CORRESPONDANCE Une chaire Clovis et Hala Maksoud à l’université de Georgetown (Photo)

WASHINGTON – Irène MOSALLI Le couple arabe le plus populaire aux États-Unis ? Incontestablement Clovis et Hala Maksoud qui, à travers leurs spécialités respectives, ont su s’imposer outre-Atlantique comme porte-parole et porte-drapeau non seulement de leur pays d’origine, le Liban, mais aussi du monde arabe dans toute sa diversité. Pour un apport aussi important, le Centre d’études arabes contemporaines de l’université de Georgetown, à Washington, est en train de créer une chaire en leur nom. Récemment, un dîner de collecte de fonds a été offert par l’un des promoteurs de ce projet, Fady Agha (également un ancien de l’université de Georgetown), et son épouse, Yasmine. À noter que, jusqu’à présent, les 65 % de la somme nécessaire (évaluée à deux millions de dollars) ont été réunis. La création d’une chaire universitaire consiste à assurer un fonds susceptible de couvrir le recrutement d’un professeur titulaire en charge des cours ainsi que les activités qui s’y rattachent : recherches, symposiums, conférences, etc. La chaire Clovis et Hala Maksoud s’inscrit dans la ligne de leur vocation académique et idéologique. Clovis Maksoud a joué un rôle essentiel dans l’établissement, il y a 26 ans, du Centre d’études arabes contemporaines. Hala Salam Maksoud (décédée en 2002) a obtenu, elle, un doctorat en théorie politique de l’université de Georgetown et a soutenu une thèse portant sur « Le contenu islamique de la pensée nationaliste arabe de 1908 à 1944 ». Cette étude va être publiée par la maison d’édition de l’université de Floride. Hala a été, à plus d’un titre, une brillante représentante et une avocate inconditionnelle de la communauté arabe. Un véritable « team » Clovis et Hala Maksoud, c’est un véritable « team » qui a mis en commun ses idées, ses aspirations, ses rêves et son dynamisme au service de plusieurs causes. Hala s’est battue sans relâche pour faire entendre la voix de la communauté arabe aux États-Unis et elle ne manquait aucune occasion de s’adresser au public américain pour le familiariser avec l’importance du monde arabe. Elle a été présidente de l’ADC (American-Arab Anti-Discrimination Committee). Ses autres titres : présidente de l’Association des diplômés universitaires américains d’origine arabe et fondatrice du Conseil des femmes arabes. Elle a donné des cours de relations internationales à l’université Georges Mason et des cours sur la condition de la femme arabe à l’université de Georgetown. Clovis Maksoud lui aussi est connu à plusieurs titres. Il a à son actif ses réalisations en tant qu’ambassadeur de la Ligue arabe aux Nations unies pendant onze ans et en tant qu’avocat et journaliste. Militant de la première heure de la cause arabe, il continue dans cette voie et est constamment présent quand il s’agit de rectifier le tir. Il avait obtenu un diplôme de droit de l’université de Georgetown avant de poursuivre ses études à l’université d’Oxford. Depuis 1991, il anime le Center for the Global South qu’il a créé à l’American University. La chaire du Centre d’études arabes contemporaines qui portera son nom et celui de son épouse sera axée sur l’étude du monde arabe moderne: histoire, politique, économie, développement, affaires, commerce, culture et société. Ce centre a été créé en 1975 dans le cadre du département des affaires étrangères (le plus ancien du pays) au sein de l’université de Georgetown. Actuellement présidé par Michael Hudson, il est le seul aux États-Unis à offrir autant de cours sur le Moyen-Orient. Il publie un bulletin trimestriel, des livres et des monographies sur des sujets ayant trait au Moyen-Orient. Il sponsorise souvent des séries de conférences et des symposiums auxquels sont invités à prendre la parole des leaders de cette partie du monde. Il s’occupe aussi de programmes d’aide aux enseignants du primaire et du secondaire pour qu’ils aient la possibilité d’étendre la connaissance de l’islam et du monde arabe dans les écoles américaines.