifs postaux se sont envolés : 1 800 LL (c’est-à-dire plus de un dollar) une lettre, tarif ordinaire pour la France par exemple, alors que dans le sens inverse France-Liban, il n’en coûte que 0,90 euros,...